
Les militants d’extrême droite usent de leur stratégie « go woke go broke » pour faire plier l'industrie du gaming.
« Si vous êtes un homme n’achetez pas ce jeu » ; « Le pire design de personnage que je n’ai jamais vu » ; « J’espère que ça va flopper misérablement. » ; « Cinq femmes noires, un homme blanc… »... Voilà les commentaires que l’on peut lire sous les teasers du nouveau jeu d’aventures fantastiques Avowed à paraître en février 2025 par le studio Obsidian.
Pourquoi cette avalanche de critiques, aussi appelée review bombing ? Des propos du directeur artistique Matt Hansen jugés racistes anti-blancs (il avait appelé les artistes noirs à lui montrer leur portfolio pour avoir plus de chance face à « des blancs encroûtés dans le domaine »), et le choix de pronoms dans le jeu. Ce fut assez pour engendrer l’indignation d’une partie des joueurs et des commentateurs pro-Trump.

Choqués et déçus par un samouraï noir
L’histoire d’Avowed n’est pas isolée. « Trop de couleurs, trop de pronoms, pas assez d’excitation… » Il existe un monde où le jeu vidéo est conspué pour le seul crime d’avoir tenté la modernité. Où de gros studios et éditeurs comme Ubisoft ou Sony voient leurs actions s’effondrer à la sortie d’un jeu dont l’héroïne est jugée – par une armée autoproclamée anti-woke – ni suffisamment sexy, ni assez hétéro. En dépit des critiques de presse dithyrambiques, les studios qui osent l’affront de la diversité font l’objet de cyberharcèlement massif sous le slogan « go woke go broke », à traduire par « devenez woke, faites faillite », dont le but est de faire chuter la note des jeux voire de le faire supprimer.
Si certains comme Last of us à l’héroïne lesbienne ou Star Wars Outlaws avec les cheveux trop courts de Kay ont échappé de justesse au pilori, d’autres comme Assassin's Creed et son samouraï noir ne sont pas encore tirés d’affaires. Le jeu de tir Concord (édité par Sony) a battu en retraite après 7 ans de travail — poussant le studio à retirer l’objet 15 jours après sa sortie, et à licencier 170 employés. Son crime : un personnage transgenre noir. Ces campagnes virulentes en ligne s’en prennent aux critères d’indication DEI (diversité, inclusion, égalité) qui luttent contre les discriminations envers des groupes historiquement minoritaires ou minorisés.
« Musk chafouin, Musk ouin ouin »
Dans cette lutte culturelle intensive, Elon Musk n'est jamais très loin. Voilà qu'il lance son studio de jeu vidéo « anti-woke » avec sa start-up xAI. L’objectif annoncé : « Make Games Great Again » pour contrer le « virus woke ». C’est aussi la suite logique de sa prise de position contre Matt Hansen, à propos du jeu Avowed évoqué plus haut, dont il juge la démarche « sexiste et raciste envers les hommes blancs » soutenant par ailleurs que le choix des pronoms était « inacceptable dans un jeu » — et interpellant le PDG de Microsoft, pour lui signaler sa colère. Réponse de Matt Hansen sur Bluesky : « Je voulais tellement le mettre en colère avec mon jeu, et je n’arrive pas à croire que c’est vraiment arrivé. » Pour le moment, ni Obsidian, ni Microsoft n’ont réagi aux tweets. Le studio semble confiant sur la sortie de ce jeu à la direction artistique prometteuse.
Guerre culturelle
Si cette bataille idéologique peut paraître légère, elle est en réalité complètement intégrée à la stratégie de soft power d’une extrême droite organisée et influente. Cette habileté à séduire et à attirer dans ses filets des adolescents pas forcément solides idéologiquement, les trumpistes la maîtrisent parfaitement. Et c’est par des moyens non coercitifs et culturels que la bascule s’opère. Le jeu vidéo étant LE média des générations Z et Alpha, il est devenu un outil politique puissant. Reste à savoir si l’attention portée aux critères d’inclusivité participera à la mort des studios ou au renouvellement d’un type de gamers et de développeurs moins portées sur les derrières féminins que sur la qualité du gameplay.
Non, Concord n'a pas été un échec commercial à cause d'un personnage transgenre noir. Il l'a été par un terrible manque de stratégie marketing et d'un gampelay absolument pas novateur qui n'a pas du tout pris. La réflexion de l'article est intéressante, mais l'exemple de Concord est complètement hors-sujet.
Bon article qui m'a appris pas mal de choses sur un domaine qui m'est étranger (le jeu vidéo).
Néanmoins, laissons tout ça se réguler, dans un sens ou dans l'autre...
Chacun peut-être amené à "voter avec son porte-monnaie", non ?
Pour ma part, même si je comprends bien les luttes pour plus de représentativité de certaines "communautés", je pense que l'hubris de certains nous a emmené trop loin parfois (pub, etc.) d'où ce retour de bâton, prévisible, selon moi.
Le wokisme est une idéologie morte en 2025 ils ont perdu leur combat idéologique et culturel, les résultats aux élections en Amérique le prouvent.
Le succès de Black Myth Wukong prouve que les joueurs en ont ras le bol des jeux wokes.
Les japonais devraient faire attention à leurs jeux.
Beaucoup vont boycotter GTA6.
Tout le continent Américain dit STOP
La vache, c'est assez aberrant de lire un tel tissu d'inepties. Concord n'a pas bidé à cause d'un personnage et il en va de même pour Star Wars Outlaws. Si ces jeux ont été des échecs c'est tout simplement parce qu'ils étaient mauvais dans un grand nombre de domaines et cela a été prouvé par de nombreuses communautés qui n'ont aucun lien proche ou éloigné avec des mouvements anti-woke. C'est à se demander si l'auteur a préféré tomber dans la facilité ou si il a clairement un point de ue biaisé dans sa rédaction.
Si les jeux ouvertement wokes ne fonctionnent pas ce n'est pas à cause des DEI ou des points de vus trop marqués (même si ça a son incidence), mais c'est essentiellement parce que les gens qui sont derrière ne savent pas créer des jeux de qualité. Il faut également voir le massacre qu'a été le dernier Dragon Age.
Et quid des "menaces" de ces personnes qui disent que si on ne consomme pas certains contenus alors nous sommes homophobes ou contre les gens d'autres identités sexuelles ?