Rétrospective du réseau social capable du pire comme du meilleur sur le plan politique, créatif et social.
On a détesté Twitter pour sa capacité à concentrer le plus grand nombre de haters au caractère carré. Certains en ont beaucoup voulu au réseau social jusqu’à l’abandonner : Benjamin Biolay, Patrick Balkani, Christophe Willem, le chanteur Sam Smith… ils sont nombreux à ne pas avoir tenu le coup. Mais le drame s’est produit le 13 février dernier lorsque « Dieu » a tourné le dos à l’oiseau bleu malgré ses 2.3 millions d’abonnés en affichant un franc et net « Done With You » (j’en ai fini avec vous) sur son compte. Sur-sollicité, peut-être ? Dieu a eu peur de subir le burnout qui a conduit le journaliste Guy Birenbaum à la dépression comme il l'expliquait dans son livre : « L'hyperconnexion a joué un rôle dans ma dépression. Branché en permanence sur le Web, j'ai absorbé comme une éponge l'antisémitisme et la violence de l'époque ».
En pleine tourmente, où chaque jour une personne annonce la mort du réseau social, n’oublions pas que Twitter a également constitué l’outil de révolution par excellence pendant les printemps Arabe, la résistance en Turquie autour du hashtag #occupygezi, ou encore les phénomènes d’entre-aides comme les #portesouvertes du 13 novembre 2015 à Paris. Symbole par excellence de la culture de l’open, de l’horizontalité qui nous fait passer de la cathédrale au bazar si chère à Eric Raymond, Twitter a porté l’idée que plus personne n’était inaccessible créant parfois de belles « Twitter Stories ».
On se souviendra également des politiques qui, comprenant la puissance d’influence de l’oiseau bleu, ont balbutié leurs premiers mots sur Twitter comme le premier tweet de Pierre Moscovici
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 5 août 2009
Ou encore des bourdes de la précipitation :
@leplus_obs @LeNouvelObs pour ressembler aux hommes ? Rire ! si ce n'était triste à pleurer !
— christine Boutinن (@christineboutin) 14 mai 2013
Alors que l’on communiquait encore sur MSN en s’envoyant des « wizz » pour réveiller notre interlocuteur, tu as créé un drôle de langage #FF #Aperitweet… et tu as obligé la France à ajouter un mot à son vocabulaire le « mot-dièse ». En même temps que la langue française suivait le mouvement de Twitter, certains se sont servis du mal à la langue bleue, blanc, rouge : « sa va » en tête de liste. Partant de ce constat, certains ont renié Twitter car il mettait « notre belle langue en danger ». Difficile à croire quand Bernard Pivot compte plus de 360 000 followers tout en faisant l’apologie du réseau social comme un « très bon exercice » de Français. D’autres toujours plus créatifs comme Oxmo Puccino ont compris que l’écriture en 140 caractères pouvait être un art, tout comme raconter une histoire en 6 secondes.
Une histoire en dents de scie qui fait la beauté de son histoire toujours empreinte de polémiques... et de conversations. Voici les temps forts sélectionnés le réseau né la même année que le coup de boule de Zidane.
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