
Le paiement totalement dématérialisé... c'est pour bientôt
Visa en tout cas mise dessus. Et les avantages sont multiples. Mais pour y parvenir, il faut que tout le monde s’y mette…
Des laboratoires géants pour tester les formats
A l’occasion de Visa Futures, l’événement européen organisé chaque année par Visa, les participants-antes ont pu découvrir des solutions de paiement intégrées au véhicule intelligent. Payer sa place de parking sans parcmètre, commander une pizza à emporter depuis son tableau de bord, faire le plein sans avoir besoin de sortir sa carte bleue, …
La biométrie préemptée par les baby-boomers
« Nous mettons en place des pilotes pour tester nos solutions. En Angleterre ou en Espagne, les objets connectés sont déjà adoptés », confie Catherine Palacios. Mais les différences de culture et d’habitudes ne permettent pas de démocratiser un usage au même rythme dans chaque pays. « En France, les gens sont plus enclins au paiement mobile qu’aux objets connectés ». Une solution qui englobe le paiement par téléphone en point de vente, mais aussi les transactions effectuées en ligne depuis un terminal mobile.
Au niveau du paiement sans-contact, la France représente le troisième marché européen de Visa, derrière le Royaume-Uni… et la Pologne ! Surprenant ? « Pas tant que ça : les cartes bancaires sont arrivées relativement tard en Pologne et ont directement été équipées d’une technologie sans contact ».
Parmi les autres moyens de paiement envisageables, la biométrie rencontre son plus fort potentiel d’adoption… chez les baby-boomers ! « Il y a un côté rassurant : cela leur permet, s’ils oublient leur code ou leur carte, d’avoir un moyen de paiement. Par ailleurs, il est plus compliqué de voler ou de hacker une empreinte digitale ».
Le tout-dématérialisé : des économies de temps… et d’argent
Les pouvoirs publics sont également concernés. « Il faut l’appui et l’aide des gouvernements, pour imposer un montant minimum autorisé. En Italie, une loi oblige les commerces à accepter un paiement électronique quelle que soit la somme. L’Espagne réfléchit également à un package législatif ». Nicolas Daghero précise que si en France un tel décret n’existe pas, le gouvernement a mis en place, suite aux attentats de janvier 2015, un comité national des paiements scripturaux. Son objectif, « moderniser les moyens de paiements en France » notamment par l’accroissement des possibilités de paiements par carte et virement, la facilitation des paiements instantanés, ou une meilleure facilité du déploiement des équipements. « Ces mesures servent à faciliter l’expérience, mais également à limiter les paiements importants en espèces. Par ailleurs, elles doivent permettre à la France de gagner en compétitivité ».
Des solutions inspirées par les régions les moins connectées
« Nous tenons à déployer des stratégies locales : ce qui fonctionne en Scandinavie n’a pas forcément son utilité en Afrique. Mais parfois, il y a des synergies qui se créent ». Ainsi, le système de push payment est très utilisé en Afrique.
Un autre exemple nous vient d’Amérique du Sud, où certaines personnes devaient parcourir 10 à 30 km chaque semaine pour percevoir les aides de l’Etat. « A une certaine époque, ces aides étaient reversées en espèces, et celles et ceux qui en bénéficiaient risquaient de se faire voler sur le chemin du retour ». Depuis, les équipes de Visa ont mis au point des cartes qui se créditent directement. Une technologie que l’on retrouve au Royaume-Uni, où les migrants reçoivent des aides versées sur des cartes prépayées.
L’idée n’est pas de lancer un produit local en espérant le décliner à grande échelle : « nous analysons les besoins en fonction des régions pour développer des solutions particulières – si elles fonctionnent, nous réfléchissons à une adaptation pour répondre à d’autres besoins ».
Et pour identifier ces besoins, les équipes ne lésinent pas sur les sessions de design thinking, notamment avec les commerces. « Ce sont eux qui sont en contact avec les clients et clientes. Ils peuvent identifier les points de friction dans les étapes du parcours et de consommation. Nous voulons trouver des solutions ».