Alors que les médias français lançaient leur offensive contre l'ad blocking l’année dernière, la France reste aujourd’hui l’un des pays les plus réfractaire à la publicité web.
Fléau pour les journalistes, indispensable pour le grand public, l’ad blocking fait perdre des milliards aux sites web. Organisés, les médias français ont lancé leur offensive en milieu d’année dernière. Elle a rencontré un succès relatif, face à ce phénomène difficile, voire impossible, à endiguer et qui pourraient coûter près de 41,4 milliards en 2018...
L’étude Connected Life 2017 de Kantar TNS dresse un bilan peu réjouissant de l’état de l’ad blocking en France. Si dans le monde, près d'un internaute sur cinq (18%) déclare avoir installé un adblocker, en France les chiffres sont deux fois plus élevés.
2 fois plus d'utilisateurs d'adblockers en France que la moyenne mondiale
Avec 34% d'utilisateurs d'adblockers, la France est avec l'Allemagne (39%) un des pays où le phénomène est le plus accentué juste derrière la Suisse (42%) et la Pologne (54%). Largement au-delà de la moyenne mondiale, la France dépasse aussi une moyenne Européenne déjà très élevée.
Les publicités et les marques jugées intrusives par les Français
En France, 46% des internautes ont le sentiment « d’être poursuivi par les marques » contre 39% en Europe et 34% dans le monde. Dans le même temps, l'enthousiasme des Français à l'égard du brand content et du storytelling se révèle moindre que dans d'autres régions.
De nombreux moyens de limiter les impacts négatifs des adblockers
Il existe de nombreuses alternatives pour communiquer autour de sa marque et interagir avec les internautes. Au global, 30% des adblockers se disent favorable à des publicités adaptées aux goûts et centres d’intérêts de chacun, 21% en France. Néanmoins, les réseaux sociaux restent les plus à même de transmettre une information, faire parler d'un produit ou transmettre les valeurs d'une marque : 72% des utilisateurs de bloqueurs de publicités utilisent une plateforme sociale au moins une fois par semaine.
La multiplication des pure players sur un modèle à abonnement mensuel, trimestriel ou annuel prouve que la lutte par l'interdiction est dérisoire et très peu efficace. Mais doit-on pour autant s'orienter vers un web exclusivement payant pour se débarrasser de la publicité tout en profitant de contenus de qualité ? Il semblerait qu'il existe de nouveaux moyens de susciter l'intérêt tout en générant des revenus. Par exemple, le storytelling et les contenus de marques plus généralement, ont tendance à plaire aux lecteurs. Les encarts publicitaires sont, de leur côté, dans le creux de la vague avec des revenus en baisse nette depuis quelques années. Le native advertising, amené à remplacer le format publicitaire actuel, est aussi un modèle d’avenir dans lequel investissent les annonceurs face aux difficultés imposées par les adblockers depuis quelques années pour communiquer.
Il semble que les adblocks n'ont pas fini de faire parler. S'ils ne représentent pas une solution au problème d'une publicité en ligne décriée par certains, ils ont le mérite de faire bouger les lignes : les éditeurs s'interrogent, et les internautes aussi, ceux-ci prenant de plus en plus conscience qu'un contenu de qualité n'est pas possible sans rémunération à la clé. On gage que les modèles émergents proposeront des formats ingénieux, capables de réconcilier les lecteurs et les créateurs de contenus...
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