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Décarbonation des transports : comment rendre la mobilité électrique simple et accessible à tous ?

Avec EDF

Dans les années à venir, la transition vers l'électro-mobilité est appelée à accélérer. Mais pour être réellement efficace, cette évolution doit être simple et la plus accessible possible. 

Alors que la baisse des émissions de gaz à effet de serre a marqué un net ralentissement l'année dernière en France, le secteur des transports concentre d'importants enjeux de décarbonation. Il est ainsi le premier poste contributeur aux émissions de gaz à effet de serre de la France, pesant pour 33 % des émissions nationales brutes

Dans le détail, ce sont les transports routiers qui contribuent à la quasi-totalité des émissions du secteur, dont plus de la moitié (54 % en 2019) incombent aux véhicules particuliers. Face à ce constat, l’Europe a fait le choix de miser fortement sur la mobilité électrique. Celle-ci présente de nombreux atouts : elle permet de réduire significativement les émissions du secteur — celles d’un véhicule électrique étant trois à quatre fois inférieures à celles d’un véhicule thermique sur l’ensemble de son cycle de vie — tout en améliorant la qualité de l'air. À travers son Pacte vert, l'Union Européenne souhaite que les véhicules thermiques neufs soient interdits à la vente dès 2035. 

En France, si la dynamique en est encore à ses prémisses, elle est désormais enclenchée. Fin avril, 1,5 million de véhicules 100% électriques (et 2,2 millions en incluant les hybrides rechargeables) circulaient sur les routes sur un parc total avoisinant les 39 millions de voitures

Un chiffre qui devrait fortement progresser dans les années à venir. En 2035, Enedis anticipe ainsi la présence de 18 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation. Pour que cette montée en puissance soit possible – et elle l'est, comme l'atteste l'exemple de la Norvège où 9 voitures sur 10 vendues en 2024 étaient électriques –, il est impératif de veiller à rendre l'électro-mobilité la plus accessible possible. 

Le rôle clé des opérateurs de la recharge

Face à ce défi, les opérateurs d'infrastructures de recharge ont un rôle à jouer. Comme le rappelle Charge France, une association qui fédère 13 acteurs majeurs de la recharge électrique, dont Atlante, Powerdot, Engie Vianeo ou encore Izivia, « l'électrification des transports est une priorité pour la France et l'Union européenne et (...) la France doit jouer un rôle moteur dans cette dynamique, en s'appuyant sur des infrastructures de recharge fiables et en nombre suffisant ». 

Fin avril, les véhicules électriques qui circulent sur les routes du pays avaient accès, hors domicile, à un peu plus de 168 000 points de charge, un nombre en hausse de +30 % sur un an et qui a plus que doublé par rapport à 2022. En moyenne, cela représente 249 points de charge pour 100 000 habitants. Cela semble encore peu au regard des besoins à venir mais la dynamique est bonne. D'autant que, rapporté au nombre actuel de véhicules 100 % électriques, la proportion est d'un point de charge pour 10 véhicules, soit l'un des meilleurs taux en Europe. Selon l'Avere-France, qui est une association nationale professionnelle qui œuvre pour le développement de la mobilité électrique, « si le rythme actuel des déploiements se maintient, le seuil symbolique des 200 000 points de recharge ouverts au public pourrait être atteint au premier trimestre 2026 ». De leur côté, les pouvoirs publics ont fixé l'objectif d'atteindre 400 000 points de charge ouverts au public d'ici 2030, dont environ 50 000 en recharge rapide. 

Signe d'une dynamique fructueuse, cette infrastructure globale est donc en train de se constituer à un rythme rapide. Selon l'association Charge France, l'Hexagone a même été le pays d'Europe qui a affiché le taux de croissance (+115 %) des infrastructures le plus important en 2024. Mais de quelles infrastructures parle-t-on précisément ? Le plus souvent, il s'agit de solutions de recharge installées aux abords d'espaces commerciaux, en entreprise, sur des parkings et en voirie. 

La recharge ultra-rapide à prix modique, un facteur d'attractivité

Si la réponse en termes d'infrastructures de recharge est donc en train d'être apportée, reste aujourd'hui un point de préoccupation majeur soulevé par les automobilistes qui envisagent l'achat d'un véhicule électrique : la question du temps de charge. Celle-ci peut être un véritable facteur bloquant. Conscients de l'enjeu, les opérateurs espèrent y répondre via l'installation de bornes ultra-rapides sur les parkings de centres commerciaux et de restaurants. 

