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Digg is back! Quand l'IA tente de ressusciter les promesses du Web d'antan

© Digg

En 2025, celle qu’on surnommait « la page d’accueil de l’Internet » fait son grand retour.

Digg, ce nom qui résonne comme un vestige du Web 2.0, tente un come-back inattendu sous l’impulsion de son fondateur Kevin Rose, de son collaborateur de longue date Justin Mezzell et du cofondateur de Reddit, Alexis Ohanian. Ironie du sort, les anciens rivaux unissent aujourd’hui leurs forces pour redonner vie à la plateforme. L’ambition en 2025 ? Offrir une alternative aux algorithmes individuels qui dictent la viralité. Mais dans un paysage numérique façonné par TikTok, X et les IA génératives, le pari de Digg a-t-il encore du sens ?

La résurrection de Digg à l'ère de l'IA

Il fut un temps où Digg incarnait l’avenir de la curation sur Internet, offrant aux internautes une plateforme pour partager et voter les contenus les plus pertinents ou les plus drôles du Web. Aujourd’hui, Rose et Ohanian ne cherchent pas seulement à relancer un site, mais à réinventer un espace où la qualité du contenu prime sur l’algorithme de la viralité. Pour ce faire, le reboot de Digg veut utiliser l’intelligence artificielle comme un filtre ou une assistance poussée afin de restaurer une hiérarchie éditoriale fondée sur la pertinence et la qualité des posts. La promesse ? De nouveaux outils de modération automatisée, une traduction instantanée des contenus et une mise en avant plus intelligente des articles.

Mais comment définit-on la qualité ? Un algorithme, aussi sophistiqué soit-il, repose toujours sur des critères programmés par des humains, avec leurs biais. Là où les géants du Web ont déjà essayé d’utiliser l’IA pour optimiser la viralité, Digg veut l’exploiter autrement, et s'affranchir des logiques de visibilité qui dominent Internet, mais aussi limiter la désinformation et les discours toxiques. « Nous sommes arrivés à un tournant où l’IA peut véritablement assister les utilisateurs et les modérateurs, sans remplacer les échanges humains, mais plutôt les améliorer », a déclaré Rose dans une interview donnée au Hollywood Reporter.

Ranimer un Web qui n’existe plus

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Sur le papier, ce reboot de Digg semble vouloir réparer ce qu’Internet a cassé : la découverte organique et éclairée de l’information. L’idée d’une plateforme qui centraliserait la découverte d’informations a longtemps été un idéal. Les premiers agrégateurs de contenu, comme Digg ou Google Reader, incarnaient cette vision d’un Web où la circulation de l’information était horizontale, communautaire et ouverte. Mais Internet n’a plus grand-chose à voir avec l’Internet des années 2000. « Nous voulons que ceux qui se souviennent de Digg puissent retrouver cette sensation familière, ce souvenir d’une époque où c’était génial de se connecter et de se demander : « Qu’est-ce qui intéresse les gens aujourd’hui ? De quoi parle-t-on ? Quelles sont les choses fun en ce moment ? », explique Mezzell.

Si Digg veut revenir en surfant sur le mythe d’un Internet plus « ludique » et « décloisonné », ce n’est pas un cas isolé. D’autres initiatives (comme le fediverse, le renouveau des forums, ou encore Reddit) tentent de recréer une sociabilité web plus authentique. Mais cette ambition se heurte à une réalité économique : l’attention en ligne est un marché dominé par des plateformes aux modèles addictifs. L’échec de nombreuses tentatives de « Web alternatif » montre qu’il ne suffit pas d’une promesse éditoriale forte pour exister dans un écosystème saturé. Si le retour de Digg suscite la nostalgie des pionniers du Web collaboratif, la plateforme devra surtout convaincre une audience qui consomme désormais l’information dans l’instantanéité.

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