betty rapper avant son divorce

Ces influenceuses qui aident les tradwives à redevenir indépendantes

Sur TikTok, d’anciennes épouses « traditionnelles » aident d’autres femmes à divorcer et à regagner leur indépendance.

« A man is not a plan » ( « Un homme n’est pas un projet de vie » ). Sur TikTok depuis un peu moins d’un an, cette punchline tirée du témoignage de la procureure Fani Taifa Willis revient de plus en plus fréquemment dans la bouche de femmes portant un discours qui paraît presque aller à contre-courant aux États-Unis. Alors que le trumpisme triomphant a élevé la tradwife – une mère de famille nombreuse au foyer et soumise à son mari – au rang de modèle de société ultime, les langues commencent à se délier pour dénoncer ces mariages inégaux.

Apprendre à gérer son compte en banque

Souvent anglées sur l’indépendance financière, ces vidéos TikTok sont souvent composées de témoignages « confession » d’ex-tradwives qui se sont retrouvées sans support du jour au lendemain et qui ont dû reprendre un job, des études, ou même apprendre à gérer certains éléments du quotidien : compte en banque ou démarches administratives. Éduquées dans des communautés religieuses très patriarcales comme celle des mormons, certaines femmes n’ont jamais été à l’école et ont connu très rapidement une vie de foyer sans aucun autre modèle.

D’autres, comme Enitza Templeton (@emergingmotherhood sur TikTok), remettent en cause et déconstruisent, au fur et à mesure des vidéos, ce fameux modèle de la mère au foyer, rappelant par exemple la charge et les conditions de travail qu’implique ce mode de vie. Chaque jour, cette dernière tient des lives TikTok où elle explique comment redevenir indépendante au sein d’un couple, et comment arrêter d’avoir peur du divorce.

@emergingmotherhood

The Trad Wife life is not for the demure girls. It’s literally blue collar, hard work with little thanks. Save yourself the heart ache and trouble. #tradwife #sahm #singlemom #onthisday

♬ original sound - Enitza🇵🇷

« Doula de la déconstruction »

Dans une enquête publiée en ligne par le magazine Elle, la journaliste spécialiste des communautés religieuses Sarah Stankorb explique comment certaines de ces ex-épouses traditionnelles ont monté des agences et des groupes d’aide destinés à ces femmes devant apprendre rapidement à sortir d'un divorce difficile. C’est notamment le cas de Margaret Bronson, qui se décrit comme une « doula de la déconstruction » et qui a aidé plus d’une centaine de femmes à dépasser ce système patriarcal. Elle met notamment en place des groupes de parole sur la plateforme de chat vidéo privée Marco Polo, pour que ces dernières puissent partager leur expérience discrètement, à l’abri du regard inquisiteur d’un mari.

Alors que le mouvement des tradwives a connu son moment de gloire durant la pandémie avec son esthétique cocooning un brin rétro, la réalité sociale et politique semble écailler de plus en plus cette tendance. En 2024, des influenceuses du milieu comme Kendal Kay ou Lauren Southern ont été les premières à lever le voile sur cette communauté vivant dans le rejet du féminisme et dévouée bien souvent aux idées d’extrême droite.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.

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