
Un an après les JO de Paris, la Cité internationale universitaire de Paris cultive son héritage olympique. Entre transformation des pratiques et évolution organisationnelle, retour sur les mutations d'une institution centenaire.
Septembre 2025. Dans les allées de la Cité internationale universitaire de Paris, les traces de l'été olympique 2024 persistent. Pas seulement dans les équipements ou les aménagements, mais dans une transformation plus profonde qui touche à l'essence même de cette institution qui, chaque année, accueille quelques 12 000 jeunes de 150 nationalités.
Cet héritage se lit aussi dans les habitudes : résidents et collaborateurs ont été gagnés d’une nouvelle énergie. « On a vu un plus grand nombre de collaborateurs s'inscrire » aux activités sportives depuis la rentrée 2024, observe Catherine Ménézo-Méreur, déléguée générale adjointe la Cité internationale. L'effet JO perdure, même si elle nuance avec malice : « Je n'ai pas pu mesurer la ténacité les dix mois d'ouverture des installations sportives. Mais j'ai vu l'engouement de la rentrée et les bonnes résolutions ! »
Le sport comme vecteur d’inclusion et de lien social
Entre juillet et septembre 2024, la Cité internationale a accueilli 3 500 personnes dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques. Une vingtaine de maisons avaient été mobilisées pour héberger forces de sécurité, policiers, gendarmes membres de comités olympiques nationaux et bénévoles des JOP. Une expérience d'ampleur exceptionnelle qui a laissé des traces durables. « Cette aventure a renforcé la cohésion au sein des équipes », souligne Catherine Ménézo-Méreur. « Tous les métiers se sont retrouvés sous le même toit pour être présents au rendez-vous. »
Côté infrastructures, plusieurs améliorations ont été pérennisées : QR codes pour l’accès au parc, équipements événementiels intégrés « en kit de base » pour les activités en plein air… Ces ajustements facilitent désormais l’accueil des futurs résidents et clients évènementiels de la Cité internationale.
L’écho aux valeurs olympiques
Mais l’héritage le plus marquant dépasse le matériel. Le sport a retrouvé une place centrale, à la fois pratique et symbolique. « On l’a remis au centre de notre institution », reconnaît la déléguée générale adjointe. Avec un patrimoine sportif conséquent : piscine, gymnases, terrains de football et de rugby, salles d’escrime… la Cité internationale donne aux jeunes et à ses collaborateurs un espace privilégié pour se rencontrer, se dépasser et partager des moments collectifs.
Surtout, cette redécouverte du sport s’inscrit dans un héritage bien plus large : les Jeux ont permis de remettre en lumière les valeurs fondamentales du campus. « La diversité, la tolérance, l’inclusion, et cette jeunesse qui est exigeante et qui vise l’excellence, font écho aux valeurs olympiques », explique Catherine Ménézo-Méreur.
L'institution, qui se préparait alors à célébrer « cent ans après le retour » des premiers JO de Paris, a pu « se rappeler aussi tout ce qui constitue notre ADN : le dialogue des cultures, la fraternité et la solidarité ».
L'ambition renouvelée
Après un été aussi épique qu’olympique, la Cité internationale universitaire de Paris a tiré de cette expérience une formidable confiance dans sa capacité à relever des défis ambitieux. « cela a donné envie de recommencer ! », confie Catherine Ménézo-Méreur. « C’était tellement grand, les JOP ! Cela nous a rassurés sur notre capacité à accueillir des manifestations de très grande ampleur et de rendre un rêve possible. »
Forte de cette impulsion, la Cité internationale se tourne désormais vers l’accueil des Special Olympics en juillet 2026. « C’est un événement sportif inclusif, fidèle à notre engagement pour l’inclusion et l’accessibilité », rappelle la déléguée générale adjointe. La Cité internationale participera à tous les aspects de l’événement : hébergement, restauration, organisation et installations sportives pour les entraînements. « C’est la diversité et la finalité qui sont au cœur aussi de cette institution singulière, au-delà du côté international. On a envie de multiplier ces temps d’échange qui, quelque part, construisent la paix dans un monde qui a besoin de sérénité, d’apaisement et de dialogue. »
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