Si vous aviez plus tendance à vous identifier à Harry Potter plutôt qu’à Voldemort, il y a des chances que l’ouverture dont vous faites preuve à l’égard de certains groupes stigmatisés en ait été impactée.
Traduite en 67 langues et vendue à plus de 450 millions d’exemplaires La saga de J. K. Rowling a marqué et inspiré des millions de jeunes à travers le monde depuis la sortie de son premier tome en 1997. Au-delà même du succès du phénomène, de nombreuses recherches ont parallèlement démontré que le contact prolongé à certaines lectures pouvait améliorer de nombreuses aptitudes sociales liées à l’identité, aux conflits et aux préjugés.
Avoir tissé des liens étroits avec les aventures de l’apprenti sorcier pourrait avoir influé positivement sur nos attitudes envers certains groupes stigmatisés, comme les migrants-antes, les réfugiés-iées et les homosexuels-elles.
C'est le constat d'une récente étude publiée dans le
Journal of Applied Social Psychology, laquelle s’est intéressée à l’influence de la saga sur des élèves d’écoles primaires, de lycées et d’universités, en Italie et au Royaume-Uni.
Son hypothèse principale ? Avoir tissé des liens étroits avec les aventures de l’apprenti sorcier pourrait avoir influé positivement sur nos attitudes envers certains groupes stigmatisés, comme les migrants-antes, les réfugiés-iées et les homosexuels-elles.
Confirmée par les chercheurs, l’hypothèse s’explique notamment par la nature intrinsèque de l’intrigue et par la façon dont elle distribue les rôles à chaque personnage. Albus Dumbledore et Voldemort, le bien et le mal, les bons et les gentils sorciers… la dominante manichéenne de l’histoire incite premièrement le lecteur à facilement choisir son camp. En parallèle, l’auteure tisse une société au sein de laquelle la hiérarchie sociale doit être respectée de tous. Si sorciers, moldus (humains), sangs-mêlés ou sang-de-bourbe (mi humains, mi sorciers / sorciers dont les parents sont moldus) et elfes de maison (esclaves) cohabitent, les inégalités sociales sont criantes et leurs relations souvent empreintes de préjugés ; une construction en miroir de notre société.
Selon l’étude, le fait que des enfants aient été confrontés à ce genre de dynamique joue ici un rôle dans leur façon d’appréhender le monde et son adversité à mesure qu’ils grandissent. La preuve : en distribuant un questionnaire à 34 enfants d’une école primaire sur la question des immigrés, les chercheurs ont réalisé un changement de comportement notoire. Divisés en deux groupes, certains enfants devaient lire un extrait où Drago Malefoy (un personnage à classer dans la catégorie des « méchants) insulte Hermione, la meilleure amie du héros, de « sale petite sang de bourbe ». Les autres enfants devaient en revanche lire un passage totalement neutre et peu signifiant de la saga. Quelques jours plus tard, interrogés de nouveaux sur la question des immigrés, ceux qui avaient lu l’extrait discriminant ont fait preuve d’une attitude plus empathique et positive. Les autres n’ont en revanche pas changé de positionnement.
Menée sur des lycéens et des étudiants du supérieure, une autre expérimentation révèle plus loin que les premiers éprouvaient davantage d’empathie envers la communauté homosexuelle, les autres exprimant davantage de compassion pour les réfugiés.
« Harry Potter a de l’empathie à l'égard des personnages issus de catégories stigmatisées, il essaye de comprendre leurs souffrances et d’agir pour la justice sociale",
explique le chercheur Loris Vezzali au Huffington Post. Selon lui, ce sont ces sentiments altruistes qui mènent à une réduction des préjugés. En nous identifiant à Harry, nous serions donc naturellement et logiquement plus ouverts et bienveillants !
Retrouvez ici l’intégralité des résultats de l’étude.
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