Grâce à l’intelligence artificielle, des chercheurs du MIT Media Lab ont mis au point des micro-serres capable d’établir les conditions climatologiques idéales pour chaque espèce végétale.
Humidité, chaleur, lumière, minéraux… Capables de générer plus de trois millions de points de données pour chaque cycle de croissance d’une plante, ces micro-serres ont pour but de faire pousser des fruits et légumes « parfaits » et le plus savoureux possible.
À l’intérieur, la croissance de chaque plante est automatiquement régulée et optimisée grâce à des micro-climats générés par une intelligence artificielle. Grâce au machine learning, cette dernière peut analyser et créer de nouvelles « recettes climatiques » optimales pour chaque espèce.
Susceptibles d’être partagées par la suite, et notamment auprès du monde agricole, ces données pourraient permettre au plus grand nombre de cultiver des fruits et légumes sous serre et dans les meilleures conditions. Une démarche qui pourrait bientôt s’avérer indispensable puisque les enjeux du réchauffement climatique peinent encore à trouver des réponses concrètes. S’il s’agit donc plus de guérir que de prévenir, les incohérences climatiques actuelles et futures (vagues de chaleur, orages, insectes ravageurs…) pousseront certainement chercheurs et agriculteurs à envisager la mise en place de ces serres assistées par ordinateur et bourrées de capteurs.
Parallèlement, cette technologie pourrait répondre aux enjeux de l’empreinte écologique : au lieu d’importer des mangues depuis l’Inde, une serre française sera par exemple en mesure de recréer les variations du climat indien et de les moduler afin d’optimiser encore plus la croissance du fruit, sur place.
Faisant office de plants expérimentaux pour les équipes du MIT Media Lab, les plantations de basilic sont cultivées en lots séparés afin que l’IA puisse en extraire les données et suggérer des changements d’ordre climatique pour la prochaine récolte, et ce avant que les premières cultures ne soient parvenues à maturité.
D’autres variables comme l’optimisation de la saveur sont également prises en compte par l’algorithme. En modifiant l’éclairage, les chercheurs se sont rendus compte que certaines molécules volatiles tendaient à se multiplier ou à s’amoindrir, ce qui modifie intrinsèquement le goût de l’aliment.
Réduire les coûts et l’empreinte carbone, personnaliser ces « recettes climatiques » en fonction de chaque végétal, optimiser leur goût… les avantages sont nombreux et sont surtout partagés en open-source sur le site du MIT Media Lab avec des instructions précises sur la façon dont tout un chacun peut fabriquer sa propre "serre-ordinateur".
Preuve que l'artificiel peut s'inscrire dans une optique durable et sans OGM.
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