Illustration du périphérique avec de la glycine

Adaptation au changement climatique : des solutions et enfin un chiffrage !

« L’adaptation au changement climatique, c’est une question de survie », répète Maximilien Rouer. Dans son ouvrage La France Bleu Blanc Vert, il dresse le portrait d'une France prête à affronter sa nouvelle réalité climatique.

À LIRE : Maximilien Rouer, La France Bleu Blanc Vert, L'ADN, Les cahiers du Shift, 2024 - à se procurer ici.

S’adapter pour être paré à un climat français réchauffé de + 4°C à la fin du siècle. Existentiel, le défi de l’adaptation remonte enfin dans l’agenda des priorités politiques liées au changement climatique. C’est dans ce contexte que Maximilien Rouer formule une proposition inédite, fruit de plusieurs mois de travail : modéliser le financement de grandes solutions d’adaptation déployables sur tout le territoire. Le résultat est à lire dans La France bleu blanc vert, ouvrage à paraître ce mercredi 3 avril, dans la collection des cahiers du Shift, le collectif de L’ADN qui réunit les acteurs du changement. Pionnier de l’économie positive et entrepreneur engagé, Maximilien Rouer présente en avant-première ses solutions « à prendre très au sérieux pour adapter la France au climat qui vient », selon le climatologue Jean Jouzel. Entretien.

L’adaptation au changement climatique a longtemps été un parent pauvre des politiques climatiques. Votre ouvrage est une façon de signifier l’urgence de prendre ce chantier à bras-le-corps ? 

Maximilien Rouer : Je m’intéresse au sujet climatique depuis plus de 25 ans. J’ai constaté ces dernières années que l’adaptation devenait enfin un sujet politique. Mais cela restait assez gazeux, peu concret. Il y a désormais une espèce d’antienne qui consiste à dire « Il faut s’adapter », mais rien de concret derrière. Par exemple, nous n’étions pas capables de dire : « s’adapter, c’est quoi ? Ça veut dire quoi et ça coûte combien ? À mon échelle et à celle du pays ? » Tout cela a été fait dans ce livre. 

Un troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) est en cours d’élaboration pour préparer la France à un réchauffement de + 4°C à la fin du siècle. Votre ouvrage est une contribution à cette réflexion en cours ? 

M. R. : Le livre a été remis à Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, qui est chargé du dossier de l’adaptation. On se vit comme modestement contributeurs au sujet et j’espère que nous serons pris comme tel. On ne peut pas se substituer à la puissance publique et à la multiplicité des acteurs, qui sont encore bien plus divers que tous ceux que nous présentons dans ce livre. Mais oui, on l’a clairement écrit pour nourrir, fertiliser et surtout rendre très concret le dimensionnement de l’adaptation. 

C’est donc surtout une manière de sortir l’adaptation du domaine de l’abstrait en la rendant plus palpable ? 

M. R. : C’est l’intention. L’ambition assumée est de faire atterrir la question de l’adaptation dans le quotidien des gens mais aussi d’inspirer les décideurs. Pour que, politiquement, chacun puisse comprendre ce que ça représente de s’adapter. C’est une manière de dire très concrètement : « Voilà ce que c’est de s’adapter, et voilà ce qu’il en coûte. » Il était en effet primordial d’affecter un coût à chaque solution. Un coût unitaire certes mais ça ne parle pas aux gens. Donc il fallait surtout proposer un coût de la massification et du passage à l’échelle d’un pays. Aujourd’hui, on sait apporter de telles réponses. Ma proposition va dans ce sens. 

Vous avez mené une quarantaine d’entretiens. Racontez-nous ce travail de défrichage. 

