Glorifier les produits et les marques, sans prendre les consommateurs pour des idiots, c’est le credo de Glory Paris. Rencontre.
Après une formation artistique de peintre Arnaud Le Bacquer décide de prendre une nouvelle direction en cherchant un métier qui puisse combiner art et réflexion, en équipe. De son côté, Hugues Pinguet a fait ses études à l’Académie Charpentier. Pour lui l’important en publicité est avant tout de créer du sens. « Pas question de prendre le consommateur pour un idiot : il faut qu’il s’amuse ! »
Lorsqu’ils choisissent de monter Glory Paris, c’est avec l’envie de faire des campagnes de publicité glorieuses. « Pour nous, cela passe par l’audace : c’est le seul moyen de créer du business pour les marques ». L’idée est de créer des messages que les consommateurs puissent s’approprier.
Une campagne réussie se propage, s’invite dans les conversations, les débats, les polémiques ! Il faut qu’il y ait un échange, sinon on fait de la publicité comme dans les années 80… Or les gens ont évolué, ils sont plus formés à la communication, ils la décryptent et ne veulent plus être manipulés : il faut accompagner cette évolution.
Un accompagnement qui demande de repenser des mécanismes bien installés. Le point de départ : faire fi d’une bienveillance un peu niaise où l’on essaye de faire croire aux annonceurs que tout est beau et merveilleux. « Il vaut mieux discuter pour situer un produit que de foncer aveuglément dans la facilité ». Cette vision, les équipes la partagent avec leurs clients : « il faut qu’il y ait un déclic, ce n’est pas le cas chez tout le monde. Nous voulons travailler avec des gens qui ont envie de changer les règles : à nous d’aider les annonceurs à évoluer ».
Car l’évolution des marques passe aussi par une évolution des agences, qui doivent apprendre à maîtriser la diffusion du contenu qu’elles créent. « Il faut avancer main dans la main avec les médias pour adapter la stratégie des moyens à l’idée, et pas l’inverse ». Chez Glory Paris, l’idée est au centre de toute campagne. « Trouver la bonne idée est l’étape la plus difficile : peu importent les outils, ce qui compte c’est le résultat. Et dans le monde d’aujourd’hui, il faut que la communication et les produits servent à quelque chose, que les consommateurs puissent s’en souvenir, comprendre leur intérêt. La communication doit avoir un rôle social ». Cette philosophie infuse chez tous les collaborateurs, qu’ils soient internes ou externes. « Nous avons un réseau d’experts : ils nous suivent et croient en nos idées ».
Arnaud et Hugues tiennent à leurs convictions. « Nous sommes une agence à taille humaine : il faut aller vite, et pour ça, tout le monde doit regarder dans la même direction ». Avec une ouverture d’esprit qui transcende les chocs de générations, les équipes s’inspirent de leurs différences. « Nous créons un environnement sain, où tout le monde apprend au quotidien ».
Pour leur première aventure entrepreneuriale, Arnaud et Hugues apprennent à gagner en liberté. « Nous sommes dans un métier où pour être libre, il faut gravir les échelons. Parfois, il vaut mieux s’octroyer cette liberté tout seul : la création doit être un mode d’expression libre. Aujourd’hui, nous sommes libres de porter notre projet. On dit ce qu’on fait, on fait ce qu’on dit, toujours avec la bonne solution créative ». Une créativité qui se traduit aussi par un brin de folie.
Être un bon chef d’entreprise, ce n’est pas s’installer dans un confort : c’est être un peu dingue, avoir conscience de la réalité des enjeux et d’un marché et se lancer.
Aujourd’hui les équipes veulent proposer un nouveau modèle, et sortir de la « publicité industrialisée » du début des années 2000. « Le contexte, le marché et les gens ont changé. Il y a d’autres façons de voir et de faire les choses. Nous évoluons dans un big bang permanent : les annonceurs sont prêts à choisir des agences audacieuses. A nous de leur expliquer, de les rassurer, et d’avancer avec des résultats. Nous sommes une jeune génération d’entrepreneurs : c’est à nous de gagner leur confiance et de faire nos preuves ».
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