Grosse fatigue chez les influenceuses : « Ma vie est devenue un objet marketing »

Grosse fatigue chez les influenceuses : « Ma vie est devenue un objet marketing »

De plus en plus de productrices de contenu partagent leurs doutes quant à leur métier. Certaines vont jusqu’à le quitter.

Ces dix dernières années, elle ne les a pas vues passer. De ses 13 à ses 23 ans, Zoé Tonduit, plus connue sous le pseudonyme Just Zoé (1,3 million d’abonnés sur Insta, 1 million sur TikTok) a passé beaucoup de temps sur son téléphone, à scroller ou à filmer ce qu’elle vivait. À force, comme elle l’explique dans une vidéo postée début février, sa vie a fini par devenir un « objet marketing », une sorte de publicité aseptisée.

« Les réseaux sociaux évoluent tellement vite et même moi j'évolue. J'ai peur de perdre les gens qui me suivent. On va dire ce qui est, ma vie c'est mon taf. Et si je veux bien gagner ma vie, il faut que mon taf se passe bien, qu'il y ait des statistiques, que ma vie et mon contenu plaisent. Il n'y a pas de distinction entre perso et pro. Même vous, vous n'avez plus les mêmes attentes. Et comment moi je vous dis : "restez sur mon compte ? " Comment je me démarque et je garde votre attention ? », se demande-t-elle.

La grosse fatigue des selfie made women

Celle qui se dit accro à son téléphone met le doigt sur la fatigue d’être influenceur. Pourtant, le métier attire de plus en plus. D’après une étude publiée par le cabinet Morning Consult en septembre 2023., 57 % des membres de la génération Z déclarent qu'ils deviendraient influenceurs s'ils en avaient l’opportunité. Et 30 % affirment qu'ils pourraient payer pour faire ce métier.

Or, les acteurs de ce métier glamourisé documentent de plus en plus volontiers leurs difficultés. Selon Michael Stora, psychanalyste expert des mondes numériques, beaucoup d’influenceurs sont proches du burn-out digital. « L’influenceur est très fragile narcissiquement, d’autant plus que la seule chose qu’il vend, c’est lui. On ne peut pas tirer éternellement sur la corde en niant son “moi réel” hypertrophié par son “moi virtuel”. Ainsi, certains vivent un “faux-self“, ce qui engendre beaucoup de souffrances. »

« Ma vraie vie devient ce que je partage »

Pour Héloïse Monchablon, du compte EasyBlush (59 000 abonnés sur Instagram, 98 000 sur YouTube), 34 ans, la création de contenus était une vraie passion au départ. En 2014, elle lance son blog dédié au maquillage, sa profession. Rapidement, son contenu prend et elle se diversifie. Mais, au bout de dix ans, ses posts se font de plus en plus rares. Dans une vidéo YouTube intitulée « Pourquoi j’arrête d’être créatrice de contenu » , publiée le 15 décembre 2024, la brunette donne les raisons de sa décision. « [Parfois] j’ai l’impression de vivre des moments pour créer du contenu, alors que ça devrait être l’inverse. Ma vraie vie devient ce que je partage. Je me suis déjà vue penser "tiens je vais faire un vlog, j’aimerais bien intégrer des images de forêt, donc je vais aller en forêt". Tous les moments qui peuvent être cool deviennent du travail. Moi j’ai envie de vivre ma vie ».

« Esclaves des algorithmes »

Mais si elle quitte ce métier, c’est aussi à cause des algorithmes qui poussent les créateurs à devenir des « machines », du fait qu’il faille jouer sur l’émotionnel pour capter l’attention – et donc être plus clivant –, du manque d’inspiration, de temps libre, de « moments de kif ». Aussi parce que ses contenus marchent moins qu’avant. « Les influenceurs se doivent de poster très régulièrement pour continuer à avoir une audience, basée sur un modèle économique nouveau où le like et l’amour peuvent aider à se sentir exister », analyse le psychanalyste Michael Stora.

