Moflin, une petite boule de poils alimentée par l'IA qui exprime ses émotions

Casio lance un animal de compagnie alimenté par l'IA, mais pas pour les enfants. Au contraire, la petite peluche est destinée à la génération qui a grandi avec les Tamagotchi.

Alors que l’intelligence artificielle s’immisce dans toutes les facettes de nos vies, certaines marques tentent d’allier tech et bien-être émotionnel. C’est le cas de Casio, célèbre pour ses montres et calculatrices, qui lance Moflin, une peluche de compagnie boostée à l’IA pour améliorer la santé mentale.

Moflin, un robot comme animal de compagnie

À mi-chemin entre le gadget high-tech et un Tribble de Star Trek, Moflin est « destiné à offrir un réconfort émotionnel et à améliorer le bien-être mental », explique Casio. Bien loin des simples jouets robotisés, la peluche est capable de reconnaître la voix et les gestes de son propriétaire et d’ajuster ses comportements et son humeur en fonction des interactions. « Moflin a la capacité d'apprendre, et sa personnalité se développera en fonction de la façon dont il est traité. », indique Masahiko Yamanaka, fondateur de Vanguard, la startup qui a développé Moflin. Ignorée, la petite boule de poils montrera dans sa manière de bouger et les sons qu’elle produit des signes de tristesse ou d’ennui. À l’inverse, cajolée, elle exprimera sa joie.

Moflin, un animal de soutien émotionnel alimenté par l'IA

Moflin avait déjà fait parler de lui en 2021 en remportant le prix de l’innovation du CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas. À la différence de Aibo de Sony, chien robot de compagnie qui peut vous suivre partout, ou de Qoobo, robot thérapeutique en forme de coussin conçu pour apporter calme et réconfort, Moflin mise sur une approche plus intimiste. Plutôt que de simples interactions ludiques, Moflin cherche à développer un lien émotionnel avec son propriétaire. Grâce à un système d'émotions évolutives basé sur l'intelligence artificielle, le petit robot s'adapte à la personnalité de son propriétaire, développant à son tour une « personnalité unique » parmi plus de quatre millions de combinaisons possibles. Compte tenu des capacités expressives limitées du robot, les propriétaires devront surveiller l’humeur de leur animal de compagnie 3.0 en temps réel, grâce à l’application mobile MofLife, disponible sur smartphone... Ce qui en fait un Tamagotchi très cher (environ 370€). 

Afin d’entretenir l’illusion d'un véritable animal de compagnie, Moflin se recharge dans un petit nid.

Casio propose également le « Club Moflin », un service qui assure la longévité et le bon fonctionnement de chaque robot. Ce programme offre des services de réparation, le remplacement de la fourrure et d’autres opérations d’entretien. Un clin d’œil aux soins vétérinaires traditionnels.

Moflin, un outil thérapeutique pour la santé mentale

De nombreuses études ont démontré les bienfaits des animaux de compagnie sur la santé mentale. Que ce soit pour apaiser l’anxiété, réduire le stress, ou simplement apporter un sentiment de présence, les animaux jouent un rôle important dans l’équilibre émotionnel de nombreuses personnes. Moflin se positionne précisément sur ce créneau, visant à offrir un soutien émotionnel à ceux qui, pour diverses raisons (allergies, manque de place…), ne peuvent ou ne souhaitent adopter un « vrai animal ». Une approche proche de la médiation animale ou encore de la thérapie assistée par l’animal (TAA). Les robots compagnons comme Moflin pourraient ainsi bénéficier aux personnes âgées, aux étudiants, ou encore aux urbains dont le rythme de vie ne permet pas de prendre soin d’un animal IRL. 

Le succès des animaux de compagnie robotisés

La popularité des compagnons connectés met en lumière une tendance plus large : l’essor de la robotique sociale. Dans un monde ultra-connecté où de plus en plus de personnes souffrent d’isolement, ces compagnons offrent une forme de soutien à ceux en quête de présence et de réconfort. Toutefois, les interactions émotionnelles avec des robots soulèvent des questions éthiques et psychologiques. Jusqu’à quel point un robot peut-il vraiment satisfaire un besoin affectif humain ? Certains experts avertissent sur les risques de substituer les relations humaines par des relations artificielles et le risque accru d'isolement. Car cela va sans dire, mais mieux en le disant - ce qu'on qualifie ici d'émotions ne sont que des données numériques.