On ne l’avait pas vu venir. Qui aurait pensé qu’Uber pourrait se faire ubériser de l’intérieur ? Avec VTC CAB, les chauffeurs ont choisi de lancer une application qui cristallise leur mécontentement pour contrer le service américain.
« Pour les VTC, gérée par les VTC ». Voici comment le collectif de chauffeurs à l’origine de VTC Cab présente la nouvelle application. Ça ressemble à Uber, ça fonctionne comme Uber, mais c’est made in France. Et pour Mohammed Radi, de l’association des VTC de France, c’est important : « Uber ne s’intéresse pas aux petites villes françaises parce qu’il n’y a pas assez de trafic, mais nous on veut donner du travail à tous nos collègues VTC », explique celui-ci au micro de France Info. Elan patriotique, donc ?
Pas seulement : la plateforme américaine s’est mis à dos une bonne partie de ses chauffeurs, depuis qu’elle a baissé ses tarifs de 20% plus tôt ce mois-ci, ce qui représente une baisse de salaire de 1 500€ mensuels… L’entreprise avait en effet assuré que cette baisse n’impacterait pas les revenus de ses chauffeurs, sans toutefois préciser que pour maintenir leurs gains il leur faudrait faire plus de courses. Logique. C’est pourquoi aujourd’hui, ils préfèrent utiliser leur argent contre Uber que de le gagner grâce à l'entreprise. Pour eux, Uber ne leur a pas laissé le choix : des commissions trop importantes et des salaires pas assez élevés auront eu raison de l’image lissée et unie de l’entreprise. 30 chauffeurs ont donc préféré s'associer et débourser la coquette somme de 130 000 euros pour financer personnellement l’application.
Aujourd’hui, 300 chauffeurs seraient prêts à changer de crèmerie pour VTC Cab. C’est peu, mais les espoirs sont bons : l’association des VTC de France assure que les chauffeurs « réclament » depuis longtemps une plateforme indépendante. En attendant le succès escompté, les chauffeurs peuvent continuer à travailler avec Uber, dont ils ne sont pas les salariés… Pratique.
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