Comme d’autres créateurs, EasyBlush a l’impression d’être « esclave des algorithmes », alors qu’en réalité ils reposent sur leur travail à eux. « Je ne vous souhaite qu'une chose, c'est de décrocher des écrans, de passer des moments dans la vraie vie. Sauf que plus vous le ferez, plus mon métier disparaîtra, et je vous le souhaite », conclut-elle, sereine.

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commentaires

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  1. Avatar Anonyme dit :

    Influenceurs... un métier ?
    Les pauvres choupinettes! Elles sont épuisées !

  2. Avatar Anonyme dit :

    Ce n'est certainement pas moi qui vais plaindre ces inutiles, parfois nuisibles

  3. Avatar Anonyme dit :

    A force de parler de soi, on finit par tourner en rond...

  4. Avatar Anonyme dit :

    Vous pouvez trouve cette activité ridicule, mais vous refusez d'admettre qu'elle puisse être difficile ? Pourtant, vous imaginez la pression que ces "influenceurs" doivent se coller pour trouver sans cesse de quoi intéresser leurs "followers" ?

  5. Avatar senna dit :

    c'est quoi la qualif requise? rien comme le supposé job de tapineuse

  6. Avatar Anonyme dit :

    Les influenceurs n'ont qu'une seule raison d'être : les faibles d'esprit.
    Nul n'a besoin de suivre quiconque lorsqu'il connaît son chemin ...

  7. Avatar Anonyme dit :

    " Influenceur" : l'ultime degré du parasisitisme oisif millenium...
    Il semblerait qu'il ait aussi ses limites.

  8. Avatar Anonyme dit :

    Ils peuvent aller travailler en usine, ils connaîtront la réalité de la vie.

  9. Avatar Yep dit :

    je vais aller me coucher pour les plaindre.................

  10. Avatar Christopher dit :

    Si ces gens ont autant de followers et arrivent à en tirer 1 revenu, c'est que les sujets traités intéressent, ou divertissent. Tutoriels et autres peuvent informer, surtout les jeunes et les ados.
    Bienveillance, ce mot n'a pas sa place ici,
    c'est vraiment dommage ... faudrait inventer 1 mot (contraire de bienveillance) pour qualifier tous ces commentaires sarcastiques voire haineux, ci dessus ...

  11. Avatar Anonyme dit :

    influenceur ... influlanceur ... lanceur d'un flux ... influx nerveux ... Bof !!

  12. Avatar Anonyme dit :

    Si c'est si difficile, pourquoi continuent-ils? Ils le savaient quand ils ont signé qu'ils deviendraient des personnalités public non? Ils ont accepté l'argent en échange de devenir des outils marketing non? Qu'ils arrêtent de se plaindre ou qu'ils changent de job! Une pensée pour tous ceux et toutes celles qui ont des métiers difficiles, mal payés, et que l'on entend jamais se plaindre!

  13. Avatar Anonyme dit :

    Arrêter de faire les suceurs d'influenceur. En mode c'est dur de se lever a 13H , se coucher a 4h et raconter sa journée de merde sur les réseaux.

  14. Avatar Anonyme dit :

    Après y'a du travail chez Amazon, creuser des tranchées dans la rue....

  15. Avatar Anonyme dit :

    oh pauv chou

  16. Avatar Anonyme dit :

    du vent, que du vent

  17. Avatar Anonyme dit :

    Tout à une fin, concernant ce "métier" il n'y aurait jamais du y avoir de début !
    Qu'il aille bosser comme tout le monde, pour moi qu'une personne veuille se prêter au jeu histoire de partager un moment sympa, de la technique, un lieux...pourquoi pas ... de là à suivre des gens...

