Ils se disent oui, pour le meilleur et pour le pire, mais surtout, sans avoir prévenu les proches.
Marie-Caroline n’en revient pas. Quelques jours plus tôt, elle a été invitée par une de ses plus vieilles amies. « Elle nous avait dit que c’était l’anniversaire de son ami en Vendée ». Cela lui avait semblé suspect. « Il y avait près de 200 personnes. En l’apprenant, j’avais dit en rigolant : "On dirait une liste d’invités pour un mariage". »
Convaincue qu’il s’agissait bien d’un anniversaire par son amie, Marie-Caroline décline l’invitation. Trop loin, trop de travail. « Bien sûr, que si j’avais su que c’était son mariage, j’y serais allée ». La veille, elle réalise : « J’ai reçu un appel de la témoin qui me montrait mon amie en robe de mariée ».
Sans hésiter, elle réserve son billet de train. « J'ai dû réfléchir à ma tenue tout en veillant à ne pas être trop élégante, certains invités n'étant pas encore au courant ». Après plusieurs heures de transport, elle découvre l'ambiance « simple et spontanée ».
Le prétexte de l’anniversaire
Camille a vécu une expérience similaire avec son cousin. En septembre, le couple avait invité une centaine de proches pour fêter leurs 40 ans près de Chamonix. « On nous a dit que ça allait être un week-end entre amis, sans enfants. Nous n’avions rien capté. »
À son arrivée, un détail surprend Camille : son cousin porte une chemise blanche, ce qui ne lui ressemble pas. « Ils ont prétexté qu'ils avaient profité de l'occasion pour baptiser leurs enfants le matin, avant notre arrivée ». Il faudra attendre quelques heures pour dévoiler le pot aux roses, annoncé au micro pendant un concert. « C’est là qu’ils nous ont révélé qu’ils s’étaient mariés civilement la veille et que nous étions là pour les célébrations. » Camille garde un excellent souvenir de cette journée : « Il n’y avait rien de formel, c’était très décontracté ».
« Cette idée nous ressemblait »
Faire simple, c’est ce qui motive. En relation depuis quinze ans, Claire a proposé l’idée à son conjoint, six ans après une première demande. « Entre la difficulté de réunir nos proches et nos autres projets, les travaux, les voyages, le moment ne semblait jamais être le bon. »
L’enthousiasme est partagé. « Il a adoré l’idée », raconte Claire qui prend ses 30 ans en octobre comme couverture. « Mon conjoint a organisé ce que tout le monde pensait être mon anniversaire surprise. » Seuls deux témoins partagent le secret. « Cette idée nous ressemblait, faire la surprise sans intervention extérieure. » Précautionneuse, elle glisse tout de même un conseil aux parents : « une tenue élégante pour éviter qu’ils soient déçus d’être en jean sur les photos. »
Le look des invités n’est qu’un détail. « C’était chaud…, nous devions assurer tout à deux », avoue Claire. Sans oublier les gaffes. « Comme nous habitons dans une petite ville, nous avions peur que cela s’ébruite ». Aujourd'hui, elle savoure leur décision : « Cela nous a préservés d'une organisation familiale pesante. »
Surprise et consentement
Si Claire avait son mari pour l’épauler, certains mariages surprises visent directement le conjoint. Laure, une jeune francilienne, a été invitée à une cérémonie où le marié – son ami d’université – n’était pas au courant. « Huit mois avant la cérémonie, nous avions été prévenus de la surprise par WhatsApp. » L'idée avait germé lors d'un autre mariage surprise : « Apparemment, mon ami avait adoré le concept et sa future femme s'est dit "je le prends au mot". »
Cette initiative, qui pourrait sembler risquée, est pourtant réfléchie : « Il avait fait sa demande quatre ans plus tôt, mais la crise du Covid-19 avait tout bouleversé et ils avaient abandonné le projet. » Seul accroc : l'inquiétude du Maire quelques jours avant. Soucieux de la légalité de l’union, l'édile a exigé de rencontrer le futur marié. « Sa femme a sauvé la surprise en prétextant un mariage avec d'autres amis à la mairie. »
Le jour J, la révélation fut totale. « Il était stupéfait, impressionné par l'organisation de sa femme », se souvient Laure, qui trouve l'initiative « plutôt jolie », « même si cela demandait de sortir beaucoup d’argent discrètement. »
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