Capture de la hompage du site Bunker Club

Bunker club : un NFT qui vous promet de survivre à l’apocalypse

© buythebunker.com

À mi-chemin entre le projet immobilier et la satire, le Bunker club veut gamifier (et monétiser) la fin du monde.

« J'ai hâte d'avoir des petits-enfants pour leur raconter qu’une bande de dégénérés d'Internet a sauvé l'humanité », ironise sur X un des contributeurs du NFT bunker club. Cette communauté en ligne rassemble des crypto-enthousiastes, un peu trolls, qui veulent se prémunir de la prochaine guerre nucléaire. Leur idée : organiser un financement participatif pour acquérir un bunker. Pour cela, ils comptent écouler 100 000 NFT, à 14 dollars l’unité. Des microtitres de propriétés numériques censés permettre aux acheteurs de « posséder un morceau de bunker nucléaire » … Et réunir au passage assez de cash pour signer un vrai compromis de vente.

Survivalisme en mode crypto et NFT

Cela ressemble à un fantasme d’adolescent fan de romans post-apo. Le projet est pourtant sérieux. Ces « crypto-survivalistes » épluchent en effet les petites annonces à la recherche, dans le monde réel, de leurs abris. Ils ont, par exemple, envisagé un bunker désaffecté datant de la guerre froide, perdu au milieu de la campagne anglaise. Prix d’achat : 770 000 euros. Le refuge leur a filé entre les doigts – mais leur quête continue.

À l’origine de ce bunker club : Meatbags (littéralement : sacs à viande). Une sorte de studio qui développe des projets crypto et qui, malgré un marché des NFT moribond, mise sur un storytelling en béton (armé). La marque joue sur les peurs de la fin du monde en s'appropriant les codes du survivalisme, mais en version cool kids. Pour embarquer un maximum de survivalistes amateurs de NFT, Meatbags reprend ainsi l’humour noir de l’univers post-apo du jeu vidéo Fallout.

Le site buythebunker.com détaille le projet. En plus des NFT, l’équipe a lancé une petite collection parallèle : des avatars (chers) de personnages cartoonesques dessinés par Psychrome, artiste anglais qui a manifestement un penchant pour les esthétiques dystopiques et fluorescentes.

« Le bunker du peuple » qui trolle les milliardaires

Plus qu’un projet immobilier bien marketé, Meatbags veut aussi se moquer des refuges de luxe des milliardaires comme Mark Zuckerberg qui se préparent bien plus sérieusement à l’apocalypse. À l’inverse, le projet promet d’offrir un « bunker du peuple » et se targue d’être « un culte déguisé en marque de divertissement ».

Robert, l’un des créateurs du concept, imagine d’ailleurs plusieurs modèles économiques pour couvrir les frais du futur abri, tout en s’amusant (et faire un peu de bénef au passage). Attraction touristique, Airbnb exotique, série de vidéos YouTube de rénovations de bunkers… Tout est envisagé, explique-t-il au média Decrypt. Et dépendra du vote de la communauté qui fonctionnera sur le modèle de la DAO.

L’effondrement est un game

Derrière ce nihilisme cool, on distingue un fond d’angoisse bien réel. La montée des imaginaires d’effondrement et une fâcheuse tendance à ironiser sur un monde qui part en vrille. Ces survivalistes branchés se revendiquent doomers : des personnes qui s’inquiètent (beaucoup) de l'effondrement de la civilisation.

Avec autodérision, leur manifeste parle d’un monde dans lequel « le dollar s’effondre, le papier toilette devient une monnaie refuge, et les NFT finalement inutiles. » Quitte à vivre la fin du monde, autant que ce soit dans un jeu communautaire immersif : voilà leur credo.

La hype du bunker club retombera-t-elle aussi vite qu’un nuage de particules radioactives ? Sans doute. Mais en attendant la fin du monde, Meatbags offre aux crypto-doomers un mince espoir de salut. Et un terrain de jeu pour spéculer, rêver ou fuir… en Jpg sûrement, dans le vrai monde peut-être.

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