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Amazon veut rectifier sa sale réputation RH

Amazon met en place Amazon « Connections », un système où les employés pourront faire part de leurs doléances, voire de leurs souffrances. Une initiative qui se situe juste après l’article à charge du NYT et avant le raz-de-marée des commandes de Noël.

Août 2015, le New York Times pointait du doigt les conditions de travail des cadres d’Amazon et la manière dont ils étaient pressurisés, malmenés, poussés à bout pour tenir un bon rendement et assurer une productivité maximale. « J'ai vu pleurer à leur bureau presque toutes les personnes avec lesquelles j'ai travaillé », raconte un témoin dans l’article. Chez Amazon, il n’y aurait que très peu de place pour les bons sentiments et la vie privée : « Une femme qui venait d'accoucher d'un enfant mort-né s'est vue contrainte d'être suivie dans ses tâches au cas où sa vie personnelle prendrait le pas sur ses performances. Les pères ont peur d'être remplacés par plus jeunes qu'eux s'ils ne travaillent pas autant malgré la naissance de leur enfant. », relate le New York Times.

Des faits « rares ou isolés » selon Jeff Bezos qui a tenté de défendre son entreprise : il invite d’ailleurs ses employés à lui faire part de ce genre de situation pour qu’il puisse intervenir. « Je ne reconnais pas cet Amazon et j’espère vivement que vous non plus. Plus généralement, je ne pense pas qu’une entreprise avec cette approche puisse survivre, et encore moins prospérer dans le marché très concurrentiel de l'embauche et de la technologie aujourd'hui. », a déclaré Jeff Bezos.

Pourtant l’article du New York Times, n’est pas le premier témoignage du genre. En 2012, pendant les fêtes de fin d’année, le journaliste Jean-Baptiste Malet s’était fait embaucher par la firme, à Montélimar en France, dans l’équipe de nuit, pour en savoir un peu plus sur son fonctionnement interne. Dans son livre En Amazonie, ce qu’il raconte fait froid dans le dos : il décrit un univers qui tire profit d’un chômage croissant et de la détresse humaine. L’ambiance est quasi-militaire, l’épuisement inévitable et la porte très proche pour celui qui ne respecterait pas les règles et les quotas. Des propos qui font écho au reportage diffusé en 2013 sur la chaîne publique ARD et qui avait alors mis le feu aux poudres : des journalistes allemands y dénonçaient des conditions déplorables de travail et d’hébergement, des licenciements abusifs, ainsi que des encadrements par des agents de sécurité violents, proches de la mouvance néo-nazie.

Toujours est-il qu’Amazon a décidé cette année de mettre en place Amazon Connections, un service interne mis à disposition des cadres : des questions leurs seront posées chaque jour au sujet de leur satisfaction au travail, de leur environnement. Les réponses seront traitées par des équipes dédiée à Seattle et Prague : si elles ne sont pas anonymes, ce qui parait fort peu loyal comme mode de récolte, Amazon Connections précise que le rapport quotidien envoyé au groupe, lui, ne comportera aucun nom.

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commentaires

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  1. […] rappel (non exhaustif) du feuilleton social de la firme : en 2015, l’ADN explique qu’ « une femme [salariée Amazon] qui venait d’accoucher d’un enfant mort-né […]

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