Le web-documentaire Nazi VR retrace l’incroyable histoire du procès de Reinhold Hanning, un ancien gardien SS à Auschwitz dont la culpabilité avait été prouvée grâce à la simulation d’un camp de concentration en VR.
En remodelant le camp de la mort en réalité virtuelle, de ses bâtiments disparus jusqu’aux trajets empruntés par les détenus vers les camps de travail et les chambres à gaz, les équipes ont pu parvenir à la conclusion que le témoignage de l’accusé était inexact. Les perspectives et la construction même du camp ne mentent pas : s’il n’a pas tué, Reinhold Hanning a été témoin des agissements de ses supérieurs lors des massacres.
Condamné à 5 ans de prison, Reinhold Hanning avait aussitôt fait appel mais avait trouvé la mort en 2017, avant que la Cour suprême ne puisse délivrer son verdict.
Au-delà du procès, le film s’intéresse à la manière dont la VR a été décisive en salle d’audience et insiste sur la finesse de son apport. Pour chaque scan réalisé dans un environnement donné, « environ 30 millions de points de mesure sont calculés », explique un expert interrogé. Ce nouvel outil permettrait donc aux autorités de revisiter des scènes de crime et d'investiguer, même des décennies après les faits.
À terme, et une fois que tous les criminels de guerre auront été jugés, la police judiciaire de Munich pense à léguer ses reconstitutions au mémorial de l’Holocauste Yad Vashem, à Jérusalem, ou à celui d’Auschwitz.
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