fille dans un festival en extérieur en journée

Manager un projet de manière responsable, mission possible

Avec ESG Act
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Organiser un projet vraiment éco-responsable est une gageure. Certains n'hésitent pourtant pas à s'atteler à la tâche. Grâce à eux, on vous livre cinq conseils pour gérer un projet de façon durable.

43% des salariés envisagent de quitter dans les deux ans leur emploi pour un autre ayant plus de sens, d’après une étude Opinionway de juin 2022. Depuis le COVID, sur fond de Grande Démission et de quiet quitting, la question du sens infuse les réflexions des salariés - et des futurs travailleurs. Alors, certains décident de passer le cap de la reconversion.

Fanny Corcia en fait partie. Fraîchement étudiante en Mastère 2 Chef de projet et Développement Durable à l’ESG Act, elle a été désignée chef de projet du Festiv’Act, un évènement éco-responsable, organisé par les étudiants. Le 15 mai dernier, l'événement a convié pour la première fois le grand public. L’objectif ? Sensibiliser aux enjeux de développement durable à travers des ateliers pratiques, des conférences mais aussi un vide-dressing. Carole Deydier, intervenante au sein de l’établissement, les a accompagnés dans cette drôle d’aventure : concevoir de A à Z un événement éco-responsable sur le fond et la forme. On leur a demandé leurs recettes et astuces pour réussir, et gérer, un projet éco-responsable.

Penser un projet de façon responsable équivaut à apprendre un dialecte, comprend-t-on auprès des deux femmes. C’est une ligne directrice qui régit en continu la gestion de projet. « J’ai été amenée dans le passé à gérer des projets de manière traditionnelle, confie Fanny Cordia. Pour le Festiv’act, on doit penser à 360°, tout envisager, anticiper ». Et comme si ça ne suffisait pas, il s’agit aussi d'être créatifs. « En fait, c’est un peu comme si on devait considérer le projet comme un produit et interroger son cycle de vie, en décortiquant chaque pan avec les mêmes questions, « combien (durée, impact carbone)? », « quelle origine ? » et « à quoi ça sert ? ». Panorama des choses à mettre en place et des écueils à éviter pour manager un projet de façon responsable.

1 - Se poser la question du pourquoi

Lorsque Carole Deydier présente le projet aux étudiants de l’ESG Act, ces derniers sont confiants. L’enseignante leur demande dans un premier temps de réfléchir sans se poser de limites. Assez rapidement se pose la question du pourquoi. « Avant d’initier le projet, j’ai donc demandé aux étudiants d’établir une charte éco-responsable, histoire que tous soient bien d’accord. C’est primordial ».

Des incompréhensions ont tout de même émergé. « Tous ne l’avaient pas lu ; d’autres se sont opposés à la proposition d’un repas exclusivement végétarien pour rester le plus inclusif possible. Certains ont insisté sur l’impact carbone de la viande », commente Carole Deydier. L’évènement est après tout un moment pour présenter et mettre en avant de bonnes pratiques.

Une charte peut être une bonne idée pour démarrer le projet. Mais attention à bien la circonscrire « On a dû travailler avec des délais très courts, et la charte a un peu fait défaut sur la phase logistique. On s’est retrouvé à acheter des choses alors qu’on avait pour objectif de ne rien acheter, poursuit Fanny Corcia. L’année prochaine, on pensera à bien décliner la charte à chaque pôle ». Établir collectivement un tel texte permet néanmoins de poser les fondements et le pourquoi d’un projet. « C’est hyper important d’intégrer les enjeux du projet, être convaincus. Si on ne sait pas pourquoi on le fait, pourquoi il est pertinent, ça ne sert à rien », analyse la cheffe de projet. Autrement dit, interroger et embrasser la raison d’être d’un projet.

2 - Jouer au bingo pour éviter le greenwashing

Une fois cette charte établie, la production de l’évènement peut commencer. Pour la programmation, gare au greenwashing, alerte Carole Deydier. « Malheureusement pour bien des entreprises, ce type d’événements représente une vitrine sympathique. Pour bien identifier les bons intervenants, elle invite ses étudiants à se renseigner directement à la source sur le site de l’entreprise pressentie. Et là, la surprise n’est pas toujours bonne.

