
Fini l’esthétique slim thick façon Kardashian, place au naturel. Comment ? Grâce à la déchirurgie.
Pour des raisons de santé ou purement esthétiques, les stars qui passent sous le bistouri pour se faire enlever leurs implants, injections et autres artifices sont de plus en plus nombreuses. Fin 2023, la chanteuse Cardi B annonçait sur Instagram avoir fait retirer 95 % des biopolymères de son fessier. Les influenceuses françaises Maeva Ghenman et Laura Lempika ont également confié avoir retiré certaines de leurs prothèses. Une prise de conscience collective qui se propage sur les réseaux sociaux où de nombreuses femmes affichent leur transformation pour un physique plus « naturel ».
La morphologie XXL passe de mode
Lèvres ultra-pulpeuses, taille de guêpe et fessiers rebondis, en 2021, les réseaux sociaux débordaient de clones des Kardashian. Mais, en 2024, l’Ozempic et le Wegovy ayant fait de la minceur le symbole d'un nouveau statut social, la morphologie en 8, aussi appelée « morphologie en sablier » , semble passer de mode. Ironie du sort : même les icônes du clan Kardashian pionnières du BBL (le « brazilian butt lift », opération qui consiste à prélever de la graisse à certains endroits pour la greffer ensuite dans les fesses) affichent désormais des courbes plus modérées.
Less is more : la chirurgie change de cap
Aux quatre coins des États-Unis, les cabinets de chirurgie esthétique observent un boom des procédures « subtiles et ciblées ». Dans le média Hollywood Reporter le Dr Darren Smith, chirurgien à New York, témoigne d’une explosion des mini-liftings des bras (+ 25 %) et des abdominoplasties légères (affiner la taille) pour des lignes plus fines et toniques. Les réductions mammaires sont aussi en plein essor. Selon Dr Lyle Leipziger, chef du service de chirurgie plastique à North Shore, les femmes qui optent encore pour des implants privilégient désormais des augmentations mesurées, souvent d’une seule taille de bonnet. Même constat dans l'hexagone. Selon le chirurgien esthétique Frédéric Sarfati : « La silhouette très singulière, avec des volumes hors normes, c’est fini. Maintenant, les gens demandent et veulent un physique longiligne, sportif, avec une certaine élégance », observe-t-il.
Panique sur les injectables
Le vent tourne aussi pour les produits de comblement. Les réseaux sociaux, autrefois vitrines de ces injections, ont semé la crainte d’un visage trop figé. Dr Annie Chiu, dermatologue à Redondo Beach, constate une chute des demandes : « Les gens recherchent des solutions plus naturelles. » À la place, les patientes adoptent des alternatives telles que des mélanges de facteurs de croissance et de mésothérapie pour leurs effets antioxydants ou les traitements aux polynucléotides qui stimulent la régénération cellulaire et boostent l’élasticité de la peau. Une tendance qui s'inscrit plus largement dans celle du biohacking qui consiste à utiliser des techniques issues des sciences de la santé, des nouvelles technologies et des routines holistiques pour booster la peau, les cheveux, ou encore ralentir le vieillissement cellulaire.
Le lifting redevient chic
Ironie du sort, le lifting, souvent perçu comme une intervention radicale, retrouve ses lettres de noblesse. Les femmes troquent désormais les injections répétées contre une solution durable et plus naturelle. Dr Sean Alemi, chirurgien plasticien, note que près de 80 % de ses liftings actuels se font sans ajout de graisse, un changement majeur dans la discipline. Selon le Dr Leipziger, la chirurgie esthétique concerne tous les âges. Les seniors, autrefois discrets, investissent désormais les cliniques. « Je vois de plus en plus de femmes dans la soixantaine, la septantaine, et même des octogénaires demander des abdominoplasties ou des augmentations mammaires. Même les plus jeunes s’y mettent : des trentenaires optent pour des liftings ciblés des paupières, histoire de rafraîchir leur regard sans toucher à la structure du visage. À Los Angeles, certaines interventions plus légères et moins visibles deviennent un rite de passage dès 18 ans. »
Renouer avec le naturel grâce au bistouri
La mode des nez retroussés ou des visages anguleux semble elle aussi appartenir au passé. « Les nez, aujourd’hui sont plus adaptés aux proportions du visage », explique Dr Linda Li, chirurgienne à Beverly Hills. Exit les contours trop marqués ou les mâchoires surdimensionnées : hommes et femmes veulent avant tout préserver une « harmonie naturelle. » Un basculement qui reflète une envie plus profonde : en finir avec les standards artificiels et renouer avec une esthétique équilibrée.
Mais ne vous y trompez pas, la déchirurgie reste de la chirurgie. Selon la chirurgienne esthétique Elisa Pecorelli, les actes de chirurgie esthétique ne sont pas moins nombreux – au contraire – mais se déplacent vers des zones plus discrètes du corps.
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