Device

Tout petits et déjà junkies...

Le cerveau d’un enfant addict aux écrans est semblable à celui d’un junkie accro aux drogues dures. C’est là le constat sans appel du Docteur Nicholas Kardaras. Il nous l’explique à travers un cas pratique.

C’est dans le New York Post que le Docteur Nicholas Kardaras livre ce témoignage. Un patiente lui a un jour raconté avoir acheté à son fils de 6 ans un iPad. Rien d’anormal pour cette maman qui savait que dans l’école de son fils ce genre de device était utilisé dans un but éducatif. Rapidement, le jeune garçon qui aime lire et jouer au baseball, s’est entiché du jeu Minecraft, sorte de « Lego électronique » selon le professeur de John : un jeu qui, contrairement aux Lego de son enfance, demande de tuer des animaux ou de trouver des minéraux rares pour survivre ou passer à un autre niveau, s’est rendu peu à peu compte la maman. Pour autant, comme l’école de John accueillait un club Minecraft, elle se dit qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.

Peu à peu l’attitude de John se mit à changer. De plus en plus concentré sur son jeu, il se coupa de la réalité et avoua même rêver de formes cubiques la nuit. John se mis à piquer des crises puis, une nuit, tard, sa maman le surpris à jouer les yeux écarquillés et injectés de sang dans le noir. Il semblait être en transe. Elle fût terrifiée.

« Beaucoup de parents comprennent intuitivement que l’omniprésence des écrans lumineux ont un effet négatif sur les enfants. Ils piquent des crises de colère, sont agressifs lorsque les appareils leurs sont enlevés et leur attention est entravée lorsqu’ils ne sont pas perpétuellement stimulés par leurs dispositifs hyper-excitant. Pire encore, les enfants s’ennuient, deviennent apathiques, indifférents lorsqu'ils ne sont pas branchés. Mais en vérité leur situation est pire que nous ne le pensons. », précise le Docteur Nicholas Kardaras. « Nous savons maintenant que ces iPads, smartphones et autres Xbox sont une forme de drogue numérique. La recherche en imagerie cérébrale vient de démontrer que l’utilisation de ces devices affectaient le cortex frontal du cerveau - qui contrôle le fonctionnement exécutif, y compris le contrôle des impulsions - exactement de la même façon que la cocaïne le fait. La technologie est tellement hyper-excitante qu'elle augmente les niveaux de dopamine - un neurotransmetteur de bien-être souvent impliqué dans la dépendance dynamique - autant que le sexe. »

Cet effet addictif, le Dr Peter Whybrow, directeur des neurosciences à l'UCLA, l’appelle la «cocaïne électronique» ; les chercheurs chinois, eux, l’appellent « l'héroïne numérique. » Ainsi, le cerveau de cet enfant adepte au jeu Minecraft s’apparente à celui d'un drogué. En outre, des centaines d'études cliniques montrent que les écrans augmentent la dépression, l'anxiété et l'agressivité et peuvent même conduire à des caractéristiques psychotiques ; le joueur perd pied avec la réalité.

Docteur Nicholas Kardaras précise qu’il trouve plus facile aujourd’hui de traiter un toxicomane sous héroïne ou crystal meth, qu’un adepte aux jeux vidéo.

Selon un rapport établi en 2013, par l’American Academy of Pediatrics, les enfants de 8 à 10 ans passent environ 8 heures par jour sur différents devices, contre 11 heures pour les adolescents. Une enfant sur trois sait se servir d’une tablette ou d’un smartphone avant de savoir parler.

Nicholas Kardaras prescrit dans ces cas, une désintoxication numérique extrême, il élimine même la télévision. Cette désintoxication doit se faire sur une période de quatre à six semaines afin que le système nerveux hyper-excité ait le temps de se réinitialiser. Une tâche quasi impossible à réaliser tant les nouvelles technologies sont présentes au quotidien.

Pour éviter ce phénomène d’addiction, le Docteur Nicholas Kardaras propose donc aux parents de ne pas donner accès à leurs enfants de moins de dix ans à leur tablette ou smartphone. De parler, en toute honnêteté et en famille, de cette addiction ; de proposer régulièrement des activités ludiques et créatives afin de sortir les enfants de leurs fantasmes numériques.

Quatre ans se sont passés depuis la dernière crise de John, mais cela n’a pas été sans mal. Sa maman a dû lutter, rester vigilante et surtout être force de proposition. En attendant, elle doit toujours avoir à l’esprit que son enfant, à n’importe quel moment, peut rechuter...

commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire