
Être grand, musclé, sans calvitie ni poignées d’amour, mais avec une mâchoire carrée bien dessinée : à en croire les réseaux sociaux et la publicité, les diktats pour messieurs valorisent un seul modèle, celui de l'homme fort.
Une mâchoire bien carrée, des muscles saillants, un corps svelte, ni imberbe, ni trop poilu et surtout, surtout, pas de calvitie… Le corps des hommes a aussi ses diktats. Conséquence : les garçons sont de moins en moins bien dans leur peau. Dans un sondage IFOP de 2023, on découvrait que près d’un Français sur deux (47 %) n’aime pas son corps.
Fonctionnel..., ça ne suffit pas
« Fonctionnel, mais pas dans les standards de beauté attendus. Mon corps fait juste son job », s’amuse Eifar, 32 ans. Le comédien a un rapport conflictuel à son corps : à la fois à cause de sa double culture et à cause de son surpoids. Gabriel, 30 ans, qui travaille dans le monde des médias, estime accepter son corps, mais faire des fixations sur des détails qui lui créent des complexes. « Ça passe généralement au bout de quelques semaines, mais ça contribue au sentiment d'avoir un corps "imparfait" qui demanderait sans cesse de petites améliorations », estime-t-il. Léo, 28 ans, qui vit désormais aux États-Unis, a toujours été plutôt fin, jusqu’à ses 25 ans, où sa morphologie a commencé à évoluer. « Du coup, le rapport à mon corps est moins inconscient, moins naturel, et parfois moins pacifique », raconte-t-il.
Tu seras viril, mon fils !
« En sciences humaines et sociales, tout le monde n’a pas la même définition de la masculinité », explique Florian Vörös, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l’université de Lille. La masculinité est construite sur un ensemble de règles plus ou moins tacites, dont une essentielle : ne pas trop se rapprocher de ce qui est considéré comme féminin. « Quand j’étais adolescent, j’avais les cheveux longs, et c’était souvent un sujet de discussion, voire de conflit avec ma famille. Même si ce n'était pas dit explicitement, je pense en effet que toutes ces remarques allaient dans le sens d'une certaine idée d'un "idéal" masculin. Les hommes qui prenaient trop soin d'eux étaient trop "efféminés" », se rappelle Gabriel. Timothé, 26 ans, est un homme trans, et a connu à la fois les injonctions à la féminité durant son adolescence, puis à la masculinité après son coming out. « Je fais 1 m 68, ce qui est assez petit pour les gens, et ça m’a parfois retenu de transitionner, parce que j’avais peur d’être ridicule. J’étais très fin et peu musclé, et j’avais peur que mon physique ne soit pas assez crédible pour être vu comme un homme », se rappelle-t-il.
Au-delà de la taille, de la pilosité ou des signes extérieurs de virilité, revient la question de la grossophobie. « Dès que mon corps a commencé à changer vers 25 ans, mon père s’est mis à me faire des remarques sur mon ventre. Immédiatement, je me suis mis à me regarder de façon critique », constate Léo. Eifar, qui se décrit comme gros, se souvient qu’adolescent, « si t’as pas un six-pack, tu pèses pas dans le game. Il n’y a pas forcément de reproches, mais je sentais les regards peser. Encore aujourd’hui, il n’y a pas un jour qui passe sans que mon poids ou ma forme physique me questionnent », ajoute-t-il. Sans compter les représentations de la masculinité dans les œuvres fictionnelles et culturelles : « Si t’es gros, t’es drôle et t’es le bon pote. Pendant un moment, ça a conditionné fort sur la place et le rôle que je pouvais avoir vis-à-vis des autres. » Cette question du poids et de ce qu’il renvoie a un impact psychologique. « Je pense que je souffre de dysmorphophobie », confie Eifar. « Il y a des jours où je me regarde, et je me trouve plus gros que je ne le suis. À tel point que je n’ose pas passer dans certaines ruelles, parce que j’ai peur que mon corps n’y passe pas, alors que je sais que c’est faux. »
Les réseaux, catalyseurs d’injonctions
En ligne, sur les réseaux sociaux liés à l’image, comme Instagram ou TikTok, il n’est pas rare de voir des corps bodybuildés s’entraîner à la salle de sport, ou montrer leurs biscotos devant la glace. L’attrait pour le fitness et la musculation, accéléré depuis les confinements de 2020, a ouvert un boulevard à de nombreux coachs et influenceurs spécialisés. Sans compter l’essor du développement personnel et des contenus masculinistes, visant à enseigner ce que c’est, d’être un « vrai homme ». « Ces comptes reproduisent les normes dominantes de la virilité, alors que les comptes qui visent à déconstruire la masculinité sont piégés par le fonctionnement algorithmique » constate le chercheur Florian Vörös. Timothé se sent ainsi souvent mal après avoir scrollé sur les réseaux sociaux. « Il y a ce truc de comparaison constante, accentué par les réseaux, car on est dans une mise en scène de soi et une envie de montrer qu’on correspond à certains standards », réfléchit-il. « Il m’est arrivé d’arrêter de suivre des gens ou des comptes car je complexais trop, je me mettais trop de pression. C’est dur d’accepter qu’on ne peut pas ressembler à un idéal », conclut-il.
