Faut-il être follement optimiste ou radicalement catastrophiste quant à l’avenir de nos sociétés numériques ? L’exposition « La Belle Vie Numérique ! » pose la question à travers les oeuvres de 30 artistes et deux parcours.
« La Belle Vie Numérique ! » à la Fondation EDF
Parcours 0 ? Vous partez à gauche et choisissez d’abord de vous confronter à des œuvres dont la perception du numérique est majoritairement négative.
Parcours 1 ? Vous partez vers la droite et préférez commencer par ses apports positifs. « Le bien, le mal, le droit, l’interdit… les sociétés et les religions se sont toujours basées sur des ressorts manichéens. Je pense que la pensée numérique se rapproche étroitement de cette logique. », explique Fabrice Bousteau.
À la question « quel parcours auriez-vous choisi ? », l’homme nous répond 1. « Chez moi, la peur du numérique est moins prégnante que la perspective de ses possibles… Et comme le dit Robert Musil dans « L’Homme sans qualités », s’il y a un sens du réel (…) il doit bien y avoir quelque chose que l’on pourrait appeler le sens du possible ! », conclut-il.
Pleins phares sur ces « possibles » donc, et sur les performances d’artistes les plus marquantes de l’exposition.
Je suis ici (et ailleurs)
À la Fondation EDF, Marie-Julie Bourgeois présente une mosaïque d’images retransmises par des webcams filmant le ciel en temps-réel. Gris, bleu azur, rose pâle… Capturées aux quatre coins du monde, les images défilent les unes à côté des autres et nous laissent embrasser l’infini de chaque ciel de façon omnisciente.
Marie-Julie Bourgeois - TEMPO II, 2008-2017
Installation, fragments de ciels, webcams temps réel - Crédits : Luiza Jacobsen (coréalisation) Rémi Bréval (programmation) Julien Bréval (composition sonore) Courtesy de l’artiste
Quelques pas plus loin, l’artiste allemand Udo Noll présente sa « mappemonde sonore » en ligne Radio Aporee, une cartographie de sons enregistrés partout dans le monde par différents contributeurs.
Plus loin, le Français Julien Levesque expose des paysages étonnamment réalistes qu’il a obtenus en combinant des captures d’écran issus de Google Street View. Ici, un ciel parisien flirte avec le désert de Gobi ou une route islandaise. Nous sommes partout à la fois et de façon parfaitement vraisemblable.
Julien Levesque - Street Views Patchwork, 2009 - 2017 Œuvre en ligne Dimensions variables Courtesy de l’artiste
Quand les artistes seront immortels
LaTurbo Avedon - ID, 2016 Installation vidéo, triptyque - Dimensions variables - Courtesy de l’artiste
Les fantasmes de la ville de demain
Sériès et Sériès - Recherches, 2017 Impression numérique, Courtesy de l’artiste
Plus inquiétante, la série « Babel World » de l’artiste Du Zhenjun revisite le mythe du même nom et imagine un monde post-apocalyptique où l’humain s’est laissé dévorer par ses ambitions démesurées. Mêlant dessins et collages digitaux, le projet regorge de détails et nous propulse dans différents univers urbains croulant sous leurs propres ruines.
Du Zhenjun - Destruction, 2012 - Série Babel world (C-Print 120 x 160 cm) - Courtesy de l’artiste
Tous des artistes sur les réseaux !
Pendant 4 mois, l’artiste a posté photos et vidéos sur son compte personnel en allant jusqu’à s’inventer une vie. La prenant pour une personnalité de notoriété publique, des milliers d’internautes se sont empressés de la suivre, jusqu’à ce qu’elle révèle le pot aux roses… L’objectif ? Montrer à quel point il est facile de manipuler en abusant d’archétypes visuels connus des utilisateurs-trices, du selfie aux couvertures de magazine généreusement « photoshopées ».
Encoreunestp, 2017 Techniques mixtes 56 x 73 x 15 cm - Courtesy de l’artiste
- VOIR L'EXPOSITION -
Espace Fondation EDF
6, rue Récamier 75007 Paris
Entrée libre du mardi au dimanche de 12h à 19h.
Impatient de venir découvrir cette expo! @sergeDedge
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