  18. Avatar dany dit :

    chacun a des problemes a leur echelles cest tout

  19. Avatar CarbonnateH dit :

    Oh Waaaw le nombre de gens jaloux je suis choqué x) "gnagnagna influenceuse gnagnagna c'est pas difficile gnagnagna" j'espère sincèrement au nom de tous les streamers que vous n'aurez jamais à subir le harcèlement que l'on vit au quotidien. Quand on est charpentier et que le seul truc lourd qu'on porte c'est du béton vaut mieux ne pas faire le malin -_- c'est si difficile que ça de penser à autre chose qu'à sa propre tronche ? Nous les jeunes on subit beaucoup plus que vous mentalement donc par pitié utilisez votre cerveau qui vous sert de poichiche à l'avenir. Merci et bon courage à tous les streamers ♥

  20. Avatar Anonyme dit :

    Beaucoup de haine en commentaire. Clairement cela vient de personnes jalouses. Pour avoir été sur des job très qualifiés puis avoir tenté la création de contenu : Vous n'avez aucune idée de ce que sont les problèmes liés à ce job d'auto entrepreneur.

  21. Avatar Anonyme dit :

    Je vais en décevoir certaines mais les métiers liés à l'influence sont basés sur le creux et le faux : faux noms, faux physique, faux logement, fausse vie amoureuse, etc. C'est comme cela qu'elles (les influenceuses) ont réussi à "percer" sur les réseaux sociaux car, dans la vie réelle, personne ne les (re)connaît. Il m'est arrivé d'en croiser et aucune queue de fans ou de signatures d'autographes donc quelle en est l'essence si ce n'est se faire de l'argent en se prenant pour quelqu'un qu'on n'est pas pour amuser la galerie. Regardez les tv shows remplis d'influenceurs comme Liars, qu'est-ce qu'ils apportent à la société et en quoi est-ce difficile de s'asseoir et de raconter des histoires bêtes ? Si c'est le tournant que certains veulent prendre en calculant leurs moindres faits et gestes en fonction de leurs "followers", c'est leur santé mentale qu'ils mettent en balance mais c'est leur choix ! Regardez comment beaucoup d'influenceurs ont fini et tirez-en les conclusions.

  22. Avatar pie dit :

    Personne n'est obligé de pratiquer une activité de ce genre, il est possible aussi de se lever le matin pour chercher un vrai travail ....... ma plus grande tristesse est a l'endroit des influencés, ces faibles d'esprit a la merci du consumérisme ambiant

  23. Avatar rondin dit :

    le cancer de ce monde .... je vais pas les plaindre

  24. Avatar Ryko dit :

    il y a les influenceurs et les influencé(e)s.qui tient l'autre?
    Quitte à regarder du vide comme des zombis lobotomisés lâchons nos écrans et regardons la forme des nuages et écoutons le merle au lever du jour...

  25. Avatar Anonyme dit :

    Lol ! Vous aussi utilisez le pois chiche qui vous sert de cerveau...

  26. Avatar Anonyme dit :

    Influenceuse de qui? Certainement pas de moi

  27. Avatar Anonyme dit :

    Sans être véhément vis à vis des influenceurs et influenceuses, c'est aussi ce que la société de consommation leur a vendu comme modèle, société à laquelle les parents (sans les rendre responsables de tout) participent et qui ne voient pas toujours venir les phénomènes. Il n'y a rien de mal à être influenceur mais le modèle érigé par les grandes marques et les GAFAM de la courses aux vues font que les influenceurs sont piégés dans un phénomène dont peu de monde a vu venir ce nouvel esclavage numérique qui veut que tout aille toujours plus vite. Plutôt que de critiquer ceux-ci, les accompagner sans les culpabiliser ferait grandir le monde et ils pourraient devenir des forces militantes pour éviter les pièges du consumérisme à outrance.

