
Quand on est une organisation, quel moyen plus sûr de recruter les talents que d’investir LinkedIn ? Daech ne fait pas exception : l’un des membres de l'Etat islamique auto-proclamé a publié tous les avantages de l’ « emploi », avant de se faire supprimer son profil.
« Vivre au cœur de l’Etat islamique est une belle expérience et je vous encourage à venir le constater par vous-mêmes. Il n’y a aucun danger ici, c’est un super endroit pour s’installer avec sa famille. Mis à part les bombardements des avions occidentaux sur les civils ! » La job desc postée par Daniel Muhammad, anciennement Mark John Taylor, sur LinkedIn avait pour ambition de recruter parmi la grande communauté du réseau professionnel.
Cet ancien professeur néo-zélandais voulait en effet vanter les mérites de l’organisation et toucher une population habituellement peu sollicitée. Une initiative qui n’a pas plu à LinkedIn… Contactée par L’Express, l’entreprise a indiqué ne pas tolérer les activités qui violent ses conditions d’utilisation, « y compris les discours de haine, de violence et de menace ». En clair, les terroristes ne sont pas les bienvenus sur le réseau… Résultat : le profil a été supprimé, mais de nombreux médias ont pu faire des captures d’écran.
Daniel Muhammad s’y présentait donc comme un professionnel de l’éducation, ayant fait l’armée. « Je suis loyal, discipliné, je travaille dur et j’ai un large champ de compétences », indiquait-il sur son profil. Il avait auparavant utilisé les médias sociaux tels que Facebook pour diffuser des vidéos de propagande, ou annoncer qu’il avait brûlé son passeport néo-zélandais, par exemple. A noter : il avait aussi « trahi » ses troupes, en indiquant involontairement sur Twitter la position de combattants de Daech…
Rebecca Kitteridge, Directrice du Security Intelligence Service en Nouvelle-Zélande, avait annoncé le mois dernier que les agences de renseignement travaillent étroitement avec les médias sociaux pour déceler des signes de radicalisation. Paul Buchanan, Directeur de 36th Parallel Assessments et expert en sécurité, décrit Daniel Muhammad comme un « bouffon ». « Si c’est bien Taylor, cela vous montre à quel point il est stupide (…). Il poste ça ici, comme si c’était légitime (…). Ce qui est frappant à propos de Daech en particulier, c’est leur aisance sur les réseaux sociaux. Ils n’ont pas tendance à utiliser LinkedIn, mais plutôt des médias utilisés par les plus jeunes ».
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