
Le Figaro lance le premier média vidéo live 100% interactif. Prometteur !
Figaro Live, c’est un projet qui s’inscrit dans les axes stratégiques du Groupe : la transformation digitale, la diversification des activités, et celles des revenus.
Alors que l’activité numérique représente 35% du chiffre d’affaires du Groupe, le lancement de cette nouvelle offre est aussi structurante que celle de la version web du Figaro.
Alexis Brézet, Directeur des Rédactions, explique qu’il s’agit d’un « véritable mouvement en avant », dont nous devrions voir le développement dans les années à venir.
N’y voyez pas la quelconque ambition d’être une émission de télévision. Ici, on pense pour et par le web, « en mode test and learn ». Le projet est déjà bien pensé, mais rien n‘est figé. L’histoire d’amour entre le Figaro et la vidéo ne date pas d’hier : en 2008 déjà, le média créait « Le Talk », première émission politique quotidienne diffusée en direct sur son site. En 2013, Le Figaro était le premier média à intégrer un desk vidéo, composé de 10 journalistes, et multiplie la vidéo à la demande. Résultat : plus de 130 vidéos sont mises en ligne tous les jours en 2016, et comptabilisent plus de 16 millions de vues par mois.
« Avec l’explosion des usages, 80% des internautes consomment de la vidéo », explique Alexis Brézet, Directeur des Rédactions du Figaro.
Les avancées techniques et technologiques permettent au Groupe de se positionner comme un pionnier sur les thématiques web et vidéo. « Les leviers activés par les GAFA ouvrent de nouvelles perspectives, mais nous pouvons aller plus loin », ajoute Alexis Brézet. Selon Bertrand Gié, Directeur des Médias Numériques du Groupe Figaro, les valeurs d’exigence et de qualité ainsi que l’expertise des 400 journalistes du média permettent de traiter une variété de sujets en flux continu et de renforcer un leadership digital déjà bien amorcé : en moyenne ce sont 30 000 personnes qui sont sur le site à tout moment de la journée ; un chiffre qui peut être décuplé en cas d’événement majeur. Par ailleurs, l’audience est engagée. « Sur le site et les réseaux sociaux, nous récoltons environ 40 000 commentaires chaque jour ».
Autant de raisons qui ont poussé les équipes à s’interroger sur les façons d’aller plus loin. Depuis quelques mois déjà, le concept est en phase de test : inventer le média vidéo d’après la télévision. Concrètement, cela se traduit par un flux vidéo enrichi et interactif. Les contenus sont diffusés sur le site web au sein d’un player nouvelle génération, entièrement développé en interne : les internautes peuvent évidemment commenter le direct, répondre à des sondages et partager leurs émotions, pendant que les équipes du Figaro pourront les inviter à consulter en temps réel d’autres articles pour enrichir leur expérience. « L’antenne devra prendre tout cela en compte, et s’adapter à ce qui se dit. Ce sera vraiment différent d’une web TV : nous pourrons diffuser plusieurs programmes à la fois », explique Alexis Brézet.
Depuis plusieurs mois, Figaro Live se met en place sur des événements divers : élection américaine, salons,… « Nous avons le pouvoir de fédérer les internautes sur des événements plus ou moins importants : le concept est validé, il faut maintenant le développer », continue Bertrand Gié. Pour ce faire, 4 studios au sein du Figaro, dont un nouveau studio « magazine » de 100m² entièrement modulable et un studio « actu » au cœur de la newsroom.
Laurence de Charrette, Directrice de de la rédaction du figaro.fr insiste sur l’importance du numérique dans ce projet : « les contenus seront disponibles sur la homepage générale, mais aussi sur les pages thématiques ou dans les articles en replay. Enfin, un portail dédié à la VOD permettra d’y accéder après leur diffusion ».
Pour produire les contenus, une équipe de 30 personnes dirigée par Benjamin Vincent, Rédacteur en chef TV-vidéo. Le flux vidéo s’articulera autour de trois grands rendez-vous d’information quotidiens en direct :
- ‘’Le brief’’, qui a vocation à informer en direct de la newsroom avec le décryptage des titres, ce qui se passe en temps réel, et des focus, du lundi au vendredi, de 9h à 19h.
- Un débat quotidien sur un grand événement ou un thème de l’actualité du jour avec les spécialistes du Figaro et des experts extérieurs, de 11h à 12h.
- Un débat quotidien pour confronter les points de vue sur les sujets du jour avec les éditorialistes de la rédaction et des invités d’autres rédactions.
Au total, ce seront donc un flux continu 24h/24h et 6 de programmes en direct qui seront proposés, « gratuitement, dans un premier temps ». Même si les équipes n’excluent pas la production d’un contenu premium par la suite.
Le défi est à la fois technologique et éditorial, mais tout le monde l’aborde avec enthousiasme : d’une part le Groupe soutient le projet, d’autre part les appels à idées lancés au sein de la rédaction ont mobilisé les équipes, et plusieurs volontaires ont proposé des formats innovants. Certains journalistes sont déjà des habitués des plateaux télé, d’autres recevront une formation.
En termes de monétisation, Bertrand Gié envisage en priorité le sponsoring. « Nous allons créer des rendez-vous ultra thématisés, et les annonceurs se montrent intéressés ». Pas de pre-roll pour le moment, l’idée étant d’immerger l’internaute directement. « Quand les vidéos seront découpées en programmes au sein d’articles, là ce sera différent, et nous pourrons envisager des pre-rolls ou des mid-rolls ». Marc Feuillée, Directeur Général du Groupe Figaro, Président de CCM Benchmark, rappelle les avantages d’avoir un player propriétaire : « les contenus sont maîtrisés sur toute la chaîne de valeur » … Y compris celui de la publicité. « Les usages changent très vite en matière de consommation audiovisuelle : le player s’adapte aux supports ». Une application pourrait même voir le jour prochainement… « Dans la mesure où le projet est numérique, il a été construit autour de l’utilisateur », rappelle Benjamin Vincent. « Nous aimerions que l’internaute puisse avoir l’impression d’être assis autour de la table, avec nous ». Pour soutenir la fidélisation, des outils seront mis à disposition : des systèmes d’alertes, notamment, pourront rappeler les rendez-vous réguliers et prévenir les vidéonautes en cas d’événement exceptionnel.
En termes d’investissement, les coûts de fonctionnement s’élèveront dans un premier temps à 2 millions d’euros par an, sans compter les frais que représentent les infrastructures, les talents et les contenus qui s’élèveront à 7 millions d’euros sur les trois premières années.

Un projet alléchant, qui bouscule les lignes et la grammaire journalistiques traditionnelles. Figaro Live se construit petit à petit : les prochaines semaines, élections présidentielles obligent, devraient faire la part belle aux directs pendant l'événement. « L’objectif est d’avoir un dispositif qui tienne la route d’ici septembre, et qui soit complètement abouti en décembre », conclut Alexis Brézet. A suivre de près…
J'adore le concept !!! Enfin