
Oubliez l’IA et la robotisation. Le futur du travail sera d’abord façonné par un nouveau rapport à l'entreprise : la fin de la loyauté envers l’employeur. Plus individualiste, nomade, le travailleur moderne fait exploser les règles et questionne l’organisation du travail. Alors, c'est qui le patron ?
Nous sommes en 2019 et vous hésitez entre le CDI qu’on vous propose et un statut de freelance. Demain, vous n’hésiterez plus et choisirez le second. À moins que votre patron n’accepte vos conditions. C’est tout le paradoxe des réorganisations qui agitent le monde du travail avec la révolution numérique : le pouvoir bascule entre les mains de l’employé, qu’il soit statutaire ou prestataire. Une évolution qui pourrait bouleverser les structures mêmes des entreprises.
Être fidèle à soi ou à son employeur, là est la question
« Nous vivons une transition très profonde d’un paradigme à un autre paradigme, celui d’une économie de masse à une économie de l’hyper-personnalisation », analyse Laëtitia Vitaud, spécialiste des nouvelles organisations, du management et des nouveaux modes de travail, lors du Mastercard Innovation Forum, mi-novembre. Fini le modèle dominant du taylorisme, pensé pour optimiser les économies d’échelle et qui considérait ses salariés comme de simples maillons remplaçables à tout moment. Aujourd’hui, le travailleur en quête de sens et d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle fait exploser les règles et questionne la loyauté envers l'employeur.
« La fin de la loyauté rend l’ennui et la pénibilité au travail moins acceptables. Avant, on avait la sécurité (de l’emploi) en échange. Maintenant, rien », note-t-elle. Résultat, le turn-over s’accélère dans les grandes organisations, en particulier pour les postes qualifiés. Décrocher un CDI ne suffit plus.
Reprendre la main sur son temps de travail
Signe de ce changement profond, le nombre de freelances explose. On compte aujourd’hui 830 000 freelances en France, soit 126% de plus qu’il y a 10 ans. Et les entreprises commencent à s’adapter : un quart d’entre elles font appel à des freelances pour des missions clé.
Une évolution accélérée par le numérique. Aujourd'hui, avec un accès wifi et un ordinateur portable, de nombreux individus peuvent travailler partout ou presque. Une rupture avec le modèle passé. Dans l’économie de masse, le travail suivait la règle des trois unités : de temps (une journée continue de 8h), de lieu (un poste de travail) et d’action (une tâche à accomplir). Aujourd’hui, l’unité de lieu est obsolète, et l’unité de temps pourrait suivre. C’est le fameux remote que les startups adorent : du télétravail total ou partiel pour faire l’économie de bureaux ou travailler à distance avec une équipe dispersée. Des entreprises comme WordPress ou Buffer ont même choisi de fermer des bureaux devant le succès du télétravail auprès de leurs employés. Plus qu’une tendance, le remote est devenu un véritable argument de recrutement pour des entreprises en mal de talents. Et au final, un transfert de pouvoir en faveur du travailleur, qui reprend la main sur son temps de travail et organise sa journée comme il l’entend.
Le manager et le dilemme de l’innovateur
Reste une inconnue : un chef a-t-il intérêt à favoriser l’autonomie de ses salariés et abandonner un système qui le maintient dans une position supérieure ? It’s complicated, comme l’explique Laëtitia Vitaud : « Un manager ne peut pas favoriser l’émancipation et l’autonomie de ses employés parce que cela sape les fondements mêmes de ce qu’il est et de ce qu’il fait : les managers ne veulent pas ne plus manager. On appelle ça le dilemme de l’innovateur : vous ne pouvez pas créer en votre sein une structure qui va vous cannibaliser, vous n’allez pas donner naissance à quelqu’un qui va vous tuer! » De l’entreprise libérée à l’entreprise opale, les réflexions actuelles sur l’organisation du travail défendent pourtant l’abolition de la hiérarchie, avec un management... sans managers. N+1, vous voici prévenus.
J’ai connu l’ecole Tôt en ayant à peine 3ans et je me suis orienté vers la technique de pointe comme l’informatique comme programmeur cependant s’induire a ces lois du travail aurait engendré ma vie professionelle c’est ce qui domine cette dernière.
✍️