Cette comparaison inhérente aux réseaux sociaux touche les hommes sur des éléments spécifiques. « Récemment, j’ai eu sur mon feed de très nombreux contenus pour une "dentition parfaite". Cela m'a fait complexer sur la blancheur de mes dents, leur alignement, mes habitudes alimentaires... Jusqu'à acheter des produits et prendre rendez-vous rapidement avec mon dentiste », confie Gabriel. D’autres, comme Eifar, arrivent à rationaliser cette mise en scène de soi. « Les acteurs, ou les contenus fitness, je me dis que c’est leur métier, qu’ils sont entourés. » D’autant que, sur les réseaux, le but de ces comptes est souvent de vendre coachings, formations et autres produits dérivés. « La question des complexes est thématisée sur ces comptes : on est dans l’accompagnement, les complexes sont un point d’accroche pour rentrer dans la norme plutôt que de prendre de la distance », insiste le chercheur Florian Vörös.
Faire la paix avec son corps
Alors comment faire la paix avec son corps, pour ces hommes ? Pour Eifar, cela a été d’envisager le sien par le prisme de son bon fonctionnement. « Le sport a fonctionné sur cet aspect-là : je ne changeais pas d’apparence, mais j’étais moins fatigué, j’avais moins de douleurs. Mon corps fonctionnait mieux. » Du côté de Léo, il s’agit de voir son corps comme une responsabilité : « Il n’est pas garanti, il faut l’entretenir, un peu comme un jardin, alors je le fais. Je crois que ça me convient de voir les choses comme ça, plutôt que comme un combat. » Cette lutte contre soi, Timothé l’expérimente au quotidien. « J’ai commencé à regarder de la chirurgie, le Botox préventif, les implants capillaires… Tout est sujet à confirmer mes biais. Je sais que rationnellement, ce n’est pas une solution, ça ne ferait que déplacer mon regard ailleurs », soupire-t-il.
Alors le jeune homme tente de nouvelles stratégies, notamment en ligne. « J’ai le désir de diversifier mes feeds pour voir des corps plus divers et variés, et j’aimerais voir des images de mecs plus âgés, moins minces et musclés. J’ai besoin d’avoir des contenus différents car ceux que je vois ne font qu’aggraver mes complexes », conclut-il. Pour Gabriel aussi, il s’agit d’un travail : « Je compte encore beaucoup sur la validation extérieure pour accepter et apprécier mon corps. Mais j'attache aussi beaucoup d'importance à ma santé mentale et à mon bien-être, donc j'essaie toujours de me demander ce qui, à terme, me fera le plus de bien à tous les niveaux. » Et ainsi, vivre mieux dans son propre corps.
Et timothee chalamet, on en parle de la crevette qui fait se pâmer les minettes ? (Et leur mère)
Un bon coup de jalousie vous cause une sacrée déprime concernant votre physique ingrat 🙂
De l'idolâtrie pure.
Ouai c'est ça, laissez-vous allez, buvez des sodas et de la merde, faites pas de sports, indignez-vous que les Femmes soient comme les Hommes et qu'elles préfèrent un Homme fort, ptêtre qu'à force elles changeront d'avis, ou pas, parce que finalement le mâle fort c'est ce qui est choisi dans pratiquement tout le règne animal, mais les Humains pensent qu'ils font exception, ça n'a aucun sens.
Oui Chalamet est mimi, bonne bouille, mais ça dépend du goût de chacune, trop juvénile e à mon goût..mais bon.
marl
la beauté est éphémère (ne pas l'oublier), il ne sert à rien de tricher, ne pas oublier que les contenus des photos que l'on peut voir partout sont retouchés et ne reflète pas la réalité, il faut être bien dans sa tête c'est l'essentiel, savoir observer le charme et non la beauté "factice" d'une personne
un mec qui se regarde ce n'est deja plus un mec .
