Un vieil homme et un robot se regardent

Un bot pour vous accompagner dans l’au-delà 

Vous voulez mourir en paix ? Achetez un bot ! C'est le pari cynique d'une équipe de chercheurs à Boston.

« Parler de la mort : planification de la fin de vie avec un assistant virtuel », c’est le nom d’un rapport récemment publié et soutenu par le Centre Médical et la Northeastern University de Boston. Si tout est dans le titre, qu’implique-t-il réellement ?

 

« Pour les patients en fin de vie, le ‘bien-être’ doit impliquer la réduction de la souffrance ainsi que le développement de comportements censés atténuer le stress et les aider à se préparer à la mort. Nous parlons ici de la mise en place d'un agent virtuel spécialisé en soins palliatifs, lequel travaillerait avec les individus au cours de leur dernière année de vie pour les aider à gérer leurs symptômes, à réduire leur anxiété, à identifier et à répondre à leurs besoins spirituels non satisfaits et à accompagner la planification de leurs soins de santé. », peut-on lire en préambule.

Instiguée par le chercheur américain Timothy Bickmore, l’initiative dérange, elle pourrait même susciter de la colère chez certains, être qualifiée de cynique, bien qu’elle a du sens...

Testé sur 44 personnes âgées de plus de 55 ans dont près de la moitié souffrent d’une maladie chronique, le bot aurait déjà eu un certain succès. En stimulant ce genre de comportement positif via un agent virtuel, les équipes de Timothy Bickmore affirment en effet avoir remarqué une baisse du taux d’anxiété des patients testés. Parallèlement, ces derniers étaient plus ouverts à l’idée de rédiger un testament ou de coucher certaines de leurs dernières volontés sur le papier.
Plus tard, Timothy Bickmore prévoit de fournir des centaines de tablettes chargées avec le bot à plus de 360 patients ayant appris qu’il ne leur restait qu’un an à vivre. Une expérimentation à plus large échelle qui devrait affirmer, infirmer ou du moins nuancer les premiers résultats de l’essai. Pour autant, le chatbot ne sera pas en mesure de formaliser ou de mettre en place les décisions amorcées par les patients. Lorsqu’une personne en fin de vie se sent prête à discuter, l’assistant est censé avertir un membre de sa famille ou un membre du personnel hospitalier afin qu’elle puisse poursuivre cette conversation dans la vie réelle.
Conscients du manque de tact, de flexibilité ou de cohérence de certains bots, les médecins et aumôniers chargés du projet n’ont pas totalement autonomisé l’assistant. Adhérant à un script relativement rigoureux et dénué de scénario, le bot propose aux patients de choisir des réponses parmi une liste d’options prédéfinies.

Un dispositif froid qui pourrait néanmoins s’avérer utile aux personnes seules ou loin de leurs proches. D’autre part, et s’il est difficile de faire part de ses dernières volontés par peur du jugement, difficile d’imaginer un ami, un père, une mère converser à propos de la mort avec une coquille vide...

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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