terrorism

4 géants du Net unis contre le terrorisme

Facebook, Twitter, YouTube, Microsoft allient leurs forces afin de lutter contre le terrorisme en ligne. Une annonce qui ne manque pas de poser la question : et les Etats dans tout ça, ils ont leur mot à dire, ou bien ?

En sus de chasser les tétons, les photos de nu ou de ventes illégales sur leur plate-forme, Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft vont devoir trouver les moyens de lutter efficacement contre les contenus haineux. Un engagement qui a débuté en mai 2016 avec la signature d’un code de conduite auprès de la Commission Européenne : ce dernier comprend une série d’engagements pour lutter contre la diffusion en ligne de discours de haine illégaux en Europe.

« Les entreprises des technologies de l’information poursuivront notamment la mise au point de procédures internes et assureront la formation du personnel pour que la majorité des signalements valides puissent être examinés en moins de 24 heures. Les entreprises concernées s'efforceront aussi de renforcer leurs partenariats actuels avec les organisations de la société civile, lesquelles contribueront à signaler les contenus favorisant les incitations à la violence et à la haine. », précise à ce sujet le communiqué de presse de la Commission Européenne.

Les récentes attaques et l’utilisation des médias sociaux par les groupes terroristes pour radicaliser les jeunes ont conféré une urgence particulière à la mise en place de ces consignes. Vĕra Jourová, commissaire européenne pour la justice, les consommateurs et l’égalité des genres, a déclaré : « Je me félicite de l’engagement pris par les leaders mondiaux des technologies de l’information d’examiner la majorité des signalements valides en moins de 24 heures et, s’il y a lieu, de retirer les contenus visés ou d’en bloquer l’accès. »

Le 4 décembre, Vĕra Jourová a néanmoins fait part de sa déception à Reuters. Selon elle : « Dans la pratique, les firmes trainent en longueur sur le sujet et ne vont pas jusqu’au bout. Elles ne traitent que 40% des signalements en 24h et un peu plus de 80% en 48h. L’objectif aurait pu être atteint, pourtant, si celles-ci s’en étaient donné les moyens ». Dans le Financial Times, elle ajoute : « Si Facebook, YouTube, Twitter et Microsoft veulent me convaincre moi et les ministres qu’une approche non législative peut fonctionner, ils vont devoir agir plus rapidement et plus efficacement dans les prochains mois ».

Les récentes attaques terroristes nous rappellent à quel point il est urgent de lutter contre les discours de haine en ligne.

 

Vĕra Jourová, commissaire européenne pour la justice, les consommateurs et l’égalité des genres

Petit coup de pression ou hasard des agendas…? Toujours est-il que dès le lendemain, Facebook, YouTube, Twitter et Microsoft annonçaient leur intention commune de lutter contre les contenus le terrorisme. Facebook a posté un communiqué de presse dédié le 5 décembre. Celui-ci indique la « création d’une base de données commune qui agrégera les images terroristes violentes ou les vidéos de recrutement terroriste. En partageant ces informations les uns avec les autres, nous pouvons utiliser des tables de hachages (condensé de données) et faciliter l’identification de contenu potentiellement terroriste sur nos plates-formes respectives hébergées. »

On ne peut que s'étonner de voir quatre géants de la Valley prétendre assumer les fonctions régaliennes des Etats. Les trois premières d'entre elles étant : assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ; assurer la sécurité intérieure et le maintien de l'ordre public avec, notamment, des forces de police ; définir le droit et rendre la justice...

Discutez en temps réel, anonymement et en privé, avec une autre personne inspirée par cet article.

Viens on en parle !
Podacast : En immersion
commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire