pere noel

Un film de Noël sans clichés rétrogrades, ça existe

Un Père-Noël business man, une Mère-Noël PDG à la tête de l’entreprise familiale et un fils prodige en nouvelles technos : recette d’un film de Noël résolument moderne et feel-good, signé BETC Shopper.

Votre mission, si vous l’acceptez : remoderniser l’image de Manor, enseigne suisse de grands magasins à l’image de marque vieillissante. Face à cette problématique, les équipes de BETC Shopper ont ouvert un nouveau chapitre dans l’histoire de l’enseigne au travers de la nouvelle signature « Special Everyday ». Un brief client relativement classique qui se heurte toutefois à la concurrence sauvage à laquelle se livrent les grands magasins, et notamment en période de fêtes de fin d’année.

Face aux vitrines des Galeries Lafayette ou aux films d’animation à fort potentiel émotionnel de John Lewis, comment se démarquer ? La réponse en 2 minutes.  

MANOR - SPECIAL CHRISTMAS

Les dessous du film avec Nathalie Jacquier, Directrice Générale de BETC Shopper, David Soussan, Directeur de Création & Marie-Eve Schoettl, Directrice de Création.


 

Comment fait-on pour se démarquer de géants comme John Lewis à l'approche de Noël ?

Avant de nous démarquer, nous nous sommes dit qu’il fallait que la marque émerge modestement, ou plutôt humblement. Nous sommes effectivement face à des  « monstres » en matière de notoriété mais aussi de travail créatif. Ce sont des campagnes que les publics comme les publicitaires attendent beaucoup. La question c’est « comment est-ce qu’on arrive à rejoindre ce club ? » Nous avons voulu saisir cette opportunité et c’était aussi l’occasion de tenter de réaliser un grand film de Noël comme il y en a énormément dans la tradition anglo-saxonne ! C’est quelque chose de beaucoup moins répandu en France ou en Suisse.

Manor, c’est une « belle endormie » avec un potentiel de réveil énorme et nous ne voulions pas nous tourner vers des registres trop sérieux, trop tire-larmes comme on a pu le voir dans beaucoup de films ces dernières années. On décèle une tendance qui s’attache à la surenchère, aux émotions à outrance, comme s’il fallait faire du « fishing for tears » pour qu’une campagne fonctionne. C’est le contrepied de cette tendance que nous avons pris en optant pour plus de légèreté et de décalage.

Quels étaient vos partis pris créatifs ?

Nous avons vraiment voulu creuser les personnages et créer un mille-feuille de détails que vous pourrez ne remarquer qu’au deuxième ou troisième visionnage. L’idée était de mener le spectateur de surprise en surprise, de l’usine à cadeaux à la chambre du fils du Père Noël, en passant par le bureau de la Mère-Noël qui n’est nulle autre que la PDG d’une énorme entreprise familiale. Le Père-Noël est un business man, son traineau est propulsé par un combustible totalement inconnu, son fils est un geek… C’est cette organisation un peu cacophonique, cette répartition des rôles qui en fait un film éminemment moderne, on a le sentiment d’être à la croisée entre Vingt Mille Lieues sous les Mers et la Reine des Neiges !

Était-ce une volonté de votre part d’insérer ces nouveaux usages et comportements au sein du film ?

C’était important pour nous et c’est d’ailleurs indispensable aujourd’hui ! Qui veut d’un film rétrograde ? C’est quoi un adolescent aujourd’hui ? C’est quoi une femme aujourd’hui ? Pour éviter d’être régressif ou poussiéreux, il faut se poser les bonnes questions !

Quel rôle joue la musique dans le film ?

Nous avons eu l’idée de créer un thème commun à tout le film comme on le ferait pour un long-métrage ; un thème principal qui évolue en fonction des scènes. Dans le film, la musique devient un élément central du storytelling, elle est émouvante, puis magique puis dramatique, presque badine quand on se retrouve dans le bureau de la Mère-Noël. Puis, quand le reveal commence à poindre, on se retrouve avec une mélodie à la Ennio Morricone avec de la guitare électrique ! C'est dément, et c'est ce que nous voulions.

Pourquoi avoir choisi l’animation ?

Nous avons opté pour cette technique pour toutes les opportunités créatives qu’elle offre en termes d’expression, d’univers, de décor, de magie… la seule limite c’est l’argent et le temps ! Nous avons bien sûr été inspirés par les films de Pixar et leur exigence en matière de création. Réinventer un film de Noël ne se fait pas si facilement et nous avons mis un an à le mettre au point !

C’est la compétition la plus difficile qu’on n’ait jamais réalisé. Les réalisateurs en compétition étaient tous motivés à bloc et ont été extrêmement séduits par le brief, certains étaient même prêts à travailler encore plus pour le décrocher.

Des catalogues de jouets aux films d’animation à la Pixar, il y a un énorme gouffre. Comment expliquez-vous ce revirement autour des tendances de de Noël ?

Quand on voit que pure players et retailers se livrent à une bataille sans merci pour se différencier, et même si le produit reste important, on ne peut plus résumer une marque à ce qu’elle vend, et encore moins à Noël puisque les offres sont encore plus similaires. Et les marques l’ont bien compris.

Rares sont les films John Lewis qui finissent en magasin et c’est là où se différencie Manor puisque le film se termine avec le plan d’une femme travaillant pour l’enseigne. On revient malgré tout à la marque, c’est quelque chose d’assez fort d’un point de vue créatif, comme d’un point de vue commercial.

 

Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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