M. R. : Il y a une vraie posture d’humilité au départ de ce livre. Le postulat, c’est : je parle d’adaptation, je me pose des questions à ce sujet, j’ai envie d’avoir des réponses. Je me suis aussi demandé s’il n’y avait pas un peu partout des gens qui se posent ces questions et qui ont envie d’avoir des réponses voire qui ont déjà mis des choses en place. J’ai donc commencé par le volet scientifique en allant voir Jean Jouzel, éminent climatologue et scientifique auteur et contributeur du GIEC qui m’a confirmé à quel point la question de l’adaptation est centrale. Il m’a aussi indiqué le fait que le climat est déjà déterminé jusqu’en 2050. Ensuite, je suis allé voir Benoît Leguet, membre du Haut Conseil pour le Climat et directeur général d’I4CE (Institut de l’économie pour le climat) qui m’a fait savoir que la question de l’adaptation est encore peu adressée d’un point de vue financier. Suite à ces deux entretiens, je suis allé voir une quarantaine d’entreprises : dans le secteur financier, dans l’agroalimentaire, des agriculteurs jusqu’aux distributeurs, des industriels, des acteurs économiques dans les villes, des constructeurs, des acteurs des transports, etc. À tous, je leur ai posé la même question : « Est-ce que vous agissez pour l’adaptation et si oui que faites-vous et comment ? » Ça a été extrêmement riche. J’ai fait le constat d’une forme de réalité tangible de l’adaptation au niveau des entreprises privées et des entreprises publiques. Ce qui donne le constat d’une adaptation qui est une réalité au quotidien pour les entreprises et qui reste un vœu pieux chez les politiques. Si je n’ai qu’un seul vœu à l’issue de ce livre, c’est de permettre aux politiques de rattraper le sujet à la hauteur de ce que font les entreprises qui se mobilisent sur le sujet de l’adaptation. 

Quelles solutions leur proposez-vous concrètement dans ce livre pour “rattraper le sujet” ? 

M. R. : La première étape a été de chercher des solutions compréhensibles, accessibles et low tech. Et donc d’écarter les solutions trop diverses ou qui demanderaient encore des années de recherche. C’est comme cela que j’en suis arrivé au concept des “solutions parasol”. Fondamentalement, le changement climatique, c’est plus d’énergie reçue par le sol. On a donc identifié des solutions à la campagne et en ville qui peuvent avoir un rôle de parasol et donc de protection des populations et de l’agriculture. Le livre recense 3 solutions pour la campagne et 3 solutions pour la ville. Chaque solution est associée à une couleur : le bleu, le blanc ou le vert. À la campagne, le bleu, ce sont les ombrières photovoltaïques. Il s’agit tout simplement de panneaux photovoltaïques. Or, le panneau, c’est un gros parasol. Et il se trouve que la France est en avance au niveau mondial et a légiféré à travers la loi relative à l’accélération des énergies renouvelables pour permettre l'installation de panneaux sur les productions agricoles. Le blanc correspond aux retenues collinaires. Le changement climatique a une incidence sur les besoins en eau. Si je caricature, on a la même quantité d’eau mais en 3 pluies d’orage et non plus en 8 mois. Ces pluies d’orage, ce sont des tonnes d’eau d’un seul coup. On a tous en tête les récentes inondations dans le sud de la France. Il faut donc réaménager le territoire et on peut le faire avec ces retenues. Il s’agit de creuser des petits godets, des petits trous qui éviteront notamment que l’eau ne ravage tout sur son passage. Enfin, le vert, c’est l’agroforesterie, la protection des sols par des arbres et des arbustes. Ce que l’on appelle sommairement des haies et qui sont arrachées en France depuis 70 ans. Le message porté par ce livre, c’est qu’on a 27 millions d’hectares de surface agricole utile en France et qu’ils doivent être protégés du changement climatique. En ville, les 3 solutions se concentrent sur les ombrières photovoltaïques, le cool roofing, soit l’application d’une peinture réfléchissante sur les toits, et les ombrières végétales dans les rues où l’on ne peut pas mettre d’arbres. Sur cette dernière solution par exemple, on a travaillé sur comment organiser cela en installant des bacs avec de la glycine et de la vigne. Cela correspond à ce qu’il est possible d’installer à des coûts maîtrisés pour permettre à la vie de se maintenir dans des scénarios où on pourrait avoir 50°C en été à Paris. 

Vous avez donc adopté le parti de vous concentrer sur la question des surfaces. 

M.R. : C’est un enjeu crucial. En tant que tel, un UV n’est pas “chaud”. Ça ne véhicule pas de chaleur mais beaucoup d’énergie. L’enjeu c’est donc de renvoyer ces UV dans l’atmosphère en les empêchant de réchauffer la surface. C’est toute l’histoire de la différence entre un rocher froid et un rocher chaud. Durant une journée d’été, un rocher foncé touché par les ultraviolets va se charger en chaleur et produire de plus en plus d’infrarouges. On peut les sentir en passant sa main sur ledit rocher. À 2 heures du matin, il sera encore chaud et rayonnant. C’est ce qu’il se passe dans les villes où les surfaces comme le bitume continuent de restituer de la chaleur bien après le coucher du soleil. À terme, cela risque de tuer tout le bénéfice de l’alternance entre le jour et la nuit et surtout rendre nos villes invivables. 

