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Copenhague fait ramasser des déchets à ses touristes… qui adorent ça !

Avec Evaneos
© Naja Bertolt Jensen

Et si le voyage devenait une relation réciproque, où l'on donne autant qu'on reçoit ? C'est la promesse d'un tourisme plus engagé et plus ancré localement, que des villes comme Copenhague explorent en invitant les visiteurs à participer à la vie de la cité. Une philosophie du « voyage qui transforme », au cœur de la démarche d'Evaneos, partenaire de cet article. Interview.

Location gratuite de vélo pour les touristes arrivés en train, ramassage des déchets dans le port en échange d’une heure de bateau gratuite… Pour la seconde année consécutive, Copenhague a lancé CopenPay, son programme de récompenses pour un tourisme plus vertueux. L’initiative s’inscrit dans une stratégie à long terme pour proposer une nouvelle vision du voyage. Comment influencer les comportements et quels impacts pour ces premières années ? Interview avec Jonas Løvschall Wedel, directeur de la presse internationale et des communications du programme.

Pour la deuxième année, vous avez lancé votre programme de tourisme vertueux. Quelles sont les retombées ?

Nous avons lancé le programme l’année dernière très rapidement. Entre le moment où nous avons eu l’idée et celui où nous avons mis en place les récompenses, six semaines se sont passées. 26 partenaires se sont associés à nous. Tous sont revenus cette année et nous avons atteint les 100 partenaires. Pour certains d’entre eux, cette initiative représentait beaucoup de travail mais c’était aussi amusant et source de fierté.

Quels types de partenaires ?

Nous avons un large panel de partenaires. Il y a les attractions – des châteaux, un parc national, des musées -, nous avons eu un club de natation, un club de course à pied, des hôtels, des entreprises de location de vélo, des saunas, des restaurants et des brasseries, une compagnie ferroviaire, et même une entreprise de parking qui offre des récompenses lorsque les personnes viennent en voiture électrique… Il y a aussi des ambassadeurs locaux, c’est-à-dire des habitants qui voulaient faire partie de ce programme et ont formé des groupes pour emmener les touristes faire des balades en échange de leurs actions.

Comment mesurez-vous ces retombées ?

L’année dernière, nous avons mesuré à quel point les visiteurs et les locaux ont aimé ce programme et nous avons eu un taux de satisfaction de 100 %.

Mais pour nous l’important n’est pas dans des KPI spécifiques. Il ne s’agit pas tant de l’action individuelle de ramasser des déchets ou de faire du vélo. Nous voulons que les gens le fassent pour réfléchir et inspirer les voyageurs à s’impliquer dans leur ville de destination, les sensibiliser aux choix qu’ils font une fois sur place. Nous espérons qu’ils en retireront un bénéfice qu’ils pourront ramener avec eux.

Vous avez profité d’une belle médiatisation. Dans quelle mesure cela participe à l’attraction de touristes adeptes d’une consommation plus écologique ?

Les médias du monde entier nous ont contactés. Nous en étions très heureux car nous voulons provoquer cette conversation sur ce que voyager différemment peut dire.

Nous sommes évidemment contents si les gens qui viennent sont conscients de leur impact écologique mais nous sommes aussi très déterminés à ne pas nous concentrer sur ce groupe de voyageurs éco-conscients. Nous voulons parler à toutes sortes de voyageurs, y compris des personnes qui n’ont peut-être pas pensé à voyager différemment.

82 % des personnes veulent se comporter de manière plus durable mais seulement 20 % ont changé leurs habitudes. C’est ce qui nous a inspirés pour cette campagne CopenPay : si nous récompensons les personnes lorsqu’ils font une petite action, cela peut inspirer ce premier pas.

Comment met-on en place une telle bascule ? Quel changement de culture cela implique au cœur du département de tourisme ?

Ce n’est pas vraiment une bascule mais plutôt une continuation. CopenPay est une extension de l’ADN de Copenhague. Nous voulons nous engager auprès des gens et nous avons une longue tradition d’initiatives populaires. Nous sommes une ville généreuse qui veut accueillir les gens de différentes manières et nous voulons inviter nos visiteurs à faire partie de la ville et sentir la vie locale plutôt que de consommer les attractions principales de la ville avant de repartir.

Vous croyez que le tourisme peut être un instrument dans l’accélération de la transition. La solution n’est donc pas de limiter le tourisme pour le rendre plus vertueux ?

Nous sommes 1,4 milliard de voyageurs ; d’ici 2030, nous serons 1,8 milliard. Nous devons trouver une façon positive de faire face à cela. Nous pouvons créer un tourisme qui entre en équilibre avec la ville et qui propose une expérience positive pour les visiteurs et les locaux.

L’un de nos axes principaux est de disperser les touristes pour qu’ils n’aillent pas seulement dans le centre-ville. Nous voulons aussi qu’ils restent plus longtemps. Cette année, nous avons donc introduit des récompenses pour les voyageurs qui restent plus de quatre nuits.

Quel rôle ont les acteurs du tourisme dans cette transition ?

Le rôle principal des agences de voyages est de promouvoir une autre manière de voyager : inviter les voyageurs à ne pas passer d’une destination à l’autre en ne s’intéressant qu’aux attractions principales, à plonger dans leur destination, s’engager et même donner en retour.

Est-ce un modèle que l’on peut retranscrire ailleurs ?

Ce modèle peut tout à fait être répliqué ailleurs mais pour cela il faut le faire à sa façon. A Copenhague, nous avons mis l’accent sur le cyclisme car nous sommes une ville où le vélo est important. Nous avons aussi une vie développée autour du port et c’est pour ça que nous proposons de le nettoyer de ses déchets. Nos actions s’adaptent à nos modes de vie.

Nous avons eu des discussions avec de nombreuses destinations : l’Isère en France, Berlin, Tokyo, Zurich, des destinations aux États-Unis… Chacun doit trouver sa propre façon de faire, avec ses propres partenaires.

Un mot pour les futurs touristes de Copenhague et d’ailleurs ?

Ne venez pas seulement ici pour venir, venez explorer la vie locale, essayez de vivre comme nous le faisons, et, si vous donnez en retour, vous verrez que nous sommes une ville généreuse !

Cet article a été réalisé en partenariat avec Evaneos, plateforme de voyage sur mesure qui partage et met en œuvre au quotidien cette vision d'un voyage plus durable, qui bénéficie autant aux locaux qu’aux voyageurs.

Aurélie Saint-Martin, directrice de la marque et de la communication chez Evaneos précise : « On croit depuis toujours à une autre manière de voyager. Une manière plus engagée, plus consciente, plus ancrée localement. Ce que propose Copenhague avec CopenPay nous parle profondément, non pas parce qu’il s’agit d’un système de récompense, mais parce qu’il invite à repenser le rôle du voyageur dans sa destination. En permettant aux touristes de prendre part à la vie locale, en encourageant même les plus réticents à faire un “premier petit pas”, l’initiative danoise dépasse le simple geste écologique. Elle revalorise l’expérience de voyage comme une relation réciproque, où l’on donne autant qu’on reçoit. »

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