Pour lutter contre l’élitisme culturel, le collectif d’artistes-activistes « MoMar » a transformé la salle Jackson Pollock du musée en un happening en réalité augmentée, le tout sans permission (ni représailles) de la part de l’institution.
« J'ai commencé à questionner la valeur de la représentation et ai exprimé cette pensée via le personnage hybride de Jackson Pollock et d’Ed Harris. Il vient interroger les limites entre le fait et la fiction, entre ce qui est perçu comme "réel "et" faux ". », explique-t-il à Motherboard. Une façon, aussi, de faire un pied de nez aux explications parfois pompeuses et incompréhensibles des musées au sujet de leurs œuvres.
Sur son site, le « MoMar » explique et justifie sa démarche. « Comme avec n'importe quel établissement - que ce soit les médias, l'Église ou le gouvernement - les galeries avec le plus de moyens sont canonisées, à tel point que le public est réduit à un statut d'observateur passif. », peut-on y lire. « S’il faut comprendre que l'art retranscrit la pleine mesure de notre culture, il faut aussi reconnaître qu'il est détenu, valorisé et défini par l'élite. Il faut enfin admettre que le terme "ouvert au public" n'est pas une invitation, mais plutôt une assertion de valeurs, des valeurs qui ne sont pas les nôtres. » Bim.
Selon le groupe, l'acte d'ouvrir des espaces au public est intrinsèquement contradictoire puisque c’est cette même élite qui y sélectionne les œuvres. Et pour faire dans le jusqu’au-boutisme, l’application du MoMar est disponible en open source et s’accompagne d’un PDF d’instructions permettant à quiconque de modifier les œuvres du collectif, même sans aucune expérience en code !
D’un point de vue légal vis-à-vis du MoMa, le collectif ne se sent pas en danger et déclare ne pas avoir peur des représailles. À juste titre si l'on considère qu’aucune toile n’a été endommagée ? Pour l’heure, l'institution ne semble pas s’être exprimée publiquement sur le sujet.
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