Ne parlons pas de ceux qui s'admirent ..
Pauvre tas de poussieres programmées que nous sommes
les femmes qui cherchent le mec parfait ne sont pas elles-mêmes des femmes parfaites. La paille et la poutre....
Chalamet est svelte, plutôt grand, sans calvitie et avec un visage bien structuré, à part les muscles il coche toutes les cases !
Bah Chalamet il a la mâchoire carrée c'est déjà ça 🙂
faut etre grand beau muscle faut etre un vrai homme sa serai pas sexiste aussi ça. La on dit rien comme par hasard
Pensez à la Kpop, on n'est pas dans la définition occidentale du "viril", les mecs prennent soin d'eux et ont souvent l'air efféminés (les hommes européens les critiquent même souvent pour ça, ne comprenant pas l'engouement inverse de ce qu'on leur enseigne à la naissance), ils sont aussi présentés comme des mecs gentils et respectueux (on est loin de "l'alpha" qui impose à sa partenaire-esclave). Pourtant plein de femmes occidentales adorent et sont fans d'eux.
Bien sûr je dis pas de tomber là-dedans non plus : le recours à la chirurgie esthétique, le maquillage et les obsessions sur le poids sont prédominants dans leur cas aussi. Mais ça montre un autre type de corps qui plaît.
La vie n'est que variété, en s'assumant nous-mêmes et se mettant en valeur peu importe nos particularités, on évite à de petits garçons (et pour les femmes aussi, à de petites filles) de se détester.
Je crois que les hommes ne comprennent pas que les femmes se fichent complètement de l'aspect physique, et puis franchement vivre avec une figure de magazine qui se mire dans les vitrines à longueur de journée, ça n'est pas très intéressant. Les femmes veulent des hommes attentionnés et qui ont un peu de conversation autre que leurs obsessions esthétiques. Et puis, c'est passer à côté de sa vie que de se regarder le nombril. Fuyez les réseaux sociaux peuplés de gens avides qui vous prennent pour des pigeons ! Soyez singuliers, nous ne sommes pas des clones !
Dans le cas de Chalamet, c'est le statut social qui fait se pâmer les minettes, comme avec tous les acteurs, toutes les stars d'une manière générale et les riches ; les raisons de ce comportement sont très bien expliquées par la biologie évolutive (Dawkins à quelques chapitres sur ces sujets dans ses bouquins de vulga par exemple).
Pour ceux qui ne sont pas héritiers, un moyen de compenser, un peu, le manque de statut, est d'améliorer son apparence ou d'essayer de ressembler aux personnes à haut statut (une manière de s'approprier une part de ce statut).
Bref, on notera bien évidemment qu'on retrouve des phénomènes similaires dans l'autre sens.
il n'est pas "crevette", il est comme il est!!
En tout cas, je considère ça comme une avancée dans l'égalité homme-femme. Les hommes commencent a ressentir la pression de l'apparence qu'ils doivent avoir dans la société (injonction de poids, de look...). Après tout, nos ancêtres les Gaulois étaient très soucieux de lrus apparences, il est temps que les hommes s'y remettent !
Plus con tu meurs
Être une heure, une heure seulement,
Beau,, beau et con à la fois.
je ne peux m’empêcher de penser que tout cela est bien auto centré.
Oh non, l'égalite homme femme, mais toujours dans le mauvais sens.
Apres, sortez des reseaux sociaux et les gens sont toujours normaux.
Tout le monde heureux n'est pas jeune, mince, musclé, apprêté...
Quand la bêtise (notamment grâce au Wokisme) dépasse la fiction.
Nous sommes dans le paraître au détriment de l'être.
La médiocrité devient la norme au détriment de l'intelligence.
Merci aux réseaux sociaux.
Et comment on en revient vers les bons aryens.
L'histoire est un éternel recommencement, éternel recommencement, éternel recommencement...
😉 bien vu AbFab
non sens, la majorité des injections physiques imposé aux femmes le sont par d'autre femmes, dans des journaux tenu par des femmes.
