Le compte Twitter de Martin Shkreli vient d’être suspendu. En cause : le harcèlement d’une journaliste. Une provocation de l’entrepreneur... qui n'en est plus à une près.
Vous ne le connaissez peut-être pas et pourtant… cet homme d’affaires, expert en pharmaceutique, a été élu par la BBC en 2015 : ‘l’homme le plus détesté d’Internet’. Régulièrement au centre de provocations parfaitement assumées depuis quelques années, il vient encore de faire parler de lui en harcelant une journaliste sur le réseau à plumes bleues. La plaignante est Lauren Duca, une journaliste. Elle a récemment diffusé une tribune à charge sur Donald Trump : ce texte très relayé et critiqué par les pro-trump, lui a fait gagner en notoriété, et elle s’est vue interviewée par de nombreux media de renom.
Une mise en lumière qui n’a pas échappé à Martin Shkreli visiblement tombé sous le charme de la jeune femme. Une chose les oppose néanmoins : Martin Shkreli soutient ouvertement Donald Trump. Pour rencontrer Lauren Duca, l’homme d’affaire a trouvé amusant de lui proposer d’être sa « N+ 1 » à la cérémonie d’investiture du 20 janvier.
« Je préférerais manger mes propres organes », avait-elle alors répondu. Amusé ou vexé, Martin Shkreli a modifié le texte de présentation de son profil, écrivant qu’il « craque » pour la journaliste. Il a également modifié sa photo de profil, pour afficher une image de Lauren Duca et de son mari, sauf que ce n’est plus le visage de celui-ci qui apparaît mais le sien.
How is this allowed @jack pic.twitter.com/Wof8MlYHTL
— Lauren Duca (@laurenduca) 8 janvier 2017
Et Martin Shkreli ne recule devant rien pour séduire sa belle, il a changé le fond d’écran de son compte pour y afficher de multiples images de la journaliste et tweeté qu’il avait acheté le nom de domaine marrymelauren.com ( « épouse-moi Lauren » ). Ses abonnés ont pris le relais, publiant des montages photos le mettant en scène avec la journaliste.
Exaspérée, Lauren Duca a demandé publiquement à Jack Dorsey, le PDG de Twitter, « comment cela était possible » et tweeté « Pourquoi le harcèlement est-il un risque systématique dans la carrière d’une femme qui reçoit de l’attention professionnelle ? ». Peu après, le compte de Martin Shkreli a disparu des écrans. Alors, déclaration d’amour ou harcèlement ? Rien d’illégal, selon Martin Shkreli, qui estime qu’à aucun moment Lauren Duca ne l’a contacté pour lui signifier son mécontentement. Un peu facile…
Why is harassment an automatic career hazard for a woman receiving any amount of professional attention? Question for @jack & also society! https://t.co/ULI570zV9n
— Lauren Duca (@laurenduca) 8 janvier 2017
Martin Shkreli, roi de la provoc ? Il en tire les ficelles depuis quelques années. Les raisons. En 2014, il s'offre les droits du Thiola, un médicament américain qui permet de traiter la cystinurie, une maladie rare. Il augmente son prix par 20 et s’attire les foudres. En 2015, il réitère : il s'approprie cette fois-ci, le Daraprim, un médicament qui traite le HIV, et augmente son prix de 5400%. Le comprimé vaut désormais 750 dollars contre 13,50 dollars auparavant.
Et en plus, de faire fortune sur la hausse des prix des médicaments, Martin Shkreli, s’est attaqué à une autre corde sensible des USA, le rap.
Décembre 2015, il a fait l’acquisition du mythique Once Upon a Time in Shaolin du Wu-Tang Clan pour deux millions de dollars. Un album jamais diffusé et dont il possède l’unique copie. S’il avait émis la possibilité de le “détruire ou de l’exposer dans un endroit isolé”, il s’était alors ravisé et promettait que si Donald Trump remportait la présidentielle américaine, il dévoilerait les chansons de l’album. Aujourd’hui, il tient sa promesse.
Autre fait divers, où l’homme a parfaitement illustré son goût pour la provocation : l’entrepreneur a annoncé son intention de racheter les droits de l'album The Life of Pablo de Kanye West, pour 10 millions de dollars afin que celui-ci ne soit pas commercialisé. Dernier méfait, la veille de Noël, la diffusion d’un morceau issu d’un album de Lil Wayne, The Carter V, composé en 2014 et qui n’avait jamais été révélé. Pour sa défense, Martin Shkreli assure simplement que le titre est « arrivé par hasard » sur son ordinateur.
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