Pour montrer leur savoir-faire, les coulisses de leur métier et surtout attirer des partenaires, les influenceurs français sont de plus en plus nombreux à s’inscrire sur le réseau social professionnel.
« Le ton sera différent. Ce sera une nouvelle façon d’échanger et de prendre de la hauteur » , explique sur LinkedIn, l’influenceuse fitness Sissy Mua dans son premier post. Inscrite sur le réseau social professionnel depuis le 19 février, la vidéaste veut raconter les coulisses de la création de sa marque de sport. « Je vais parler d'entrepreneuriat, du quotidien de nos entreprises, de santé physique et mentale, de vie pro et perso », détaille-t-elle. Après seulement un mois d’activité sur le réseau social, Sissy Mua est déjà suivie par plus de 26 000 personnes.
« On dirait que tout le monde pensait que je venais au bureau en brassière »
Le succès de Sissy Mua n'a rien d’un hasard. Comme la plupart des créateurs de contenu devenus des pros de la communication, l’influenceuse s'impose sur la plateforme avec un ton authentique et en intégrant les codes de LinkedIn. Sur le réseau professionnel, exit les photos en tenue de sport sur la plage ou dans des lieux paradisiaques. « On dirait que tout le monde pensait que je venais au bureau en brassière », s’amuse la principale concernée sur son compte. Sur LinkedIn, la jeune femme apparaît en tailleur et lunettes de vue sur le nez.
« LinkedIn est un moyen pour les influenceurs de se présenter comme des chefs d’entreprise », analyse Emmanuelle Patry, fondatrice du Social Media Lab. Le réseau social professionnel – qui compte 29 millions de membres en France – est pour eux un espace privilégié pour gérer leur communication de crise. Sissy Mua en a fait l’expérience dès la semaine dernière. Alors que d’anciens employés ont dénoncé le management jugé tyrannique de la youtubeuse et de son compagnon Tini, la jeune femme a poursuivi ses publications sur sa marque. Elle partage encore, à l’heure actuelle, les prestigieuses interviews obtenues grâce à son activité sur LinkedIn.
Parlons plus, parlons cash !
À l’instar de Sissy Mua, de nombreux youtubeurs populaires sont aussi présents sur la plateforme. Les utilisateurs peuvent suivre les profils de la star du lifestyle Marie Lopez (Enjoyphoenix), de la youtubeuse beauté Maya Borsali (Mayadorable) ou encore du youtubeur-journaliste, Hugo Travers (Hugo Décrypte). Les youtubeurs adoptent les codes des chefs d'entreprise : outre les photos en tenue de bureau, ils présentent leurs équipes et décrivent leurs besoins en effectifs. Sur son compte suivi par 24 000 personnes, Maya Borsali (Mayadorable) s’est exprimée sur le départ de sa stagiaire « repartie à l’école », tout en expliquant chercher un nouveau « bras droit motivé » pour l’aider dans ses différentes activités. Plus loin, elle fait part de sa dernière collaboration avec la marque Garnier. « Pour la première fois, je passe de l’autre côté de la caméra », décrit la youtubeuse, qui met en scène des abonnés qu’elle a castés pour cette campagne publicitaire. « C’est génial que des marques fassent confiance à des créateurs de contenu et qu’on ne nous traite pas seulement comme des panneaux publicitaires » , insiste-t-elle. Selon Ruben Cohen, le cofondateur de l’agence de talents Follow, qui représente la jeune femme, c’est un contrepied à ce que la vidéaste propose d’habitude. « Sur TikTok et YouTube, Maya raconte sa vie au quotidien mais sur LinkedIn elle peut aborder des sujets plus sérieux et professionnels », estime-t-il.
Choper des partenariats et du business
Sur son compte pro, le youtubeur Jigmé présente dans de courtes vidéos sa reconversion dans l’agroforesterie. Le tout en mettant en scène avec humour ses collaborations. On appréciera aussi ses superbes abdos affichés en photo de profil. « C’est important d’avoir la patate pour collaborer avec Ecosia ! », entame-t-il dans une vidéo partagée sur son compte. Les utilisateurs peuvent le voir préparer une tartiflette en promouvant le moteur de recherche écolo. « LinkedIn c’est l’endroit où je présente mon métier et décris mes partenariats », confie ce dernier à L’ADN. Ecosia, Orange ou Liddle… Le youtubeur entretient grâce à la plateforme professionnelle des partenariats avec différentes entreprises.
« Nous avons partagé sur LinkedIn une vidéo où l’un de nos talents, Dan, présente le dernier iMac, abonde Ruben Cohen. En quelques heures, nous avons reçu quatre nouvelles demandes d’annonceurs, impressionnés par ce travail et curieux de pouvoir collaborer avec lui sur ses réseaux ». Le cofondateur de l’agence Follow voit dans l’utilisation croissante de LinkedIn par ses poulains une belle opportunité commerciale. « Nous préférons que nos talents soient présents sur LinkedIn car c’est le deuxième réseau social le plus engageant au monde. Nous serons toujours utiles pour l’élaboration du contrat, considère Ruben Cohen qui veut inciter les talents de son agence à s’inscrire sur le réseau social pro.
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