Vous proposez finalement un panel restreint de solutions déployables à grande échelle. Pourquoi avoir retenu ces options-là particulièrement ?

M. R. : Parler d'adaptation, c’est ouvrir une bibliothèque de solutions. Et il y en a des centaines possibles, avec des sous-solutions dans chaque cas. Il m’a donc semblé indispensable de pouvoir proposer une grille de lecture qui soit compréhensible par tous. C’est pour cela, par souci de lisibilité et de faisabilité, que j’ai fait le choix de me concentrer sur quelques solutions structurantes et adaptées aux territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux. Ensuite, la première étape a été de travailler autour des “solutions-parasol” qui permettent d’éviter que les rayons du soleil qui arrivent sur les cultures ou sur les villes ne se transforment en infrarouges, donc en chaleur. Ce sont des solutions qui, en empêchant la surchauffe des surfaces, peuvent protéger les gens, les animaux et les récoltes. On est au cœur des enjeux d’adaptation. 

Vous avez étudié ce qu’il en coûte de passer ces solutions à l’échelle du pays. À quelle conclusion parvenez-vous ?  

M. R. : En scénario bas, la somme de tout ce qu’on a calculé, c’est 3 milliards d’euros par an pendant 25 ans. C’est un scénario conservateur. Si on veut vraiment se donner les moyens d’adapter les villes ou de protéger la production agricole, des milliards supplémentaires seront nécessaires. D’ici 2050, selon les scénarios, c’est entre 90 et 300 milliards d’euros pour adapter la France aux changements climatiques. Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a dit qu’il fallait préparer la France à un réchauffement de + 4°C d’ici la fin du siècle. 4°C, c’est une moyenne. Cela veut dire dans certains cas + 20 à + 25°C à un moment et à un endroit donné. La moyenne n’est pas la réalité vécue chaque jour. Cette moyenne masque les extrêmes et il faut pouvoir s’y adapter. Le travail de ce livre, c’est de préparer le pays à ces extrêmes. La massification à l’échelle du pays de l’adaptation est un investissement nécessaire. L’adaptation au changement climatique, c’est une question de survie. 

Comment faire comprendre aux décideurs, a fortiori dans le contexte de retour à la rigueur, que ces investissements sont aussi des économies pour demain ?

M.R. : L’ADEME a sorti un rapport il y a quelques mois qui indique que le coût du changement climatique, sans adaptation, se chiffrerait à 80 milliards d’euros par an. On peut mettre en regard ce chiffre avec les 3 à 12 milliards d’investissements proposés pour adapter le pays. Ce qui est difficile, c’est que personne ne sait dire si ces 80 milliards annuels vont arriver en 2025 ou en 2030 alors que les investissements il faut les démarrer tout de suite. Finalement, il y a dans ce livre une logique de bon père de famille à vouloir maintenir le capital productif français en préparant les villes et l’agriculture. C’est-à-dire pour les temps de sécheresse, d’inondations, de canicules. Ça va être du mauvais temps. Est-ce qu’on fait comme le symbole des trois singes : celui qui ne voit rien, ne sent rien et n’entend rien ? On est un peu dans cette situation. Aujourd'hui, la puissance des scénarios du GIEC, la capacité des acteurs à modéliser la descente de ces scénarios au mètre carré près fait qu’on ne peut plus dire qu’on ne sait pas ce qui va se passer demain. On a la capacité de modéliser et de probabiliser ce qui va arriver en 2030, en 2040 ou en 2050 aussi bien à Dunkerque qu’à Marseille. Ce sont des probabilités mais c’est possible. On ne peut plus faire comme si on ne savait pas. Et dans la mesure où l’on sait, on ne peut pas ne pas investir et rester les bras croisés.

Les solutions que vous proposez impliquent une transformation paysagère notable, notamment en milieu rural. C'est une question lourdement instrumentalisée sur un plan politique. Comment dépasser ce risque ?