« Généralement, si vous trouvez développement durable, transition écologique et économie circulaire dans la même phrase, il vaut mieux passer votre chemin. » Une autre bonne technique est de repérer quels sont les partenaires. « C’est un bon indicateur si l’entreprise de l’intervenant a noué des partenariats avec des institutions, des collectivités publiques ou même l’ADEME ». Le mot d’ordre ? « Faire correctement le tri ».

3 - Communiquer comme à une élection, mais sans le tract

Votre programmation est faite. La production est en cours. Il faut à présent commencer à communiquer. « C’est un peu particulier, il faut se creuser la tête », glisse Carole Deydier. Et en effet, pour être le plus responsable possible, oubliez les tracts qu’on distribue dans la rue ou les affiches chez les commerçants. « Certains étudiants sont particulièrement créatifs. Par exemple, un groupe avait imaginé de ramasser des cailloux et d’y peindre un QR code de l’évènement. C’est malin, on aime bien garder les galets en poche ». Mais assez rapidement, d’autres camarades ont argué que ce serait « dommage de retrouver nos galets lancés contre les vitrines en cas de manifestations, reprend Carole. ».

Autre solution ? Adopter la communication « à l’ancienne » : « Les crieurs dans la rue, les hommes sandwich, c’est désuet, mais efficace ». Comme les militants juste avant une élection ou même les comédiens avant une représentation lors du Festival d’Avignon « mais sans le flyer », pour communiquer sur votre évènement éco-responsable, attrapez et enfilez une paire de baskets, musclez votre argumentaire, et partez à la rencontre des gens dans la rue.

« On peut engager la discussion sur par exemple, le nombre de mégots par terre et inviter à venir au festival pour apprendre des trucs et astuces pour réduire son impact carbone, ou poursuivre la discussion entamée ». Un moyen de contourner l’écueil de la communication numérique « qui est à double tranchant : oui, on consomme moins de papier, mais les serveurs informatiques sont particulièrement énergivores ».

4 - Penser local…

Que ce soit sur la programmation ou sur la logistique, un évènement responsable induit de solliciter le plus de locaux possibles. « Pour un évènement tel que le Festiv’Act, ce n’est pas cohérent de faire venir des personnes d’hyper loin. On n’y pense pas, mais ce n’est pas un réflexe acquis ». Pour la restauration et la technique, les étudiants étaient chargés de s’assurer auprès des prestataires de la gestion des déchets éventuels : rien ne doit donc être laissé au hasard. « Ça demande d’anticiper les choses », confirme Fanny Corcia.

Souvent, la solution pour contourner une consommation est l’humain, explique Carole Deydier. « OK, à la buvette, on va distribuer du verre ou de vrais couverts, mais dans ce cas, il faut penser à comment collecter les ustensiles, une fois le repas terminé et derrière, les laver, avant de les remettre à disposition ». Le même besoin de renforts s’exprime pour la collecte de déchets et leur tri. « C’est étonnant, oui, mais il faut prévoir du staff pour aider au tri ».

5 - … Et existant

On l’a compris : que ce soit sur la restauration ou le matériel utilisé, pensons local… et aussi existant : « Ce serait fou d’acheter ce qu’on possède déjà ». Les étudiants ont donc fait l’inventaire des objets en leurs possessions et sondé leurs proches pour identifier et récupérer ce dont il avait besoin. « Évidemment, ça demande plus d’organisation qu’acheter et se faire livrer ». Il est également possible de chiner sur le Bon Coin. En respectant ces principes simples, les chefs de projet se constituent un fonds de ressources matérielles et humaines facilement mobilisables pour les évènements suivants.

Ainsi, cette première édition était un succès : « C’était la course, mais le monde a répondu présents », se réjouissent prof et étudiants. « On vous laisse, on a réunion pour faire le bilan. C’est un moment très important qu’il ne faut pas négliger ».


Vous avez envie de creuser le sujet de la gestion de projet responsable ? Vous êtes loin d'être les seuls ! La bonne nouvelle ? LESG Act, école de management et développement durable, forme à ces nouveaux enjeux et vous aide à insuffler le changement de l'intérieur, notamment via le Mastère Gestion de Projet et Développement Durable.

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commentaires

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  1. Avatar COLHU dit :

    Quelle est la différence entre une licence et un mastère en gestion de projets...?

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