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Auditoire : portrait d'agence

« J’aime le fait d’être un caméléon, de vivre avec mon temps, de faire énormément de rencontres ». Pour Cyril Giorgini, CEO d’Auditoire, l’important est d’être dans la vraie vie. Parce que quand on est un numéro dans une tour, « ça ne fonctionne pas ». Portrait.

Quand Cyril Giorgini commence l’aventure Auditoire, il a 23 ans. « Aujourd’hui je suis encore un ado ». Guidé par l’adage qui veut qu’on n’oublie pas d’où l’on vient, il se rappelle de la cave où il a commencé son activité. « Dans cette cave, on a d’abord fait des fêtes. C’est important dans ce métier d’avoir le sens de la fête, de la générosité, de don aux autres ».

Dès la création d’Auditoire, Cyril Giorgini et Cyril de Froissard avaient une ambition commune : « faire la plus belle agence de com’ événementielle du monde ». Avant les années 90, les associés ont déjà pour projet d’ouvrir des entités aux Etats-Unis, en Asie, au Moyen-Orient. « A l’époque, on était tout juste diplômés. Au bout de trois ans, on s’est rendus compte que notre rêve était très beau mais qu’on était un peu courts en networking, en expertise ». Ils décident alors d’aller voir BDDP, « sans doute le groupe publicitaire le plus dynamique et le plus dingue à l’époque ». Ils s’associent en tant qu’entrepreneurs. « On a un côté un peu sales gosses, nous sommes la seule agence à avoir aujourd’hui cette liberté au sein du Groupe ». Auditoire choisit son développement, ses collaborateurs, ses clients… « Nous sommes nous-mêmes un Groupe ».

 

Au gré des années et des tendances, le métier de Cyril Giorgini change de nom. « Nous avons été appelés organisateurs d’événements, puis producteurs d’événements, avant de passer à la communication événementielle, à l’experiential marketing, et enfin à l’inside-out marketing. Ça permet des expertises qui évoluent avec le temps ». Dès la création de l’agence, les équipes pensent que les événements sont une forme de communication. « Même dans une fête il faut dire quelque chose, faire passer un message. Le résultat ne doit jamais être gratuit ». Les émotions et les rencontres ne doivent pas diluer l’idée. « Nous faisons de l’assemblage : de talents, de technologies, d’innovations ».

« Avec le digital et les objets connectés, nous pouvons faire de plus en plus de choses : les gens ne seront pas que spectateurs d’un événement, mais acteurs, déclencheurs, partie intégrante du dispositif ! ». En ce sens, l’agence fait beaucoup de veille sur les nouvelles technologies. « Quand nous avons commencé, nos concurrents étaient des barons de l’événementiel. Comment gagner face à eux ? En allant chercher toujours la nouvelle innovation, en emmenant nos clients plus loin, au-delà du brief ». Cyril Giorgini confie qu’il propose régulièrement des idées qui lui viennent pendant les présentations, sans qu’elles ne soient prévues. « C’est un métier d’idées. Parfois on se plante, mais nous sommes tous curieux : il faut échanger, faire vivre et animer cette communauté. Notre état d’esprit, c’est le coup d’avance. Ça demande une certaine gymnastique du cerveau ».

« Je crois à une création débridée, ouverte ». Pour Cyril Giorgini, il faut post-rationnaliser l’empirisme, accepter d’être dans l’apprentissage permanent pour permettre une meilleure connexion entre l’imagination et l’expérience. « Je crois qu’on peut organiser les choses, je crois au fait d’essayer, je crois à l’échec ». Cette recherche d’innovation permanente est aussi possible par la structure du marché. « Nous sommes dans des boîtes où 30 à 50% de nos budgets sont récurrents : ça veut dire que nous devons gagner des compétitions pour tous les autres. Et plus nous sommes en danger, plus nous sommes forts ». De fait, plus une organisation est indépendante, plus elle prend de risques. « Quand on est indépendant, qu’on doit gérer soi-même ses locaux, on est au contact de la vraie vie. La vraie vie, elle n’est pas au 200ème étage d’une tour ». C’est pour cela que tous les managers d’Auditoire à travers le monde gèrent eux-mêmes leurs objectifs.

 

La philosophie de l’agence, c’est celle des petits rêves. « C’est en accomplissant des petits rêves qu’on avance. Si on n’a que des grands rêves, on passe pour des idiots si on ne les réalise pas. Et si on les réalise, on n’en a plus d’autres ». C’est plus enthousiasmant pour les clients, les collaborateurs, les innovateurs… et les startups. « Nous sommes prêts à incuber, nous avons les locaux et les moyens pour : nous en avons envie ». Et l’envie, en agence, c’est important. Car « pour être la meilleure agence, il faut bosser plus que les autres, sans avoir besoin de dire aux gens de le faire : il faut qu’ils se sentent investis dans la communauté ».

 

« Quand on peut aider les gens, il faut le faire ». Cyril Giorgini propose des événements pro bono aux causes auxquelles il croit, et refuse de travailler sur d’autres projets. « Quand on n’adhère pas, il ne faut pas y aller à tout prix. Mon métier, c’est la célébration de l’Histoire, du patrimoine, du futur, des marques, des gens ».


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AUDITOIRE - Vision Film 2015 from Auditoire on Vimeo.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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