
D’après une enquête, les influenceurs du live shopping mettent en avant régulièrement des produits de mauvaise qualité, voire des contrefaçons. Quant à leurs données de vente, elles seraient volontiers mensongères.
Longue robe noire cintrée et perles tombant sur les épaules… La tête de Zheng Xiangxiang est désormais connue des réseaux sociaux. Ses vidéos de live shopping cartonnent et récoltent près de 13 millions de dollars en une semaine. Au milieu de montagnes de cartons orange, elle enchaîne le déballage de dizaines et dizaines de produits. Ici, des baskets. Là, une balayette. Plus tard, un tabouret à roulettes. Tout ça dans un rythme effréné.
C’est ce qu’on appelle le live shopping, une pratique devenue très populaire dans son pays, la Chine. Exit le téléachat traditionnel, il faut désormais s’inspirer des réseaux sociaux avec les lives, les streams et tous ses codes. Depuis la crise sanitaire du Covid-19, les ventes ne font que progresser. Selon une étude des instituts Statista et iResearch data, ce type de commerce pourrait dépasser les 1 000 milliards de dollars d’ici à 2026, contre 620 milliards en 2023.
Mauvais produits et faux acheteurs ?
Mais si ces nouvelles ventes rapportent gros, ses méthodes s’avèrent délétères. D’après une enquête du média Legal Daily, de nombreuses arnaques sont organisées par les vendeurs. Des clients ont par exemple expliqué au média chinois que les produits étaient de mauvaise qualité, voire de vulgaires contrefaçons. Une étudiante raconte avoir commandé un masque pour le visage qui s’est avéré très irritant. Plus tard, elle découvrira sur Internet de mauvaises critiques sur le produit, pourtant vanté en direct.
Les techniques de ventes, elles aussi, sentent l’arnaque. Des fausses déclarations ont été remarquées chez certains influenceurs. Se vantant de faire près de 1 000 ventes un jour, un streameur n’aurait eu que quelques dizaines de produits vendus. Des faux abonnés sont même achetés pour gonfler les communautés. Une technique permettant d’augmenter les prix en incitant les consommateurs à payer plus de commissions. Une malhonnêteté également pour les marques à qui on promet des ventes…, qui n’arrivent finalement jamais.
Face à la multiplication de ces fraudes, le gouvernement chinois a décidé de durcir le ton. Une campagne a été lancée par les autorités mais dont l’efficacité est impossible face à des milliers de produits prônés quotidiennement en live ? Un avocat cité par Legal Daily suggère que des outils d’intelligence artificielle pourraient effectuer une surveillance en temps réel. Avec bien sûr des sanctions plus strictes pour les influenceurs, des restrictions plus fortes pour les plateformes.
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