M. R. : C’est un sujet politique au sens : dans quelle société voulons-nous vivre ? Il y a un débat qui doit être adressé et qui aurait dû être adressé dans le cas des éoliennes et d’une manière générale sur toutes les transformations nécessaires pour adapter le pays. De manière très claire, nous avons un conflit entre nos rêves personnels patrimoniaux de conservation d’une France immuable, celle de Pagnol ou de Jean Genet, et la France qu’on va devoir adapter pour faire face aux enjeux climatiques. Il faut se poser la question : quel critère va l’emporter ? Celui du maintien de l’activité économique dans les villes et du maintien de l’activité agricole dans les campagnes ? Si la réponse est oui, le sujet doit être adressé et on doit pouvoir questionner le visage des paysages de la France de demain. Mais on ne peut pas ne rien faire et vouloir limiter les morts dans les villes et l’effondrement de la production agricole. On est dans une configuration où ce débat doit se faire de manière collective. Je ne suis pas dans une logique à vouloir imposer, je suis dans une logique où il faut que le débat ait lieu. C’est déjà le cas dans les villes. Les ministres de la Culture et de la Transition écologique sont saisis d’une question. Aujourd’hui, les ABF (architectes des bâtiments de France) ont un mandat uniquement patrimonial de défense des architectures et paysages urbains alors qu’il faudrait pouvoir les équiper d’une nouvelle mission : le maintien de ce patrimoine sous pression climatique. Il faut que l’on puisse permettre à cette institution légitime et indispensable de s’adapter, elle aussi, au contexte de réchauffement.

Source de production d’électricité bas-carbone, les panneaux photovoltaïques sont usuellement considérés comme un outil d’atténuation du changement climatique. Vous proposez de déplacer le curseur en les appréhendant comme un outil d’adaptation. N’est-ce pas contre-intuitif ?

M. R. : Je ne vous cache pas que ça a pu poser quelques difficultés lors des entretiens avec les acteurs de l’électricité photovoltaïque. Ils avaient tendance à surtout nous parler de production d’électrons ! C’est très bien mais ce n’est pas l’angle qui m’intéresse ! Ce que je voulais savoir, c’est la quantité d’énergie que l’on peut retirer par m2 grâce au panneau solaire. On a obtenu le chiffre, c’est entre 20 et 25 %. Ces 20 à 25 % d’énergie en moins vont tout changer au niveau de la surface grâce à l’effet d’ombrière. C’est aussi ça un panneau solaire : un gros parasol et un vrai barrage au réchauffement de la surface. Ne nous privons pas de considérer aussi cette solution sous cet angle. La préface du livre s’intitule : « l’adaptation est aussi vitale que l’atténuation. » C’est vrai et une solution d’adaptation peut aussi être parfaitement complémentaire à l’atténuation. Ces parasols photovoltaïques en sont un bon exemple. 

Autre solution que vous proposez de massifier : celle des retenues collinaires. Vous savez que la question du stockage de l’eau en milieu agricole est particulièrement sensible. Vous prenez d’ailleurs soin de préciser à plusieurs reprises que cette solution ne s’apparente pas aux mégabassines du type de celle de Sainte-Soline. L’hydrologue Charlène Descollonges observe d’ailleurs dans votre ouvrage qu’« il faut d’abord chercher à ralentir l’eau et à la retenir dans les sols et autour du végétal, et pas dans des mégabassines. » C’était important pour vous qu’il n’y ait pas de méprise sur la philosophie de ce que vous proposez ? 

M. R. : Ce n’est pas simple de parler d’eau en France. Il n’y a ni gouvernance de l’eau, ni stratégie de l’eau. Nos imaginaires sont très marqués par les événements de Sainte-Soline, voire de Sivens auparavant. Il me paraissait essentiel de mettre la question de l’eau au cœur du sujet de l’adaptation et de rappeler que le changement climatique s’impose à nous et qu’il nous faut apporter des réponses sérieuses, rapides et valables. En ce qui concerne les retenues, l’idée est précisément inverse à celle de Sainte-Soline. Déjà, il n’est pas question de pomper dans les nappes. Ensuite, c’est une solution pensée comme la plus démocratique possible. La finalité n’est pas l’intérêt direct de celui qui aura la retenue collinaire sur son champ mais de préserver la recharge des nappes pour le bien du collectif. Les dimensions n’ont rien à voir non plus puisque l’on parle d’une surface 13 fois plus petite et d’un volume 21 fois inférieur à une retenue du type de celle de Sainte-Soline. La philosophie, c’est aussi que cette solution soit déployée en parallèle d’une nécessaire transformation de l’agriculture pour prévenir tout risque de mal adaptation. Et qu’elle soit inscrite dans une gouvernance nationale de l’eau déclinée au niveau des territoires. Il faut proposer des solutions aux agriculteurs et celle-ci en est une. Elle a aussi l’avantage de représenter un investissement modeste puisque le plus cher sera sans doute les études d’impact. La logique n’a donc rien à voir avec celle des mégabassines et c’est effectivement important de le dire. 

