Portrait de Camille Rouquet, Directrice Communication Externe, Groupe VYV

Disruption par l’IA, crise de sens généralisée, guerre en Ukraine, démocratisation du travail hybride, transition démographique, urgence climatique, expansion de la cyber-menace, désinformation de masse…
Pour donner à comprendre les bascules à l'œuvre dans les entreprises, le Club des Annonceurs nous raconte comment les transitions sont vécues... de l'intérieur.
Camille Rouquet, Directrice Communication Externe, Groupe VYV
PERMANENCES
Malgré la multiplication et la diversité des crises, qu’est-ce qui n’a pas changé dans l’exercice de votre métier ?
S’il y a bien une chose qui n’a pas changé dans l’exercice du métier de communicant, c’est le choix des mots pour dire, pour raconter. Quelle que soit la problématique, qu’elle soit soudaine ou planifiée, il est toujours essentiel de trouver les bons mots, les mots justes, pour raconter l’entreprise, le projet, à l’interne comme l’externe.
Je considère que c’est une chance, parce que cela montre qu’en dépit des changements, les entreprises ont toujours besoin de nous !
Dans le secteur de la santé dans lequel je travaille, la crise du covid et ses conséquences multiples a accéléré la prise de conscience qu’il faut considérer la santé comme un tout, avoir une approche holistique. Et ça, on doit le raconter pour accompagner les Français, les aider à trouver des solutions et mieux comprendre le monde qui les entoure. Car, pour « rendre la santé accessible à tous » il faut prendre conscience que la santé physique ou mentale se joue au travail, chez soi, avec ses enfants, ses aînés. Cela se joue dans notre habitat, dans notre assiette…. Un beau défi pour une communicante non ?
RUPTURES
Comment vous et vos équipes vous êtes-vous adapté à ces mutations ?
Les équipes de la communication ont été aux premières loges pour faire le récit de ce regroupement et accompagner le projet et son développement.
Quels sont les nouveaux réflexes inattendus - bien que sacrément efficaces - que vous avez développés ?
Avec ce changement de paradigme, nos équipes doivent sans cesse se questionner, réinventer leur approche pour proposer des dispositifs efficaces dans un contexte mouvant et incertain. A cela s’ajoute l’organisation du travail en hybride qui engendre des nouveaux usages, comportements et questionne le fonctionnement du collectif…
Cela implique d’être réactif dans le cascading avec les équipes pour réorienter et réadapter nos dispositifs et réimpulser une dynamique collective positive. Au quotidien, cela nécessite une sacrée dose d’énergie, d’envie ! Mais c’est aussi cette facette de mon métier que je trouve personnellement la plus stimulante.
RÉSILIENCE
Quels sont les défis que vous voulez relever dans les années à venir ?
En tant qu’acteur majeur de la santé en France, le Groupe VYV fait face par définition aux problématiques structurelles et sociétales qui touchent le secteur : désert médicaux, vieillissement de la population, difficulté de recruter dans les métiers du soin, augmentation des maladies chroniques…. Pour autant, malgré notre taille importante (46 000 collaborateurs), le groupe ne cherche pas à proposer des solutions standardisées, mais plutôt à privilégier le bon sens et l’adaptation locale : les problématiques de gestion de la santé ne sont pas les mêmes lorsque l’on habite Paris, ou Cahors. Nos équipes cherchent ainsi à trouver des solutions efficaces et durables, en travaillant avec les acteurs de terrain.
Le modèle mutualiste, par ses valeurs de liberté, de responsabilité, de solidarité et de non-lucrativité, mais également par sa gouvernance démocratique, a un rôle essentiel à jouer dans la prise en charge des défis sociétaux, dans l'innovation sociale et la prévention.
Personnellement, je suis 100% à l’aise avec cet ADN mutualiste et les valeurs associées qui rejoignent mes convictions personnelles et donc très engagée dans ma contribution au quotidien.
UNE IDÉE FOLLE
Si vous aviez la possibilité d’imposer une nouvelle pratique, ce serait quoi ?
Je vous propose un retour à l’essentiel. Ce n’est pas parce que c’est effectivement de plus en plus facile et pratique de produire des contenus, notamment avec l’apport de l’IA, qu’il faut toujours en produire plus… Je propose un retour au basique, à l’essentiel, à la fois dans la quantité mais dans la qualité du message. Simple et basique, comme Orelsan !
L’ANTI-PORTRAIT CHINOIS
- Une tendance qui va faire pschitt : quid du métaverse ?
- La citation qui me définit le moins : Qui sème le vent récolte la tempête.
- Mon anti-héros préféré : Mr Jourdain, ce personnage mythique de Molière ! J’ai pu redécouvrir cet hiver la pièce au théâtre et malgré son ridicule et sa vanité, Mr Jourdain reste un personnage drôle et attachant.
- Le plus bel échec de l’Histoire : Je pense à l’opéra de Sidney, son histoire est assez folle : entre la durée de la construction, le budget initial largement dépassé, le choix d’un architecte peu connu et avec un résultat qui dépasse largement les ambitions initiales et qui est aujourd’hui l’emblème de la ville.
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