
Capsules neuronales, IA émotionnelle, médecine prédictive, les innovations de l’an passé feront les avancées de 2018. Incontournable, l’intelligence artificielle constitue le terreau des prochaines révolutions technologiques.
Au delà de la hype, plus loin que le bullshit : l’intelligence artificielle sera en 2018 fondamentale et intuitive. Voici les innovations majeures à scruter.
CapsNet ou capsules neuronales :
Prenons un exemple concret.
Une IA classique a besoin de s’abreuver d’une grande quantité d’informations pour déterminer seule la nature d’une image. Elle nécessitera de nombreuses ressources pour trouver qu’il s’agit bel et bien d’un chien et non d’un cookie. Pire, si l’on modifie l’orientation de la même image, la machine parviendra avec peine à identifier à nouveau un compagnon canin.
Les capsules neuronales interviennent à des niveaux plus fins. Elles vont en premier lieu s’attarder sur certaines catégories de l’image et relever les caractéristiques propres à un museau de chien, par exemple. Que la même photographie soit orientée dans un sens différent ne modifie en rien l’analyse puisque les capsules neuronales parviendront à identifier le même museau de par sa forme, sa couleur, sa texture…
Les CapsNet ouvrent donc une utilisation plus puissante mais également moins gourmande en ressources de l’intelligence artificielle. Des secteurs tels que la vidéo, la reconnaissance d’images ou d’événements complexes pourraient profiter de cette avancée. D’autant que de nouveaux travaux sont actuellement en cours via notamment la bibliothèque de deep learning Keras.
Des IA qui parlent entre elles
Les travaux publiés sur le site openAI ont tendu à démontrer qu’il était possible d’entrainer des intelligences dans un unique but : la communication. Les développeurs ont donc appris aux machines à se créer leur propre langage rudimentaire afin qu’ils puissent s’échanger des informations capitales pour mener à bien leur objectif. Pour une mission simple, du type rejoindre le point A, deux capteurs situés à différents points d’une carte vont être en mesure de dialoguer entre eux. L’un va expliquer à l’autre qu’il est le plus proche du but, et que c’est à lui qu’il revient d’exécuter l’ordre de rejoindre l’arrivée.
L’IA au centre de nos émotions
Ces derniers sont d’autant plus compliqués à extraire qu’ils ne concernent que l’état mental d’une personne. En classant des résultats d’électro-encéphalogrammes, une intelligence artificielle entraînée par des chercheurs de l’Université de Sydney ont compris comment anticiper la fatigue d’un conducteur et de créer des modélisations fines. Les applications peuvent être nombreuses. On pense logiquement à la conduite automobile, mais également aux process de sécurité dans l’aviation, les trains…
Au registre des éléments compris par une intelligence, on notera, outre le visage, l’importance de la voix (via notamment les travaux de la société Affectiva) pour mieux analyser le comportement d’un individu. Ce type de renseignement pourrait servir à déceler certaines émotions (fatigue, état mental dégradé, stress…) chez une personne en situation de souffrance.
Soigner l’humain : quand l’IA s’intéresse « au soi »
La santé mentale devrait également être un terrain d’expérimentation. En 2017, un chatbot du nom de Woebot (disponible sur Facebook Messenger) fut censé faire office de thérapeute. Il s’agit alors davantage d’un robot conversationnel qu’un véritable outil de soin. Toutefois, Woebot ouvre une porte dans le domaine de l’assistance aux personnes les plus fragiles.
L’essor des outils pour travailler l’IA
Parmi les services majeurs, on retrouve Tensorflow (majoritairement utilisé) mais également keras, caffe, theano, pytorch ou encore chainer. Il ne serait pas impossible de voir ses outils être rachetés par de grands groupes, dans leur quête de développement de l’IA.
Ralentissement, pragmatisme ou cygne noir : les scénarios pour 2018
Probabilité faible : la théorie du « cygne noir ». Un évènement imprévisible, majeur et instantané survient. Ce fait, de par sa portée et ses implications, a des conséquences considérables et exceptionnelles. Imprévisible, cet événement rebat totalement les cartes du secteur pour imposer de nouveaux paradigmes.
Par nature, difficilement envisageable, ce scénario n’en demeure pas moins plausible. Un algorithme rédigé dans un garage pourrait rendre un développeur multimilliardaire et changer radicalement un secteur d’activité.
Probabilité moyenne : Un ralentissement, tout du moins en apparence, du secteur. La majorité des applications n’étant pas forcément au point, la visibilité et la communication autour des projets risque de faiblir. Si la recherche fondamentale devrait poursuivre sa route, d’autres projets, en recherche de financements pourraient pâtir de ce reflux.
Le retour de hype aura pour conséquence de mettre sur le bas-côté, des innovations jugées pas forcement encore matures ou en avance de phase. Si cette baisse de régime est clairement envisageable, elle ne devrait pas porter sur l’ensemble du secteur de l’intelligence artificielle, mais uniquement sur certains pans spécifiques.
Probabilité forte : la fin de l’enchantement mais l’ère du pragmatisme. Après que chacun se soit gobergé de figurer parmi les pionniers d’un domaine particulier de l’intelligence artificielle, l’heure de la rationalité vient. L’IA s’implique davantage dans les usages du quotidien et devient progressivement utile pour tout un chacun.
Les démonstrations de capacité deviennent inutiles et les outils intégrant des IA s’intègrent dans les applications et objets connectés. La technologie permet également de répondre à des problématiques comme celles du « dernier kilomètre ». Un scénario quasi-idyllique dans la mesure où l’impact sur l’emploi demeure limité.
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