
Dans la course à la décarbonation, la pompe à chaleur occupe une place de choix. On vous explique comment, et pourquoi, cette technologie s’est imposée ces dernières années.
47 %. C’est le pourcentage de consommations énergétiques françaises liées à nos bâtiments. Ces derniers génèrent 18 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. Le (principal) coupable ? Le chauffage, qui repose aujourd’hui encore à plus de 50% sur des énergies fossiles – fuel et gaz. Alors comment faire pour décarboner nos habitats ? Selon les experts, il faut conjuguer plusieurs facteurs : sobriété, isolation et chauffage.
Sur ce dernier plan, de l’avis des experts, la pompe à chaleur remporte la palme des technologies bas carbone. À tel point que l’Europe s’est engagée à installer 30 millions d’unités d’ici à 2030 dans le cadre du plan REPowerEU. La France aspire à participer à l’effort en produisant d’ici à 2027, 1 million de pompes à chaleur et en formant 30 000 installateurs. L’ambition est élevée, mais à la hauteur des promesses écologiques de cette technologie.
T’es PAC ou pas PAC ?
Le principe de la pompe à chaleur n'est pas tout récent : c'est la naissance de la thermodynamique qui en jette les bases à partir de 1824. Depuis, les machines ont été créées, puis perfectionnées, sur un principe assez simple. Pour chauffer une pièce, la pompe à chaleur (PAC) puise son énergie dans une source d’énergie renouvelable et dégage de faibles émissions de CO2. En France, on mise sur deux types de PAC : air-eau et air-air.
La première capte les calories contenues dans l’air extérieur grâce à une espèce de gros ventilateur. La chaleur captée est alors envoyée dans les radiateurs à eau existants de la maison : pas besoin de les changer. En moyenne, par rapport à une chaudière, les émissions de CO2 sont divisées par 10 (passage de 4t de CO2 à 0,4t de CO2 par an) et une économie de 800€ peut être réalisée sur la facture de chauffage.
Deuxième version : la pompe à chaleur air/air. Là encore, une unité capture la chaleur de l’air qui est en revanche réinjectée dans des unités intérieures qui gèrent la distribution de la chaleur ou le froid – selon la saison – grâce à des ventilateurs. Ce type d’installation est pertinent dans les logements dont les radiateurs électriques doivent être changés. En revanche, en France où l’électricité bas carbone est abondante, l’économie d’énergie sera bien au rendez-vous, mais avec un impact plus limité sur la baisse des émissions de CO2.
Depuis quelques années, le procédé s’impose, même dans les régions froides. La Norvège et la Suède figurent ainsi parmi les pays ayant le plus fort taux d’équipement en pompe à chaleur. Les technologies actuelles leur permettent de fonctionner jusqu’à des températures très basses tout en conservant des coefficients de performance élevés. En France, pompes air/air et air/eau se partagent le marché. Le marché de la pompe à chaleur air/eau en remplacement de chaudière est stimulé par de nombreuses aides, comme MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’économies d’énergie (Coup de pouce PAC).
Alors demain, tous équipés en pompes à chaleur ? Pas si simple. Alors que la filière avait connu un pic historique aux débuts de la guerre en Ukraine (près de 300 000 unités vendues en 2022), elle a récemment connu quelques remous. Selon les chiffres de l’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA) portant sur 13 pays européens, les ventes ont baissé de 47 % au cours des six premiers mois de l’année 2024 en comparaison à la même période l’année précédente.
Un marché qui reprend un souffle
Comment expliquer cette baisse drastique ? Pour les experts, la crise de l’immobilier, la baisse du tarif du gaz et l'augmentation du prix de l’électricité ont rendu les PAC air/eau moins attractives. Fin 2023, l’annonce de la refonte des dispositifs d’aides a brouillé les esprits. Il a été envisagé qu’elles ne soient pas accordées aux logements classés F ou G dans le cadre du DPE et ne faisant pas l’objet d’un projet de rénovation globale. Cette évolution a été, depuis, retoquée, mais a contribué à un ralentissement notable du marché.
En ce début d’année 2025, quelques signaux favorables pourraient conduire à une embellie du secteur sur le long terme : baisse annoncée du tarif de l’électricité de -15% au 1er février, augmentation du prix à gaz de 4,5 %, augmentation de la TVA à 10% pour l’installation des chaudières et des aides maintenues sur la pompe à chaleur air/eau pour encourager le passage à l’acte. Pour confirmer l’essai, la filière va devoir poursuivre ses efforts de formation des professionnels habilités à installer des PAC. Les chiffres de la DARES pourraient susciter des vocations : 188 000 emplois devraient être créés d’ici 2030 dans les métiers de la transition et de la rénovation énergétique.
L’avenir nous dira si cette lame de fond se transforme en vagues… de chaleur, circonscrites cette fois-ci à l’intérieur des maisons. De l’avis des professionnels, elle se traduit d’ores et déjà par une augmentation des demandes de devis fin 2024.
Bonjour,
Merci pour ce sujet. Pouvez vous le creuser en particulier sur les thèmes des pannes récurrentes et - au contraire de ce qui affirmé ici - du besoin d'un chauffage d'appoint dans les régions froides.
Merci à vous.
Cdt
Merci de bien noter que ce sujet est sponsorisé par EDF, en tout petit, pour un bon vieux publireportage bien grossier. Il aurait été utile de préciser qu'une PAC, c'est 10 000 euros minimum, avec de moins en moins d'aide. La mienne est tombée en panne au bout de 3 ans, avec la carte électrique à changer... Facture de 2500 euros, merci qui ? Merci EDF pour vos précieux conseils. 😂"