Par exemple, IZIVIA, filiale d'EDF spécialisée dans la mobilité électrique, est en train de déployer un réseau de recharge ultra-rapide sur les parkings de 700 restaurants McDonald's répartis un peu partout sur le territoire français. Se faisant, l'opérateur travaille à rendre plus visible la recharge et plus accessible. Sur son réseau, baptisé Izivia Fast et déjà opérationnel sur plus de 470 restaurants McDonald's en France, le prix de charge pour les abonnés débute ainsi à 30 centimes d'euro le kilowattheure (kWh) contre 54 centimes en moyenne en charge ultra-rapide avec abonnement. 

Avec une telle tarification, l’utilisateur dépense ainsi environ 4,80 euros pour 100km d'autonomie, contre 11 euros pour un véhicule thermique essence. Une donnée qui illustre un point clé : si le véhicule électrique est plus onéreux à l’achat, il est bien moins coûteux à l’usage — à fortiori lorsque les clients optent pour les réseaux de recharge les moins onéreux ou pour la recharge à domicile. Concernant cette dernière, le tarif réglementé est en effet de 21 centimes d'euro le kWh. 

Simplifier l’accès à la recharge

Pour accompagner l’usage quotidien des conducteurs, les opérateurs ont développé ce que l'on appelle des pass de recharge. Ceux-ci leur permettent d'avoir accès à la quasi-totalité des bornes de recharge en France et à plus de 400 000 points de charge en Europe grâce à des accords d'interopérabilité. 

Le plus souvent, ces pass sont accompagnés d'applications dédiées. Lesquelles offrent une multitude de services, parmi lesquels la localisation des bornes de recharge, l'identification des moins chères, la planification de trajet ou encore le suivi de consommation. Lorsqu'elles sont connectées à un pass, ces applications permettent également de déclencher la recharge à distance. À noter que sur un certain nombre de réseaux, il est possible de payer directement en ligne, sans passer nécessairement par un pass. 

Un accompagnement des collectivités 

Le travail de démocratisation de l'accès à l'électro-mobilité, les opérateurs de recharge le mènent également de concert avec les collectivités territoriales, véritables fers de lance de la transition énergétique. Par exemple, depuis six ans, IZIVIA exploite 700 points de charge répartis sur 230 stations dans les 59 communes de la métropole de Lyon. Cette présence dans les territoires, consécutive à des appels à manifestation d'intérêt, ne se cantonne pas aux seules grandes villes. 

Les opérateurs de recharge sont aujourd'hui présents dans des communes de toutes les tailles. Le plus souvent, un travail collectif est mené afin de proposer le meilleur dimensionnement possible des installations. Ce qui implique notamment de proposer des bornes de charge rapide dans les zones de passage, et des dispositifs de charge plus lente dans les zones résidentielles.

L'enjeu majeur de la décarbonation des mobilités lourdes

Mais l'électro-mobilité ne concerne pas uniquement les particuliers. Le transport routier de marchandises et le transport routier de voyageurs sont ainsi deux autres volets stratégiques dans la décarbonation des mobilités. 

Les poids lourds représentent ainsi 7,5 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, 97 % du parc roulant aujourd'hui au diesel. Or, l’Union européenne a fixé là aussi un cap ambitieux et vise une réduction de 45 % des émissions liées à la mobilité lourde d’ici 2030 par rapport à 2019. Le besoin de recharge des camions électriques va donc être appelé à monter rapidement en puissance. Aidés par les dispositifs d'aide comme l'appel à projet de l'Ademe, le programme Advenir ou le dispositif CEE (Certificats d'Economies d'Energie), les transporteurs sont d'ores et déjà en train de s'équiper.

En partenariat avec des constructeurs comme MAN et Renault Trucks, les opérateurs travaillent aujourd'hui à apporter des solutions de recharge à leurs clients. Ce qui se traduit par l'installation de bornes dans les dépôts. Parmi d'autres initiatives, IZIVIA ambitionne par exemple de développer un réseau de hubs de recharge afin que les transporteurs puissent bénéficier de stations de recharge sur leurs trajets. En l'espèce, il s'agira de dispositifs de recharge ultra-rapides et haute puissance dédiés aux véhicules lourds.

