
Paris Dernière n’entend pas rester uniquement parisien... Rencontre avec Lydia Kali CEO de Edith Paris, responsable de la distribution de Paris Dernière à l'international à l'occasion du MIP TV à Cannes.
Pourquoi une émission qui a si bien dépeint le Paris Underground peine à trouver son pendant international ?
Lydia Kali : Le concept n’a jamais été exporté ! Il existe des tentatives mais on reste très différent des formats actuels. Nous ne sommes pas sur un format de reportage dans lequel un présentateur ou une présentatrice avec le micro apparent interroge les personnes. Nous restons dans un format «brut » ce qui semble gêner…. Pourtant nous avons eu l’occasion d’interroger des personnalités internationales comme ICE-T, Abel Ferrara… et plusieurs grands noms internationaux qui se sont prêtés au jeu ! Il y a beaucoup de pépites internationales dans Paris Dernière... De plus que c’est un concept simple à exporter !
Alors pourquoi cela ne s'exporte pas ?
L. K. : Principalement à cause d’une question de forme et de timing je pense. Paris Dernière est un format fait pour le digital quand il n'y en avait pas encore ou très peu. C'est un format qui peut tout à fait vivre seul en digital ou en complémentarité de le TV.
Paris Dernière fait du journalisme "gonzo". Quand Vice s'exporte partout dans le monde avec ce traité Paris Dernière peine... Pourquoi ?
L. K. : Vice est frais et différent maintenant ils n'ont pas le storytelling spécifique de Paris Dernière. On a une écriture très "parisienne". En Afrique du Sud, j'ai été approchée par une personne de Johannesburg qui était très intéressée par le concept. J'adorerais voir un Johannesburg Dernière ! Même sur une chaîne française ! Quand on voit le boom des city guides, on se dit qu'avec le traité et l'écriture de Paris Dernière il y a quelque chose à faire de puissant.
Paris Dernière n'est-il pas trop "parisien" pour s'exporter ?
L. K. : Je ne pense pas. Le concept se prête à toutes les villes. Maintenant il est vrai que certains pays restent choqués par certains sujets qui font l'émission. Par exemple, le sujet "sexe" qui clôture chaque émission est rarement accepté. Mais c'est un mandatori à l'écriture de l'émission. On peut éventuellement revoir ces sujets mais jamais les dénaturer. Cela fait partie de notre "French Touch". Elle existe dans le cinéma, l'électro... Pourquoi pas avec ce programme !
Paris est une marque forte... Nuit-elle à l'export du programme ?
L. K. : C'est vrai que les producteurs se disent que l'émission marche "parce que c'est Paris". C'est faux ! Rio, Berlin, Istanbul... sont autant de villes dans lesquelles le programme passerait très bien.
Le concept de l'émission est-il amené à évoluer ?
L. K. : On ne s'interdit rien. Pouvoir suivre en live l'émission tournée de 18h à 4h du matin, donner la possibilité aux audiences de consulter l'environnement à 360° sur un second écran... sont autant de pistes qui sont envisagées.
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