
Les sneakers sont les incontournables de nos garde-robes. Mais seraient-elles en train de nous lasser ?
« J’s on my feet… » Cette punchline du rappeur Wiz Khalifa ( « Jordan au pied », en français) a été sur toutes les lèvres des cool kids des années 2010. Et pour cause : tout le monde, vraiment tout le monde, porte des baskets et porter des sneakers reste le summum du cool.
Grâce au mouvement hip-hop apparu à la fin des années 1980, elles ont peu à peu envahi nos garde-robes et les podiums pour prendre une place quasi hégémonique. En 2018, c’est la consécration : l'architecte, designer, DJ Virgil Abloh est nommé directeur artistique de la maison Louis Vuitton et devient le porte-étendard du streetwear dans l’industrie du luxe. Désormais, la mode de la rue entre au Panthéon du style, celui de la Fashion Week. En 2024, les baskets représentent 47 % du marché de la chaussure en France (source : BusinessScoot). Mais comme la mode de la rue a toujours un temps d’avance, on remarque depuis le début de l’année que Monsieur ou Madame Tout-le-Monde de la fashion a mis de côté sa paire de Nike ou d’Adidas pour d’autres plus old school.
Papa, je peux emprunter tes mocassins ?
Clarks, Timberland, Dr. Martens ou encore Tod’s, voici les marques qui reviennent sur le devant de la scène cette année. Bien que celles-ci n’ont pas perdu en notoriété, même face à la domination du streetwear, elles ont toutes un point commun : elles ne font pas dans la basket. Les Wallabees de Clarks, ou encore les mocassins de Tod’s ont refait surface et sont désormais à la pointe de la tendance.
Ce phénomène intervient en parallèle du retour éternel des ballerines, régulièrement conspuées, et de la démocratisation des Tabi’s, ces chaussures d’inspiration japonaises reprises par le créateur Martin Margiela dans les années 1980. Elles ne sont certes pas sur tous les pieds (le prix étant assez conséquent), mais l’on voit apparaître des marques comme Raboesi qui proposent des tabis à des prix plus abordables. Même si elles restent l’apanage des fashion addicts, ces chaussures ont conquis les tendances.
Sneakers ou mocassins : pourquoi choisir ?
Mais la sneaker est-elle réellement mise de côté ? Pas vraiment. Comme si la sneaker était tombée dans le domaine de la normalité, les marques en repoussent les codes et les limites. Lors du défilé Junya Watanabe en janvier dernier, le créateur a dévoilé une collaboration avec New Balance. Le résultat ? Une paire de mocassins-sneakers hybride qui coche les cases du classique tout en défiant les codes de la modernité.
Et cette tendance à l’hybridation s’amplifie car on la retrouve dans des marques de chaussures plus récentes comme Rombaut, qui explore les limites de tous les classiques grâce à des semelles qui évoquent des chaussures de sport.
Même si la sneaker est talonnée par nombre d’outsiders, elle reste toujours au top des achats de chaussures en 2024. Les ventes des marques de streetwear ne cessent d’augmenter d’année en année, comme Nike qui affiche un taux de croissance de 4 % pour le premier trimestre 2024-2025. Ce n’est donc pas la mort de la sneaker, mais l’emballement de ses déclinaisons.
Un article riche et instructif !... Il y a du dynamisme contemporain dans cette écriture fluide !
Merci encore l'ADN de nous maintenir dans la tendance.