Une jeune télétravailleuse de profil, l'air soucieux

55 % des télétravailleurs inquiets pour leur avenir

© Vectosck

L’incertitude économique accentue le sentiment d’insécurité professionnelle. Les plus touchés : les salariés travaillant uniquement à distance.

Signe que la conjoncture angoisse, près de 4 travailleurs sur 10 (38 %) en France et dans le monde ne se sentent pas en sécurité dans leur emploi, révèle le rapport de l'ADP Research Institute, « People at Work 2023 : l'étude Workforce View ». Un chiffre qui grimpe à 55 % chez les télétravailleurs, plus isolés que les autres.

Les salariés inquiets pour l'avenir de leur emploi

Au niveau européen, la France arrive en deuxième position (38 %) derrière la Suisse (48 %) des pays où les salariés craignent le plus pour la sécurité de leur emploi. Ils ne sont que 25 % chez les Néerlandais et 28 % en Allemagne. Un sentiment d'insécurité professionnelle plus marqué chez les hommes (44 % contre 31 % chez les femmes) et les membres de la génération Z âgés (43 % contre 33 % des plus de 55 ans). Plus largement, près de 7 travailleurs français sur 10 (68 %, loin de la moyenne européenne de 57 %) pensent qu'aucune profession ne sera épargnée par le marasme actuel. Un ressenti plus fortement partagé par les collaborateurs âgés de 35 ans et plus (71 % contre 64 % des 18-34 ans).

Les télétravailleurs ont peur de ne pas être assez visibles

Les salariés travaillant uniquement à distance sont ceux qui craignent le plus pour leur avenir professionnel : 55 % contre 38 % chez ceux travaillant en présentiel et 34 % en mode hybride. Les employés des PME (entre 10 et 249 salariés) sont 43 % à se sentir en insécurité professionnelle. Un chiffre qui tombe à 27 % pour les salariés des entreprises de plus de 1 000 salariés. Ils sont d’ailleurs plus de la moitié à envisager de faire plus d’heures supplémentaires (51 %) pour « sécuriser » leur emploi, contre 33 % pour les travailleurs en mode hybride et 27 % pour ceux sur site. Un sentiment qui s'explique par la crainte de ne pas « être assez visible pour se révéler indispensables à leur entreprise », explique Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France, en Suisse et en Suède.

La sécurité de l’emploi : un critère essentiel

La sécurité de l'emploi arrive en deuxième position pour 40 % des salariés. Mais si elle est loin derrière le salaire (66 %), elle se reste essentielle devant le plaisir au travail (37 %), la flexibilité des horaires (31 %) et l’évolution de carrière potentielle (30 %). La sécurité de l’emploi prend de l’importance de façon proportionnelle avec l’âge des collaborateurs : pour les 18-24 ans, elle se positionne en quatrième position, tandis que chez les 55 ans et plus elle arrive en deuxième place. Pour les moins de 34 ans, après le salaire, c’est le plaisir au travail qui prime (37 %), suivi par la progression de carrière (34 %). Si 61 % des salariés se déclarent satisfaits de la sécurité de l’emploi chez leur employeur actuel (la moyenne mondiale étant de 65 %), l’étude révèle que ceux travaillant dans les médias et les métiers de l’information sont de loin les moins satisfaits. En effet, dans ces secteurs à peine plus d’une personne sur trois se sent en sécurité dans son emploi (35 %). C’est deux fois moins que les salariés exerçant un métier dans l’éducation et la santé (70 %).

Méthodologie : le rapport « People at Work 2023 : l’étude Workforce View » étudie les comportements des salariés face au monde du travail ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail. ADP Research Institute a interrogé 32 612 actifs dans 17 pays, dont 1 912 en France.

Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier l'environnement et les tendances conso.

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