Terrasse du Cargo

Entrepreneuriat : proposer des solutions sans identifier de besoin, « c'est se faire plaisir mais ça ne sert à rien »

Avec BRED

A quoi bon s’échiner à mettre au point une super solution si elle ne répond pas à un besoin spécifique identifié en amont ? C’est pour éviter ce genre d’écueils que les facilitateurs du Coopérathon veillent au grain.

« Une vision sans exécution est une hallucination. » En citant Edison, l’animateur de cette nouvelle journée du Coopérathon, la grande compétition d'innovation organisée par la BRED, donne le ton. L’objectif du samedi 6 octobre 2018 : donner corps aux projets élaborés la semaine précédente - dont certains ont encore du chemin à parcourir pour bien formuler la problématique à laquelle ils doivent répondre.

C'est au dernier étage du Cargo, mis à la disposition des participants par Gfi, partenaire de la BRED pour ce Coopérathon, que commence le deuxième sprint intitulé Solutions. Certains groupes de participants viennent de se retrouver, d’autres semblent ne pas s’être quittés de la semaine. A ce jour, 250 projets sont en gestation à travers le monde. 20 à Paris, 3 en Normandie (où les ateliers sont assurés par Hacking Health et Makesense) et 7 à Tahiti.

Le but affiché de cette journée : mettre en forme des « solutions », donc. Pour ce faire, les facilitateurs du Laptop partagent la méthode à suivre. Chaque groupe doit tester ses idées, les exprimer de plusieurs manières différentes : à l’écrit, à l’oral, en dessin, en groupe.

Ils rappellent la première règle de ce type d’exercice : accueillir les idées des autres avec bienveillance. Ne pas se juger. Libérer la parole. Tout le monde doit pouvoir dire ce qui lui passe par la tête dans un temps imparti. En chemin, ils ajoutent une règle « Pillez-vous les uns les autres » : tout le monde peut rebondir sur les idées des autres, se les approprier et les emmener plus loin.

« Faites confiance à la méthode »

Parmi les pré-requis nécessaires au bon déroulement de ce nouveau « sprint » : la distribution des rôles au sein de chaque groupe. Une personne va se charger du script. Elle va noter tout ce qui sera dit, évoqué, pensé - sans distinction. Une autre va endosser le rôle de maître du temps. Chaque séance va être minutée. Un modérateur devra passer la parole au sein du groupe. Enfin, une 4e personne vérifiera que le groupe ne dévie pas de l’agenda fixé par les organisateurs.

Au fur et à mesure de la journée, une esquisse de business model doit voir le jour. « Faites confiance à la méthode » martèle le facilitateur, avant d’inviter chaque porteur de projet à venir exposer sa problématique, identifiée lors de la précédente session. Un murmure monte du fond de la salle. Visiblement, malgré leur implication voire leur opiniâtreté, certains groupes ne sont pas parvenus à venir au bout de la première phase du projet dans le temps imparti.

Sans problématique, pas de solution 

Mais il en faut plus pour déstabiliser les professionnels du Laptop. Pour inclure tout le monde dans le processus, ils proposent d’aménager la journée. Les participants qui en ressentent le besoin vont pouvoir reprendre les travaux de la semaine passée. Afin de repartir sur de bonnes bases. Sans problématique finement déterminée, pas de solution pertinente. « Si vous avez des produits et des services, mais pas de besoin en face, c’est bien vous vous êtes fait plaisir. Mais en vrai ça ne sert à rien » tance le facilitateur.

Au micro, un porteur de projet témoigne : « Nous, nous reprenons tout depuis le début. Nous avons fait l’erreur de partir d’une solution alors qu’on n’avait pas bien défini le problème ».

Très vite, les ateliers reprennent. Les post-it recommencent à envahir tous les murs de la salle hublot, et jusque dans les couloirs, sur la terrasse ensoleillée et dans toutes les salles attenantes. Dans une atmosphère studieuse et bienveillante, les groupes reprennent leur travail, épaulés par les facilitateurs du Laptop. Il reste encore deux semaines de compétition, rien n'est joué. La semaine suivante, le samedi 13 octobre 2018, place à la phase de prototypage. Les participants sont impatients de donner corps au projet qu'ils maturent depuis 2 semaines déjà. La surprise devrait être au rendez-vous. 

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