L'image, encore l'image et toujours l'image !!!!! Quid de l'intelligence, de l'humour , du savoir vivre, de l'usage de son outil .....
logique et implacable
lachez un peu vos réseaux sociaux si vous êtes du genre complexés et laissez les standards de beauté irréalistes aux rêveurs et autres influenceurs.
ni imberbe, ni trop poilu > impossible (surtout quand on est musclé, désolé la testo ca donne des poils aux fesses et aux épaules mdr)
svelte + muscles saillants > impossible sans produits
Very much!
Par contre, si ça t'a gêne, tu peut éviter de scroller les réseaux. C'est plus simple, je crois.
Rien que ton commentaire transpire la haine des corps différents, AdFab.
Perso, je m'en fous un peu. Je sais ce que je vaux. Je plais toujours, et beaucoup, à 67 printemps bientôt.
Je ne suis pas gros, mais en surpoids, ayant une densité corporelle supérieure à 1 (muscles et gros os)
Karaté depuis plus d'un demi-siècle à présent, marche, Vtt, oui, il est nécessaire de s'entretenir, même si le corps, passé 40 ans, change.
Et puis, il ne faut pas oublier que les femmes apprécient aussi les têtes bien faites, les hommes cultivés, et non les téléspectateurs d'Hanouna.
Heureusement.
Bon week-end.
Chalamet chalamet ,une tête de préado, rien de spécial, il y en a 10000 comme lui!
la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde
Tout à fait ! Ce sont des FEMMES, et personne d'autre qui leur font ces injonctions au physique, ce sont elles que l'on retrouve dans les rédactions des magazines féminins. Mais ça, les médias gauchistes évitent soigneusement de le dire hein ! J'imagine qu'on ne tire pas sur les femmes, sous aucun prétexte...
Vous avez omis un détail: il "faut" aussi être BLANC.
je trouve ça totalement débile de les victimiser comme ça alors que les femmes doivent suivre des standards de beauté irréalisable
Au premier abord, je me suis demandée(oui, je suis une femme et je l'ai lu cet article)"Mais bon Dieu, où veulent-ils en venir ?" Étant donné la couverture, et pourtant le fait qu'on puisse parler de complexe "masculin" de complexe en générale m'a fait ouvert l'esprit sur mes propos assez discutables mais tout bonnement sur moi-même et mon propre corps. Alors, merci.
ma calvitie vous dit bien des choses 🙂
Jusqu'ici cette histoires d'injonctions et de critères esthétiques ça restait plus ou moins dans certains cercles de certains types de femmes névrosées. La seule chose désagréable étant qu'elles se persuadaient que l'injonction venait des hommes (alors que, sauf des très rares malades, on s'en tape, ah non, pardon faut pas non plus dire qu'on s'en tape sinon on passe pour des inattentionnées, c'est à dire le seul échelon encore plus bas que les oppresseurs).
Mais voila que les publicitaires et les industriels, par le biais des influenceurs, nouvelle invention géniale pour eux, se tournent maintenant vers les hommes pour leur foutre des complexe tout en leur vendant les remèdes. Et ça mord, pourquoi ? Parce que les névrosées évoquées plus haut, toujours persuadée que leur infortune était causée par le sexe opposé, applaudissent en pensant prendre leur revanche !
Je vous jure y'a de quoi vous faire des armées d'abstinents.
euh... ok: une crevette avec une mâchoire bien carrée, un corps svelte et sans de calvitie. Si on ne compte pas le fait qu'il soit une star, il coche déjà beaucoup de cases par rapport à cet article crevette-man.
Personne n'est parfait
Ces commentaires sont un repère de réponses masculinistes.
2 remarques:
- nous sommes la cible d'injonctions à la féminité depuis bien plus longtemps, avec des normes physiques extrêmement dangereuses et complexantes. On ne vous entendait pas trop nous défendre et là, vous pleurez ?
- nous sommes attirées par le physique tout autant que vous. Nous aimons les hommes beaux et jeunes, mais ce qui rend une personne séduisante, homme ou femme, c'est un mélange entre bonne santé physique et traits de caractères rassurants. Nous aimons les hommes aimables, serviables, à l'écoute, qui participent aux tâches ménagères et parentales, qui nous considèrent comme des égales et se satisfont de notre réussite.
Nous aimons les hommes capables de faire passer nos besoins avant les leurs, ou à égalité. Nous aimons la juste répartition, l'esprit beau-joueur, l'humour fin, l'auto-dérision.
On s'en fiche que vous ayez les cheveux longs ou courts, que vous soyez fins ou gros.
La beauté, c'est la bonté et la confiance en soi (et en les autres).
eh bah dis donc vous en avez des choses à dire en commentaires!! 😂