Et on vous le donne en mille : c’est grâce aux data. Rencontre avec Gerhard Kress, Directeur des Mobility Data Services chez Siemens.
« Nous ne pouvons pas empêcher une défaillance, mais nous pouvons choisir le moment où elle intervient »
« Nous identifions les bons ingénieurs et les bons outils avant qu’une panne n’intervienne, ce qui représente un gain de temps considérable pour les compagnies ferroviaires » … mais aussi un gain d’argent... « Si un incident a, malgré tout, lieu pendant un trajet, nous devons pouvoir identifier rapidement quelle pièce est responsable et comment la remplacer au plus vite : plus un train reste au dépôt, plus l’exploitant perd de l’argent » .
Âge du train, zone géographique, … Il n’y a pas de petites variables pour éviter un retard
Gerhard Kress et ses équipes n’utilisent pas les données produites par les utilisateurs, qui concernent, en général, la qualité de service. « Nous nous attaquons à l’essentiel avant de travailler le reste. Ce qui nous intéresse en priorité, c’est la qualité de transport : la ponctualité, les connexions, … il n’y a pas un pays qui soit épargné. Une étude se félicitait que 75% des connexions avaient lieu sans encombre – or cela signifie que 25% des voyageurs ne peuvent pas prendre leur train ! Nous devons nous concentrer sur les basiques avant de procéder aux requêtes des utilisateurs » .
A cela s’ajoute une difficulté supplémentaire : les solutions doivent être adaptées à chaque région. Un train qui circule en Russie ne devra pas affronter les mêmes conditions climatiques qu’un train qui circule en Espagne. Au même titre, un train vieux de 30 ans demandera plus de soin qu’un train plus récent.
Malgré tout, et concernant le futur de la mobilité, la voiture reste reine
Intéressant : à l’heure où l’environnement est sur toute les lèvres, le transport en commun ne sortira-t-il donc pas grand vainqueur ?
« Pour certains types de trajet, si. Pour aller à Londres, il n’y a pas d’autre moyen efficace. Pour transporter des ressources, c’est idéal. Mais pour circuler au quotidien, nous allons devoir faire face à de nouvelles options que l’on ne pourra pas ignorer » . La voiture automatique en est le meilleur exemple, et si le train « fera partie d’un écosystème mobile global » , il ne pourra pas rivaliser. Et ce n’est pas Hyperloop qui pourra changer ça. « Le projet est un non-sens pour certaines zones. En Allemagne, où il y a des grandes villes dans chaque région, ça n’a aucun intérêt : le train devrait s’arrêter toutes les deux secondes ! A moins que l’on ne rendre dans un débat politique, pour choisir quelle ville y a droit et quelle ville en est privée. Mais dans un futur où le green est de rigueur, cela reste une technologie intéressante… »
Propos recueillis dans le cadre de la conférence Partners, organisée par Teradata.
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