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Sid Lee : portrait d’agence

« C’est l’idée et l’équipe qui doivent briller, pas l’individu ». Sylvain Thirache, Directeur de Création et Johan Delpuech, Directeur Général, présentent Sid Lee Paris, une agence portée par le collectif.

Sylvain Thirache a monté Sid Lee Paris après plusieurs expériences en agences, comme directeur de Création. De son côté, Johan Delpuech le rejoint après un parcours plus digital. « Je suis issu de l’électronique et de l’informatique. Un jour, je me suis aperçu que le digital devait sortir de l’écran pour rentrer plus largement dans l’expérience consommateur ». Leur but : travailler la marque et l’idée au-delà du concept pub, en s’intéressant aussi au dispositif, à la mécanique, au design et à la façon de traiter le consommateur.

 

Les deux associés se rejoignent sur des valeurs communes. « Dans certaines agences, les connexions ont du mal à se faire », confie Sylvain Thirache. « Quand on crée sa structure, on est forcément sur une dynamique différente ». Les équipes travaillent dans le respect des clients… et des salariés. Pour eux, il est important d’avoir envie de travailler pour et avec les gens. « L’ego reste dehors : ici, on a le droit d’échanger, de dire des conneries, de se tromper ». La même attention est portée à tous, « il faut que les gens se sentent à l’aise pour participer ». Personne n’est propriétaire d’une idée : « elles peuvent venir de partout ! On préfère les afficher sur les murs que les laisser sur un mac : les idées appartiennent à tous, on aime les diffuser et échanger dessus ». Sid Lee revendique la force du collectif, et ce dès la porte d’entrée. « C’est l’équipe qui doit briller, pas l’individu ».  

« On ne veut pas être un lieu de passage, on veut faire grandir les gens ». Ainsi Sid Lee n’hésite pas à faire confiance à une génération de créatifs plus jeunes, plus audacieux, avec moins de « mauvaises habitudes » publicitaires. « Qui mieux que cette génération peut connaître les nouveaux usages ? Les nouvelles façons de percevoir et concevoir une marque ? Ils sont dans un dynamisme de culture populaire, n’hésite pas à jouer avec un contexte marketing qui leur permet plus de spontanéité dans la façon de traiter les sujets ». Une rapidité qui peut s’avérer utile lorsqu’il s’agit de répondre aux clients : « on doit s’adapter à leur rythme, il faut être bon plus vite, leur business n’attend pas ». L’agence a une vraie volonté de créer un format plus humain et personnel avec ses clients. « On n’a pas la prétention de connaître une marque ou un produit mieux qu’un client : écoutons-les et soyons attentifs à leurs idées. Ils font partie de notre collectif ». Ils sont d’ailleurs accueillis à l’agence et peuvent venir travailler dans les locaux. « Ça nous aide aussi dans la construction des campagne : plus tu es proche d’eux, plus tu peux être précis dans tes réponses ».

 

Cette culture particulière est aussi possible grâce à la croissance maîtrisée de l’agence. « On fait attention : on préfère sélectionner les projets sur lesquels on veut travailler, s’investir réellement, pour accompagner au mieux les clients »… et l’interne. « Depuis le lancement, on veut conserver une stabilité ». Ils ont tous les deux choisi de placer le curseur de la réussite au niveau de l’ambiance, de la relation avec leurs clients, et des campagnes plutôt que dans la course aux budgets et aux gros effectifs. 

La diversité des profils chez Sid Lee permet à Sylvain Thirache et Johan Delpuech d’avoir une possibilité infinie de réponses stratégiques et créatives et ainsi avoir un regard plus « juste » sur les choses. « L’industrie de la pub peut parfois être un peu autocentrée : c’est dur de casser des modèles ». L’envie de faire du print et du film à tout va peut casser les élans. « Aujourd’hui on doit travailler sur des expériences de marque où tout s’imbrique : c’est là que ça devient intéressant et qu’on s’amuse. ». Pour entrer chez Sid Lee, il faut aimer l’inconfort : « un profil digital va sortir de belles campagnes print ou un super événement ». Changer de registre ne doit pas être un frein, mais une opportunité. La culture des awards n’est pas centrale : le succès, c’est le résultat business, la progression du client et la performance d’une campagne. « On recherche des gens qui comprennent ça et qui sont capables d’une grande créativité sur de vrais sujets ».

 

Sylvain Thirache et Johan Delpuech sont reconnaissants envers les gens qui les ont rejoints. Le choix est mutuel : il ne faut pas l’oublier. « Nous avons de la chance de travailler avec nos équipes. Nous sommes à l’écoute de leurs projets, de leurs envies ». « Ils font partie de l’aventure ! Nous intégrons, à la construction de l’agence, leurs idées, leurs suggestions, pour nous c’est une évidence » : question de personnalités plutôt que de modèle… « Les modèles les plus difficiles à copier sont ceux où la vision est dans le cœur des gens : tout le monde peut faire de l’intégré, après il y a des manières de le faire, de travailler avec les gens et avec les clients… ». Sur leur vision de la création, pour eux, le meilleur reste à venir : « ce métier est une remise en question et une réinvention permanentes : nous ne sommes pas nostalgiques, demain sera toujours mieux ».  

 

Retrouvez l’agence sur son site web, Facebook, Twitter, LinkedIn, et YouTube

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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