Avec Décodex, Le Monde lance un outil open-source et collaboratif pour identifier les sites d'information trompeurs et peu fiables.
Décodex, un outil nécéssaire contre la désinformation
Développé par les équipes du journal Le Monde, Décodex vous propose plusieurs solutions afin de lutter contre la désinformation et les sites trompeurs. L'outil vous signale aussi si vous êtes face à un site web parodique tel que Le Gorafi.
Le procédé analyse avant tout le respect des règles journalistiques telles que le croisement des sources ou le fact checking (validation d'informations, affirmations, faits, chiffres). Il ne prend en compte ni les idéologies ni les positions politiques des émetteurs de contenus. Les "fake news" ou fausses informations destinées à alimenter une propagande ne sont pas un phénomène nouveau. Usées depuis des décennies, les "fake news" ont cependant été particulièrement sous les feux de la rampe lors les dernières élections américaines par leur incidence sur la vie publique en Amérique du Nord.
Décodex est donc un outil utile, mais des critiques lui sont adressées : initiative d'un seul et non d'une association de rédactions, à la fois "juge et parti"... Le Monde s'en défend. Si le journal est la propriété de grands de l'industrie, la rédaction précise qu'elle jouit d'une charte garantissant l'indépendance de sa rédaction comme d'autres grands journaux (The New York Times, The Washington Post).
Un outil open-source et collaboratif
Décodex est un outil Open-Source, accessible à tous, collaboratif, et proposant donc son code source à qui souhaite en développer le concept. Pourtant, mis à part dans le fonctionnement même de l'application, les algorithmes et les mathématiques ne jugent pas les rédactions ni leurs contenus.
Décodex est avant tout humain et de très nombreux journalistes se chargent de référencer les sites internet dans l'outil. Conséquemment, Le Monde assume ne pas pouvoir, techniquement, analyser l'ensemble du web français et mondial (Décodex analyse quelques sites étrangers, notamment allemands, anglais, belges et américains). Toujours est-il, les journalistes s'efforcent de dénoncer les sites web diffusant de fausses informations au lieu d'accorder des avis favorables aux rédactions respectueuses des règles journalistiques.
Le créateur de l'outil a donc préféré construire son propre programme et rendre le logiciel open-source au lieu de monter un dispositif en collaboration avec d'autres médias. Si Le Monde a essayé de trouver plusieurs partenariats à l'étranger pour Décodex (sans succès), il mise avant tout sur le grand public à qui il propose de l'aider à identifier des sources.
Une démarche citoyenne complète en quête de fiabilité
Application desktop, moteur de recherche, bot Facebook et articles pédagogiques sous forme de FAQ, Décodex est présent partout. L'application desktop sous forme d'extension pour les navigateurs Chrome et Firefox n'est pas encore disponible sur mobile. Malgré tout, les internautes peuvent user du moteur de recherche, du bot Facebook voire lire les articles dédiés sur le site du journal afin de vérifier leurs informations sur leur mobile. S'ils trouvent ces démarches intrusives, libres à eux de lire les articles du journal ou non.
Décodex est une démarche citoyenne dont l'objectif est de sensibiliser le public sur les conséquences des "fake news" et d'un travail journalistique biaisé. Le Monde compte sur le bouche-à-oreille et la presse pour relayer ce nouveau panel d'outils.
Dans l'ensemble de ses variantes, Décodex vous propose un schéma complet sans jamais vous assurer à 100% de la véracité des propos tenus dans les contenus proposés.
En revanche, Le Monde précise dans ses articles le besoin de vérifier la source première, recouper les informations et rester vigilant sur l'émetteur d'un contenu (orientation, engagement, imprécision) même si la source est considérée "plutôt fiable".
Décodex s'est aussi lancé dans l'évaluation et l'analyse de comptes et pages sur les réseaux sociaux, plateformes que Le Monde estime comparables notamment aujourd'hui.
Le Gorafi est catalogué "parodique" sur son site et aussi sur sa page Facebook par l'extension Décodex. L'extension fonctionne aussi sur Twitter où @tprincedelamour est jugé très peu fiable.
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