On dit souvent que l’adaptation est un parent pauvre par rapport à l’atténuation. Sans stipuler le fait que le climat soit particulièrement bien traité, la biodiversité est aussi souvent un parent pauvre parmi les enjeux existentiels. Comment l’avez-vous considérée ?

M. R. : L’enjeu de biodiversité est consubstantiel à de nombreuses solutions présentées dans le livre. L’agroforesterie et les haies apportent une contribution nette à la biodiversité. C’est grâce à ces haies qu’on va avoir des oiseaux, des insectes mais aussi des nichoirs et des terriers. En ville, en osant mettre des ombrières végétales là où il n’y a pas d’arbres, comme je le propose, on apporte une réponse concrète à des problématiques spécifiques au milieu urbain. Les élus objectent souvent qu’ils ne peuvent pas planter d’arbres en raison des nombreuses installations présentes en sous-sol. Le système d’ombrières apporte une réponse directe à cela. Les ombrières sont aussi des supports de biodiversité et permettent de remettre de manière beaucoup plus active de la végétation en ville. 

On assiste en ce moment à une multiplication des reculs environnementaux. Ces dernières semaines, on a pu voir en France des ambitions être revues à la baisse sous la pression de certains intérêts. Comment s’adapter dans ce contexte ? Et comment le faire si demain, arrivent au pouvoir des gens qui sont ouvertement anti-renouvelable ou n’hésitent pas à instrumentaliser la question des paysages ? 

M.R. : On a un sujet aujourd’hui, c’est « à qui profite le crime ? » Au-delà des positions des uns et des autres, quelle est l’intention derrière ? Comment se fait-il, en 2024, qu’il soit encore possible d’avoir de telles postures ? En partant de l’hypothèse que ces gens soient intelligents, ce n’est donc pas une question d’intelligence. Alors, quel est l’intérêt derrière à vouloir ainsi condamner notre avenir collectif, nos usines à ne plus avoir d’eau, nos agriculteurs à ne plus pouvoir produire, nos villes à ne plus pouvoir fonctionner ? On a là des débats d’intérêts qui sont explicites, lisibles. Il faut adresser ce sujet et se poser les bonnes questions. La posture n’est qu’une conséquence des intérêts. Alors qui a intérêt aujourd’hui à condamner notre futur ?

À LIRE : Maximilien Rouer, La France Bleu Blanc Vert, L'ADN, Les cahiers du Shift, 2024 - à se procurer ici.

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commentaires

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  1. Avatar Tchouri dit :

    Bonjour,
    Article très intéressant, qui ouvre bien des perspectives. Une remarque : parmi les références citées dans cette phrase "De manière très claire, nous avons un conflit entre nos rêves personnels patrimoniaux de conservation d’une France immuable, celle de Pagnol ou de Jean Genet, et la France qu’on va devoir adapter pour faire face aux enjeux climatiques". Quelle surprise de trouve Jean Genet parmi les apôtres de la France immuable, c'est même assez comique. Giono peut-être ? Même si cela peut se discuter...

  2. Avatar Anonyme dit :

    Très intéressant! Des propositions de solutions concrètes, réalistes et soutenables et une question franche et directe remettant en cause les postures idéologiques de déni : "Qui a intérêt aujourd'hui à condamner notre futur ?".

  3. Avatar Anonyme dit :

    Le rayonnement UV n'apporte pas de chaleur, ce sont les infrarouges qui sont responsables du réchauffement d'une surface par rayonnement.
    Quel dommage de nuire à votre discours par une connaissance scientifique aussi mince.

    • Avatar Pierre Dezeraud dit :

      Bonjour,
      En effet, le rayonnement n'apporte pas de chaleur, vous avez raison de le rappeler. C'est bien ce qu'observe Maximilien Rouer quand il dit "En tant que tel, un UV n’est pas “chaud”. Ça ne véhicule pas de chaleur mais beaucoup d’énergie". Pas de méprise, nous sommes donc bien d'accord 🙂
      Bonne journée à vous,
      Pierre.

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