    Nos jeunes ont encore besoin de croire que des adultes peuvent les aider à se réorienter sans monter sur les grands chevaux.De plus ça reste un talent de pouvoir se présenter devant des outils tech comme les caméras (éloquence, élocution, vulgarisation et explication produits pas toujours facile à appréhender) bref des choses qui servent dans une vie professionnelle où le poids de l'image peut être au service du pire comme du meilleur et souvent les anciennes générations auraient bien eu besoin d'avoir les modes de communication parfois dans le passé... Ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain... Réfléchir ensemble à corriger le tir et à exiger des droits et devoirs aux influenceurs pour leur bien c'est avancer toutes générations confondues dans le respect des différences!

  28. Avatar Anonyme dit :

    @Christopher : Le contraitre de "bienveillance" c'est "malveillance" tout simplement. 😉

  29. Avatar Anonyme dit :

    Vous les jeunes vous subissez plus que nous mentalement ? pour affirmer cela encore faut-il savoir ce que les "vieux" subissent ou ont subit. et pourquoi les jeunes rêvent ils d'être influenceurs selon vous ? En plus qui vous oblige à être influenceur ? vous êtes libres de choisir un job classique (comme charpentier justement vu que les charges à porter ne sont pas lourdes) et qui produit quelque chose de palpable… Si tous les jeunes deviennent influenceurs qui va faire tourner la société quand tous les vieux avec "leur cerveau qui leur sert de pois chiche" seront partis à la retraite ? on va se nourrir de contenu Tik Tok ? quand à utiliser son cerveau, je vous retourne le compliment, si gros soit-il il semble bien creux...

  30. Avatar Anonyme dit :

    Viennent-elles seulement de réaliser à quel point leur vraie vie est vide ? Les pauvres...
    Et dire qu'il y en a encore pour croire à de la jalousie.
    Réveillez-vous, les groupies ! Vous êtes au royaume du vent !

  31. Avatar Anonyme dit :

    Qu'est-ce qu'il faut pas lire... on ne parle pas de contenu, là, on parle du vide sidéral et de l'importance que certaines finissent par croire qu'elles ont !

  32. Avatar Profdemuz dit :

    Pourquoi tant de haine ?! Je n'ai rien à voir avec ce milieu mais rien ne justifie des commentaires aussi violents et insultants !

  33. Avatar Anonyme dit :

    Un charpentier ne porte pas de béton mais du bois et du métal. Par contre il construit des toits sous lesquels tu t'abrites. Quel manque de respect !!! Crache dans la soupe que tu vas manger et viens donner des leçons de vie et de respect à une génération qui as bossé dur pour que tu puisses faire mumuse avec ton petit tel. C'est clair que je vais pas te plaindre. Tu veux construire le monde de demain pour les générations qui vont te succéder? Alors oublie un peu ta petite personne et fais marcher ton cerveau. Va bosser pour de vrai! Si tu veux une idée de ce à quoi tout cela mène, tu peux visionner quelques épisodes de la série Black Mirror et notamment ceux sur la génération "connectée". J'ai 56 ans il est 5h du mat et je vais prendre mon train pour aller bosser, comme tous les jours, vivre ma vraie vie et j'en suis très heureux.

  34. Avatar Fafa Bulleuse dit :

    De toute évidence, les gens qui commentent ne savent pas de quoi ils parlent et, dans ce cas, on ferait mieux de se taire... Bref.
    La difficulté c'est qu'un geste fun qu'on fait tous (enfin, que nous sommes nombreux à faire), soit partager un truc comme une recette, un bel endroit, une astuce de maquillage ou de déco, a fini par devenir pour certain(e)s une source de revenus. C'est là que le bas blesse. Je publie quand j'ai un truc à publier et ma vie n'en dépend pas mais j'anime la page Facebook d'une association et je me rends compte que c'est très très lourd, très chronophage alors j'imagine le quotidien de ceux qui doivent publier pour gagner leur vie. Peut être que, philosophiquement, on n'aurait pas du laisser ce qui devait être un simple passe temps devenir un gagne pain parce qu'après la frontière est compliquée...

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