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Le DOGE est accusé d’avoir pillé des données économiques et privées sensibles pouvant servir les intérêts d’Elon Musk

© DJR via ChatGPT (image généré par IA)

Le département dirigé par le milliardaire a mis la main sur les informations sensibles du National Labor Relations Board, qui contient des listes de militants syndicaux, des affaires judiciaires en cours et des secrets d'entreprise.

« L’équivalent d’une section de la Bibliothèque publique de New York et des listes contenant les données privées de centaines de millions de personnes ». C’est en substance la quantité et la nature sensible des données sur lesquelles le « Département de l’efficacité gouvernementale » (DOGE) a mis la main lors de son intervention au sein du National Labor Relations Board, d'après l'enquête fouillée de NPR.

Vol de données et piratage russe

Cette petite agence fédérale indépendante a pour objectif d’enquêter et de statuer sur les plaintes relatives aux pratiques déloyales de travail. D’après le lanceur d’alerte Dan Berulis, fonctionnaire du NLRB, le DOGE aurait exploité la quasi-totalité de ses systèmes d'information critiques, notamment des listes de militants syndicaux, des dossiers en cours, des informations confidentielles sur les entreprises et des données personnelles identifiables.

Ces données, qui ne sont pas censées sortir des bases de données de l’agence, ont pourtant bien été téléchargées par les membres du DOGE, qui ont ensuite tenté d’effacer leurs traces en désactivant les outils de surveillance et en supprimant manuellement les enregistrements de leurs accès. Plus inquiétant encore, les fonctionnaires du NLRB ont détecté, quelques minutes après le pillage des données, des tentatives de connexion suspectes depuis une adresse IP en Russie sur les comptes de service/utilisateur mis en place par le personnel du DOGE.

Un avantage stratégique pour Musk

Pas vraiment utiles pour un département qui souhaite couper des budgets fédéraux, ces renseignements économiques sont en revanche hautement stratégiques pour un chef d’entreprise comme Elon Musk. Ces données permettent d’identifier facilement les employés impliqués dans des activités syndicales et de les licencier discrètement, contournant ainsi les protections prévues par le droit du travail. Il est aussi possible d’anticiper et de contrer des contentieux judiciaires à venir, en ayant accès aux arguments d’entreprises adverses. Certains experts pointent aussi des conflits d’intérêts possibles : plusieurs avocats ayant travaillé pour SpaceX – l’une des entreprises de Musk actuellement en litige avec le NLRB – occupent désormais des postes clés au sein du gouvernement. C’est sans compter sur une possible exploitation des secrets commerciaux, des organigrammes, des plans de restructuration et d’autres informations qui peuvent se transformer en arme concurrentielle redoutable.

Une semaine auparavant, Wired publiait un article expliquant que l’accès du DOGE aux données de l'Administration américaine de la sécurité et de la santé au travail soulevait des inquiétudes au sein des plus grandes fédérations syndicales américaines, ainsi que chez plusieurs anciens responsables de l'Administration. SpaceX, Tesla et The Boring Company font l'objet de plus de 50 dossiers de santé et de sécurité au travail, ouverts par l'OSHA au cours des cinq dernières années, selon une base de données publique gérée par l'agence.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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