Aux J. O. du rajeunissement, les biohackers millionnaires sont battus par des femmes qui mangent des légumes

Vivre plus longtemps, un nouveau sport ? C’est l’idée des Rejuvenation Olympics, projet du millionnaire de la technologie, Bryan Johnson. Mais à la fin, ce n'est pas lui qui gagne...

« Vous gagnerez si vous ne franchissez jamais la ligne d'arrivée », peut-on lire sur leur site. Les Rejuvenation Olympics sont des Jeux olympiques d’un genre nouveau. Ils proposent aux participants de s’affronter en comparant leurs aptitudes à ralentir leur âge biologique. L’unité de mesure : des tests épigénétiques. Pour le reste, tous les moyens sont bons pour se lancer dans la course au rajeunissement. Des plus high-tech et onéreux aux plus naturels et bon marché.

Un sport pour messieurs amateurs de régimes sévères et de routines coûteuses

À l’origine du projet, le fameux Bryan Johnson. Cet entrepreneur qui a fait sa richesse dans la Silicon Valley, s’est donné pour projet de rajeunir au max, quitte à devenir carrément immortel. Étonnamment, malgré deux millions déjà investis et des efforts drastiques à base de régimes stricts (deux plats végétariens de 1 977 calories pour seul repas), un coucher tôt et à heure fixe, un programme intensif d’exercices sportifs et l’ingestion d’une centaine de compléments alimentaires... Bryan Johnson n’occupe que la 6^ème place du classement. Il se trouve au coude à coude avec quelques anonymes et quelques autres pros des inversions d’âge les plus importantes comme le bio hacker Ben Greenfield, et l’ingénieur, médecin, entrepreneur et défenseur de la science de la longévité, Peter Diamandis qui s’adonnent à ce jeu singulier.

Des championnes qui y vont à la cool

Plus étonnant, on notera que devant Bryan Johnson on trouve deux Américaines parfaitement inconnues. Julie Gibson Clark, 55 ans, occupe la seconde place, et Amy Hardinson, 64 ans, la cinquième. Pour l’une comme pour l’autre, le maintien de leur jeunesse n’est pas une obsession. Elles ne parlent pas de bio hacking et n’ont pas décidé de défier la mort.

L’une comme l’autre livrent les mêmes conseils, connus et sans mystère. Elles se nourrissent de produits naturels qu’elles préparent elles-mêmes, et évitent les produits industriels transformés. Elles mangent essentiellement des fruits, des légumes et des viandes maigres – ne boivent pas d’alcool – et pratiquent du sport, à raison de plusieurs fois par semaines. Ni compléments alimentaires de la gamme fraîchement lancée par Bryan Johnson, ni crèmes miracles, ni routines drastiques donc. Juste une vie familiale et sociale qu’elles déclarent riches et satisfaisantes. Et le tout ne leur coûte pas des millions non plus. Julie Gibson Clark estime investir 108 dollars par mois pour son abonnement à une salle de sport et quelques suppléments de vitamines.

Mais le business explose quand même

Quoi qu’il en soit, les acteurs de la Silicon Valley investissent déjà des sommes colossales dans le secteur de la longévité. Un total de 5,2 milliards de dollars en 2022 selon un rapport du site d'analyses qui soutient activement cette industrie naissante, Longevity Technology.

En 2022 également, Jeff Bezos investissait dans la société Altos Labs qui s’attelle à inverser le processus de vieillissement des cellules. Le fondateur d'OpenAI, Sam Altman, a récemment investi 180 millions de dollars dans Retro Biosciences, une entreprise qui vise à prolonger d'une décennie la durée de vie humaine. Quant à la société de biotechnologie Tally Health, qui vend des tests d’âge biologiques et des pilules visant à revitaliser les niveaux d’énergie, à améliorer le métabolisme et à stimuler la fonction musculaire, peut se targuer de compter des investisseurs de premier plan à Hollywood : John Legend, Pedro Pascal et Zac Efron.