Les entrepreneurs européens dans la tech n'ont plus à rougir face à la Silicon Valley. En 2016, l'Europe est dans la place!
La firme anglaise Atomico et l'événement Slush, qui a démarré le 29 novembre en Finlande, ont révélé les résultats d’une étude qui fait état d’un véritable dynamisme dans les nouvelles technologies et de leur attrait aux yeux des géants mondiaux.
Ce rapport intitulé The State of European Tech s’est en effet intéressé de près à la communauté technologique européenne, ses talents technologiques, ses flux de capitaux, son esprit d'entreprise et ses réussites. Selon Niklas Zennström, PDG et co-fondateur d'Atomico, la conclusion est sans appel : 2015 a été une année révolutionnaire pour l'Europe.
« Si vous êtes un entrepreneur ou un investisseur, c’est la période idéale pour être au cœur de la technologie européenne », fût la première chose énoncée par celui-ci lors du discours de bienvenue sur la Silver Stage, scène principale de Slush. Un discours retransmis en simultané sur les écrans géants des autres scènes pour que tout le monde puisse en profiter.
Les signes forts de cette réussite en Europe ? 10 nouvelles entreprises ont atteint un milliard de dollars en terme d’évaluation, 10 milliards de dollars ont été investis dans les différentes startups, 5 000 business angels ont apporté leur soutien et on dénombre 1,6 millions de développeurs en Europe aujourd'hui. Les écosystèmes technologiques en Europe sont en pleine maturation et aujourd'hui des villes comme Stockholm, Londres, Berlin font état de hubs incontournables dans ce domaine. Les villes comme Helsinki, Paris, Madrid, Barcelone, Zurich, Oslo, Copenhague sont également en phase avec l'écosystème d'aujourd'hui précise le rapport.
Autre constat : les étudiants qui terminent leurs études aujourd'hui envisagent vraiment de devenir des entrepreneurs ou de travailler pour une startup. Il est loin le temps où il fallait les encourager à être entrepreneur. « Aujourd'hui, l'attitude a changé et il est désormais très acceptable d'être un entrepreneur ou de travailler pour une entreprise. Les fondateurs qui réussissent, en majorité, réinvestissent dans l'écosystème et dans les startups ; en outre, les personnes qui ont travaillé pour ces entreprises n’ont plus peur de monter les leurs. », admet Niklas Zennström.
Selon lui, les procès sont différents en Europe par rapport aux États-Unis où tout est centralisé autour de la Silicon Valley, Los Angeles ou Boston. En Europe, les incubateurs, les hubs, les accélérateurs ont tous leurs propres caractéristiques. « Ce sont des laboratoires où circulent et se partagent les idées et les talents » souligne Niklas Zennström. « Et si l'écosystème n'est pas assez fort pour une startup dans sa propre ville, celle-ci n’hésite à se déplacer vers des villes comme Londres et Berlin où l'écosystème est plus favorable ».
Autre enseignement. Lorsqu’une entreprise s’établit en Europe, en particulier dans les petits pays comme la Suède et la Finlande où le marché intérieur est petit, elle se doit de penser global dès le premier jour. « C'est un avantage concurrentiel pour les petits pays, si vous avez cette vision globale dès le premier jour, vous serez mieux armés pour demain. »
Parce que l’Europe a moins de capitaux, les entreprises européennes sont construites d'une manière plus raisonnable. La plupart de ces entreprises sont beaucoup plus axé sur la durabilité et se concentrent sur des questions comme : qu'arrive-t-il si vous ne pouvez pas obtenir de financement dans les deux prochaines années ? « C'est une réflexion que nous encourageons auprès de nos clients. Ils doivent se demander quel serait le scénario potentiel, voire à la baisse, s’ils ne peuvent pas accéder au capital dans les sept prochaines années, quel serait leur plan B ? », explique Niklas Zennström qui a également souligné l’importance de s’entourer de bonnes personnes et de jamais se poser de limites.
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