Concernant le transport routier de voyageurs, la feuille de route européenne fixe également un cap très clair. En 2035, 100 % des autobus devront ainsi être zéro émission. Actuellement, le parc est équipé aux deux tiers par une motorisation diesel. La marche vers une flotte zéro émission - qui peut donc être électrique ou hydrogène - va donc devoir être franchie rapidement. Un défi auquel s'attèle notamment le groupe EDF via la mobilisation de ses filiales. D'une part, Dalkia Electrotechnics fabrique des infrastructures de recharge pour les bus électriques en dépôts et en voirie. D'autre part, Hynamics, autre filiale spécialisée du groupe, accompagne les collectivités qui souhaitent passer leur flotte de bus à l'hydrogène. 

La conversion des flottes d'entreprises, puissant levier d'accélération

Parallèlement à ces enjeux concernant la mobilité lourde, la conversion des flottes de véhicules légers d’entreprises constitue un autre levier fort d’accélération vers l'électro-mobilité. En nombre de points de charge, la moitié de la clientèle d'Izivia est aujourd'hui constituée de professionnels et flottes d'entreprises. Le groupe EDF se veut lui-même fer de lance du mouvement et entend électrifier 100 % de sa flotte, soit plus de 40 000 véhicules, d'ici 2030. 

Une filiale dédiée a ainsi été mise en place pour mener à bien le programme d'installation des bornes de recharge sur les sites du groupe. À date, cette filiale a ainsi installé plus de 12 000 points de charge sur les 19 000 que comptent les sites du groupe dans le monde. Dans le même temps, EDF accompagne des entreprises de toutes tailles dans leur stratégie globale de décarbonation. Par exemple, les sites du groupe Sanofi ont été équipés en bornes de recharge mais également en panneaux photovoltaïques sur ombrières pour les parkings. 

Le smart charging, la clé de l'optimisation

Pour de nombreux acteurs, l'essor de la mobilité électrique passera nécessairement par des solutions de charge intelligentes connues sous l'appellation générique de smart charging. Ces solutions qui visent à piloter et optimiser la charge d'un véhicule électrique sont essentielles pour le réseau car elles permettent d'avoir la meilleure adéquation possible entre l'offre disponible en électricité et la demande. Le développement du smart charging vise par exemple à éviter une surcharge à l'heure de pointe suivant les retours de bureaux lorsque 15 à 18 millions de véhicules électriques seront en circulation. 

Outre cet intérêt collectif, le smart charging répond également au besoin économique des utilisateurs car placer sa recharge à des moments propices pour le réseau permet de bénéficier d'une électricité moins chère. Par ailleurs, ces moments correspondent le plus souvent à ceux lors desquels l'électricité est la plus décarbonée. Du point de vue pratique pour les particuliers, la plateforme Dreev, filiale d'EDF spécialiste du smart charging, a par exemple développé une solution logicielle capable de se connecter avec les acteurs de l'écosystème de la recharge, comme les bornes par exemple, afin d'optimiser la recharge du véhicule. Dreev peut ainsi envoyer des signaux qui permettent de positionner la recharge aux heures les moins chères. 

Cette solution est particulièrement pertinente pour les entreprises qui souhaitent optimiser la gestion de la recharge de leur flotte. C'est notamment le cas des 12 000 points de charge installés par la filiale dédiée sur les sites d'EDF et dont la moitié fonctionne en smart charging. La solution intéresse également les transporteurs routiers car la recharge des camions au dépôt se prête par nature au smart charging. En effet, celui-ci n'a du sens que lorsque l'on sait qu'un véhicule va rester stationné plusieurs heures au même endroit. Dreev accompagne ainsi la RATP pour faire du smart charging durant les heures creuses, lorsque les bus électriques sont au dépôt. Cette solution est également déployée au sein de plusieurs entreprises de transport de marchandises. 

En définitive, rendre la mobilité électrique simple et accessible à tous exige donc une réponse globale : des infrastructures fiables et bien réparties, des tarifs maîtrisés, une expérience utilisateur fluide, et un accompagnement adapté à chaque profil — particuliers, entreprises, collectivités. En agissant à tous ces niveaux, l'ambition de faire advenir une mobilité électrique du quotidien moins néfaste pour la planète et ouverte à tous peut alors être à portée de main. 

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