Alors que le sort de TikTok est suspendu à un fil depuis des mois, les créateurs de contenu américains se préparent à l'après. Entre nostalgie et ironie, on se régale !
Le compte à rebours est lancé pour TikTok. ByteDance, la société mère du réseau social chinois, ne dispose plus que de quelques jours pour finaliser la vente de son application, au risque de la voir interdite sur le territoire américain. Près de 10 millions d'influenceurs pourraient être touchés par l'arrêt de la plateforme aux États-Unis. En signe de rébellion, certains n'hésitent pas à se tourner vers d'autres applications chinoises.
Des adieux dignes de Netflix
Vidéos en noir et blanc, violons en fond sonore, larmes de crocodile et monologues poignants sur leur « incroyable voyage »... Les adieux à la plateforme chinoise sont devenus une forme de spectacle en soi.
Pour beaucoup d'anonymes, TikTok a fait office de véritable tremplin professionnel. Une interdiction de l'application serait donc synonyme d'une perte de visibilité et in fine de revenus. Rien de surprenant alors à ce que certains d'entre eux, à l'image du tiktokeur Bran_flakezz qui cumule 721,4K abonnés, aillent jusqu'à comparer la possible fin de TikTok à un licenciement.
« Au revoir mon espion chinois » : la trend qui cartonne
Mais, alors que la vie sans TikTok angoisse de nombreux créateurs de contenus, d'autres préfèrent aborder la situation avec légèreté. Rebondissant sur les soupçons qui planent sur l'application, qualifiée par les législateurs américains de « menace pour la sécurité nationale », ils sont nombreux à adresser des « au revoir » ironiques à leur « espion chinois personnel ». À l'image de la vidéo du compte _unsc_, qui cumule près de 6 millions de vues, représentant une scène émouvante de Squid Game accompagnée de la légende : « Moi, qui dis au revoir à mon espion chinois le 19 janvier. »
Ou encore, du tiktokeur yanxiao1003 qui commence sa vidéo par : « C'est votre espion chinois qui vous parle. C'est un grand honneur de vous avoir espionné ces dernières années. Je vous souhaite à tous une belle vie dans le futur...» À fond dans son personnage, il poursuit avec des messages personnels très drôles, du type : « Laura de Californie, vous ne devriez pas boire autant de Coca-Cola, c'est mauvais pour la santé. » Chinese spy is watching you!
Pendant ce temps, d'autres comme matcha.mix mettent en scène leur départ pour la Chine. Projet : retrouver leur espion chinois tant aimé.
Les tiktokeurs américains se réfugient sur RedNote
Entre éloge funèbre et ironie, les influenceurs n'oublient évidemment pas de glisser discrètement leurs nouveaux points de chute à leur communauté. Si certains invitent leurs followers à les rejoindre sur Instagram, d'autres appellent à boycotter les plateformes de Meta, reprochant à l’entreprise de Mark Zuckerberg d’avoir exercé des pressions en faveur de l'interdiction de son grand rival. En guise de protestation, ils font le choix de se tourner vers d'autres applications chinoises. Ainsi, Xiaohungshu, alias RedNote, entendez « petit livre rouge » (dont le nom évoque de manière ironique l’ouvrage de propagande communiste de Mao Zedong) et Lemon8, application développée par ByteDance, maison mère de TikTok, caracolent en tête des applications gratuites les plus téléchargées aux États-Unis (sur iPhone et Android).
Jen Hamilton, suivie par 3,9 millions de followers, revendique son choix de télécharger RedNote comme un acte de contestation : « Vous êtes préoccupés par le fait que les Chinois accèdent à nos données sensibles ? Très bien, nous allons les leur transmettre directement », déclare avec désinvolture l'influenceuse.
On la retrouve dès le lendemain, en train d'apprendre le mandarin.
Séduits par l'application décrite comme un mix entre Instagram et Pinterest, les tiktokeurs émigrés sur RedNote partagent leurs premières impressions, accompagnées de vidéos humoristiques ou de tutoriels expliquant comment créer un profil sur la plateforme, principalement disponible en mandarin.
Surfant sur l'engouement, RedNote propose de son côté des petits cours de mandarin pour faciliter l'intégration de ses nouveaux utilisateurs.
L'application va même jusqu'à tacler le gouvernement américain en PLS !
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